
Les deux meilleures équipes de la phase régulière s’affrontaient pour une finale annoncée ouverte. Et finalement, c’est celui que l’on attendait le moins qui a écrasé cette opposition.
Le 2 décembre 2012 restera à jamais dans la mémoire des supporters des Xolos. Tijuana pour sa première finale de Liga MX n’a en effet jamais tremblé et dominé un Toluca annoncé favoris.
Tout débute au match aller. Dans son Estadio Caliente, les Xolos exercent une énorme pression sur Toluca, se procurant de multiples situations dans le premier quart d’heure. C’est donc en toute logique que Fidel Martínez, idéalement servi par Cristian Pellerano, vient tromper Talavera en milieu de première période. Mais Toluca ne dépose pas les armes pour autant. Un mouvement d’école Luis Tejada – Lucas Silva – Edgar Benítez et les Diables Rouges égalisent dans la foulée. Les Xolos sonnés, le match s’équilibre. Il bascule sur coup de pied arrêté lorsqu’Aguilar, pourtant hors-jeu au second poteau, pousse le ballon dans le but vide. 2-1 à la pause, le score ne bougera plus.
Il suffit alors d’un petit but au retour pour offrir le titre à l’expérimenté Toluca. Les Diables Rouges, qui disputent leur 12e finale de championnat, se voient déjà renverser la situation, eux qui n’ont perdu qu’une rencontre à domicile lors de cet Apertura (c’était lors de la demi-finale retour). Rarement débordé, si ce n’est sur une énorme occasion de Luis Tejada en début de seconde période - tournant du match, les Xolos vont frapper deux fois en une minute : un but de renard signé Richard Ruiz suivi d’un contre supersonique de Duvier Riascos et les Xolos tuent le suspense.
Pour sa première finale, Tijuana décroche son premier titre, récompense incroyable pour un club tout jeune. Fondé en 2007 par un riche magnat local aussi excentrique que controversé qui a fait fortune dans le pari (on pourrait écrire des livres à son sujet), les Xolos vont grandir à une vitesse supersonique. Un stade de 20000 places construit alors que le club vient tout juste de naitre, une montée en Première Division la saison dernière après 3 ans d’existence, malgré un recrutement impressionnant (José Sand, Egidio Arevalo, Fernando Arce, Dayro Moreno, Leandro Augusto), les Xolos font d’abord un Apertura plus que moyen (terminé à la 15e place) avant de recruter Antonio Mohammed, récent vainqueur de la Sudamericana avec Independiente. Avec lui, tout change. Tijuana termine l’Apertura sans défaite (3 victoires, 7 nuls) et se lance dans un Clausura qui lui permet de découvrir la Liguilla (Tijuana sera éliminé de justesse par le futur finaliste Monterrey). La progression se poursuit cette saison : deuxième meilleure équipe de la phase régulière (devancé à la différence de but), les Xolos découvriront la Libertadores dès la saison prochaine. S’en suit une Liguilla parfaitement menée pour décrocher un titre synonyme de record : celui du club ayant mis le moins de temps après son accession à la Première Division pour laisser son nom dans l’histoire. L’ogre Tijuana pourrait bien ne pas s’arrêter là.


