Finale retour de la Liga MX. Battu à l’aller, América devait faire exploser les Tigres à l’Azteca pour devenir le club le plus titré du pays.

A peine le match terminé, Antonio « el Turco » Mohammed file aux vestiaires, embrasse le blason d’un club qu’il a fait devenir le plus titré du pays, envoie un dernier salut à ses supporters. Alors que la fête ne fait que commencer sur le terrain, le coach argentin qui n’est plus soutenu en interne va quitter le club et se retrouver libre (il devrait être remplacé par Gustavo Matosas). Il entre dans le tunnel alors que l’Azteca scande « Turco, Turco ». Image surréaliste d’une finale retour tout aussi incroyable.

Forcé de rattraper un but de retard, el Turco avait décidé d’aligner une formation ultra-offensive : Martín Zúñiga, Michael Arroyo et Rubens Sambueza aux côtés d’Oribe Peralta, les Águilas promettaient l’enfer à leur adversaire du soir. Le début de match le confirmait. Enorme pression, intensité, América dominait la rencontre et se créait les premières situations. L’arrière garde de Tigres écopait comme elle le pouvait attendant de laisser passer l’orage, espérant saisir la moindre opportunité de contrer.

Le premier tournant de la rencontre intervenait à dix minutes de la pause. Un ballon mal apprécié par Arevalo Rios était intercepté par la fusée Michael Arroyo. Ce dernier fixait Ayala et s’en allait fusiller Guzmán. L’Azteca explosait. Pendant que son buteur s’en allait saluer son coach, América avait refait son retard. Tuca Ferretti faisait entrer Emanuel Villa à la pause histoire d’apporter plus de présence offensive côté Tigres mais rien n’y changeait, malgré quelques situations pour les Felinos, la domination des Águilas était sans partage.

L’heure de jeu allait faire définitivement basculer la rencontre. Pablo Aguilar, l’un des hommes de confiance d’el Turco Mohamed décollait et plaçait une tête qui lobbait Guzmán. 2-0 pour América, le Superlider avait retourné le match, le paraguayen allait se jeter dans les bras de son coach. Tigres allait alors craquer. Entré depuis quelques secondes, Burbano ceinturait Layún qui filait seul au but et était logiquement exclu. Trois minutes plus tard, Damián Álvarez dégoupillait et voyait rouge avant que l’arbitre inflige un second carton jaune à Guzmán trois minutes encore plus tard. Réduits à huit, les Felinos n’avaient plus aucune chance. L’Azteca pouvait célébrer son titre, América chambrait ses adversaires avant d’inscrire un troisième but par Peralta. Mendoza exclu lors des célébrations du but du titre, la partie allait alors se terminer dans l’euphorie d’un Azteca en feu. 

América est champion pour la 12e fois de son histoire, doublant ainsi Chivas pour trôner seul au sommet du palmarès national. La fête est immense, à l’image de la performance des azulcremas champions après avoir dominé la phase régulière. L’Azteca scande encore Turco quand les joueurs vont chercher le trophée. Dernière image d’une soirée qui fît d’América el más grande du Mexique, dernière image d’un coach argentin entré dans l’histoire mais aujourd’hui sans club.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.