
Si la France du foot s’est émue de l’arrivée d’André-Pierre Gignac en Liga MX, les habitués de LO savent à quel point ce championnat est spectaculaire et de haut niveau. A l’occasion du début de l’Apertura, LO offre un guide complet aux fidèles de la première heure et aux nouveaux arrivants. En vous souhaitant la bienvenue.
Si vous êtes des habitués de la Liga MX sur LO, vous savez déjà à quel point elle est l’un des championnats les plus spectaculaires suivi (n’oubliez pas que nous parlons du 2e meilleur championnat du monde au classement 2014). Pour son retour sur les pelouses, avec l’Apertura qui débute la nuit prochaine, elle promet encore plus de spectacle tant les diverses formations de l’élite ont une nouvelle fois frappé fort sur le marché des transferts. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, avec le recrutement d’André Pierre Gignac, elle devrait désormais attirer davantage les amateurs français.
La Liga MX pour les nuls
Et comme vous êtes nombreux (on l’espère) à vous préparer à découvrir ce championnat, une fois n’est pas coutume, nous allons en profiter pour vous présenter son format (cela fera un bon rappel pour les autres).
Pour faire simple, la Liga MX est un savant mélange d’AmNord et d’Amsud. Le championnat est divisé en deux tournois, que l’on peut résumer comme une phase aller (Apertura ou ouverture en français) et une phase retour (Clausura ou clôture en français), et sacre donc deux champions par saison. Jusqu’ici, on est donc très sudam. La petite subtilité, c’est qu’à l’image de l’AmNord, le Mexique aime les play-offs. Chaque tournoi se déroule donc en deux phases. Une phase dite régulière au cours de laquelle les 18 équipes s’affrontent toutes une fois, qui permet de qualifier les huit meilleures équipes pour une phase éliminatoire qui suit une formule de Coupe classique (avec matchs aller-retour) appelée Liguilla. En termes de palmarès, le club le plus titré est le résident de l’Estadio Azteca, América avec 12 titres. Suivent Chivas (11) et Toluca (10), le trio formant les trois équipes ayant également pris le plus de points à la table historique depuis la saison 1943-1944, date du premier championnat professionnel. Rayon rivalités, le Mexique dispose de plusieurs Clásicos qui animent une saison avec notamment le plus grand, le Súper Clásico opposant Chivas et América, le Clásico Capitalino entre América et Pumas, le bouillant Clásico Regiomontano entre Tigres et Rayados et le Clásico Tapatío, l’ancêtre de tous, opposant Chivas et Atlas.
Reste le plus compliqué pour le néophyte, comprendre les accessits continentaux et la relégation. Pour rester dans l’élite mexicaine, il faut ne pas se rater sur les 6 derniers tournois (3 saisons donc). A la fin de chaque Clausura, on additionne le nombre de points pris que l’on divise par le nombre de matchs joués. On obtient alors des Cocientes qui permettent de classer les équipes. La plus mauvaise d’entre toutes se retrouve alors reléguée. Pour les accessits continentaux, c’est plus amusant. Vous le savez probablement avec l’aventure des Tigres en Libertadores (voir Tigres 3 - 1 Internacional), les clubs mexicains ont la particularité de pouvoir se qualifier pour deux Ligues des Champions : la CONCACAF Champions League (qui débute la semaine prochaine et dont on parlera comme d’habitude sur LO), Ligue des Champions de leur zone dont le tenant est América (voir CONCACAF Champions League : América en force) et la Copa Libertadores. Toute la question est donc de savoir qui se qualifie à quoi et comment. Pour se qualifier à la CONCAChampions, il « suffit » d’atteindre la finale du tournoi. On a donc quatre qualifiés par saison (2 lors de l’Apertura, 2 lors du Clausura). Pour la Libertadores, le Mexique ayant droit à trois places, il envoie le vainqueur de la Coupe et les deux meilleures équipes à l’issu de l’Apertura qui n’ont pas déjà un ticket pour la CONCAChampions.
Vous avez maintenant fait le plus dur, place à la présentation du Torneo Apertura 2015 !
Guide des surnoms
Pour bien suivre le championnat, voici un petit guide des surnoms des clubs. Par souci de simplification, nous ne vous en donnons qu’un, plusieurs surnoms étant souvent attribués à certains clubs.
- América : Las Águilas
- Atlas : Los Zorros
- Chiapas : Los Jaguares
- Cruz Azul : La Máquina
- Chivas : Las Chivas
- Dorados de Sinaloa : Los Dorados
- León : La Fiera
- Monterrey : Los Rayados
- Morelia : Los Monarcas
- Pachuca : Los Tuzos
- Puebla : Los Camoteros
- Querétaro : Los Gallos Blancos
- Santos Laguna : Los Guerreros
- Tijuana : Los Xolos
- Toluca : Los Diablos Rojos
- Tigres : Los Felinos
- UNAM : Los Pumas
- Veracruz : Los Tiburones Rojos
América et Tigres à la chasse aux derniers finalistes
Après un Clausura riche en émotions, passant des sensations Tiburones à la surprenante finale Santos Laguna – Querétaro (voir Mexique – Clausura 2015 : Santos s’est fait peur) à l’opération sauvetage de l’historique Chivas devenue ensuite opération titre, l’Apertura 2015 s’annonce encore plus passionnants, les ogres annoncés voulant ainsi répliquer aux nouveaux dans la lutte pour le titre.

Champion sortant, Santos Laguna et son coach Pedro Caixinha se montre désormais ambitieux. Effet cinquième étoile, les verdiblancos veulent désormais conserver leur titre et partir à l’assaut de la CONCAChampions. Organisés généralement en 4-3-3, les Guerreros pourront toujours compter dans les buts sur l’excellent international argentin Agustín Marchesín, et disposent d’une ligne défensive solide, symbolisée par le duo d’internationaux Aldrete – Araujo, auquel vient désormais s’ajouter l’une des deux recrues de l’été Kristian Alvarez et reposent sur une puissance offensive dont l’arme principale reste Javier Orozco, figure du dernier tournoi avec notamment son quadruplé en finale aller (voir Mexique – Clausura 2015 : Orozco tue le suspense). On suivra avec attention l’arrivée du chilien Bryan Rabello, en provenance du FC Séville, qui pourrait, s’il s’adapte rapidement, être l’un des hommes clés du système de Caixinha.
Reste que les grands favoris et historiques seront présents. América a décidé de se séparer de Gustavo Matosas, victorieux avec León mais dont la greffe n’a jamais prise avec les Águilas (même s’il a décroché la CONCAChampions) et offrent à Ignacio Ambriz sa première véritable opportunité de montrer sa valeur sur le banc d’une grosse cylindrée. Car sur le papier, América reste un géant. De la légende Muñoz protégé par un axe central Aguilar – Goltz et des latéraux internationaux Samudio – Aguilar à l’incroyable potentiel offensif de l’équipe symbolisé par Sambueza, Arroyo, Quintero et l’exceptionnel duo Peralta – Benedetto, le résident de l’Azteca transpire le talent. Renforcé par les arrivées de Güémez et Andrade (ce dernier étant de retour d’un prêt réussi aux Jaguares), América fait une fois encore office d’ogre du championnat.

Il ne sera pas seul. Autre géant sur le papier, les Tigres et leur incroyable recrutement estival venu renforcer un groupe déjà parmi les meilleurs du pays. Vainqueur de la dernière phase régulière, les Felinos se transforment encore en attirant uniquement des joueurs de stature internationale. Ikechukwu Uche et Javier Aquino arrivent de Villarreal, André-Pierre Gignac fait se braquer les projecteurs français sur la Liga MX et reste sans aucun doute la bombe du marché mexicain et enfin, la pépite de Pachuca, Jürgen Damm. Le tout venant donc s’ajouter à un effectif déjà dense dans lequel se trouvent des Nahuel_Guzmán, Jorge Torres Nilo, Jesús Dueñas, Egidio Arévalo Rios, et autres Joffre Guerrón. Avec le talent de Tuca Ferretti sur le banc, les Tigres seront l’un des grands favoris (si ce n’est LE grand favori) au titre lors de cet Apertura.
Quelle place reste-t-il pour le finaliste Querétaro ? Sous la houlette de Vucetich, les Gallos Blancos ont renversé la tendance et la Liga MX pour aller jusqu’à disputer la première finale de leur histoire. Désormais sans la pression de jouer le maintien, Querétaro va désormais vivre sans Ronaldinho (que Vucetich avait fini par écarter peu à peu du groupe) et sans Danilinho dont l’avenir semble désormais ailleurs, mais pourra compter sur quelques arrivées intéressantes comme celle de Wilson Tiago, chargé d’animer le jeu des Gallos Blancos et surtout d’alimenter le nouveau duo d’attaque Edgar Benítez, l’international paraguayen auteur d’une bonne Copa América et qui connait bien le championnat Mexicain, Camillo Sanvezzo, ancien buteur des Whitecaps qui était déjà au club (12 buts lors de l’Apertura 2014) mais qui a passé le dernier tournoi sur le flanc après sa rupture des croisés. Une chose est sûre donc, Querétaro peut encore prétendre à la Liguilla et à bousculer bien des certitudes.
Historiques et revanchards
Résumer la Liga MX à quatre équipes serait mal la connaître. Car entre les deux surprises du Clausura et les deux favoris de l’Apertura, la Ligue mexicaine dispose de tant de prétendants qu’elle rappelle à ceux qui n’ont pas l’habitude de la suivre qu’elle reste l’une des plus dense au monde.

Demi-finaliste après avoir lutté pour sa survie une bonne partie du dernier tournoi, Chivas du Chepo de la Torre voudra confirmer. Pour cela, le grand club de Guadalajara, bien qu’ayant perdu un grand nombre de joueurs dont son gardien Luis Michel, au club depuis 8 ans, s’appuiera sur sa colonne vertébrale renforcée par quelques arrivées intéressantes comme celle d’Oswaldo Alanis, champion avec Santos Laguna et qui devrait stabiliser l’axe du Rebaño. On suivra avec attention les frasques du génial mais trop irrégulier Marco Fabián, véritable joyau de Chivas mais aussi l’éclosion tant attendu de Carlos Fierro, futur star nationale annoncée qui peine encore à véritablement exploser avec les pros.
Autre historique, le Deportivo Toluca qui perd l’un de ses piliers Richard Ortiz mais attire l’une des pépites péruvienne, révélation de la dernière Copa América, Christian Cueva. La meilleure équipe mexicaine de l’histoire des tournois courts, demi-finaliste de l’Apertura 2014, s’est montrée plus discrète lors du dernier Clausura, manquant la Liguilla. Elle comptera désormais sur Cueva mais aussi Fernando Uribe, Enrique Triverio et Dario Botinelli pour redynamiser son attaque et prouver qu’elle reste une valeur sûre de la ligue.
Reste ensuite les revanchards, au premier rang desquels se trouve le duo León – Rayados. La Fiera espère renouer avec les succès de l’ère Matosas qui s’est conclue sur un bicampeonato (voir Mexique : La Fiera frappe de nouveau) et laisse le temps à Juan Antonio Pizzi de l’y faire parvenir. Confirmé à son poste malgré un Clausura moyen, le technicien espagnol espère retrouver le duo Montes – Peña qui en avait fait une machine à victoire et s’appuiera encore sur l’expérience pour retrouver les sommets. Car outre Mauro Boselli devant, León attire deux argentins passés par la Serie A italienne, Diego Novaretti et Guillermo Burdisso.

Côté Rayados, el Turco Mohamed va enfin pouvoir effectuer un tournoi complet et retouche son équipe en faisant quelque peu le ménage et ramenant au clubs quelques anciens comme Aldo de Nigris (qui n’aurait jamais dû partir), un mondialiste uruguayen Walter Gargano et une ancienne promesse de River, Rogelio Funes Mori. Après avoir solidifié sa défense lors de son arrivée pendant le Clausura, el Turco devrait une nouvelle fois donner les clés du jeu au génial Edwin Cardona et comptera sur l’association Dorlán Pabón – Rogelio Funes Mori pour faire trembler les filets adverses.
De revanche, il en sera également question du côté d’Atlas. Même si Tomás Boy avait effectué un bon travail avec les Zorros, leurs dirigeants ont opté pour un autre choix, celui d’appeler Gustavo Matosas et rêver qu’il fasse d’Atlas le nouveau León. Reste que le chantier s’annonce important avec une nouvelle fois un effectif chamboulé avec, parmi les nombreuses arrivées, celle de l’ancien stéphanois Gonzalo Bergessio. Impossible enfin de ne pas évoquer le duo Cruz Azul – Pumas. La Máquina vire Roque Santa Cruz (encore blessé), change de coach en accueillant Sergio Bueno qui a effectué un excellent travail avec les Jaguares (où il est remplacé par l’immortelle moustache de Ricardo La Volpe) et espère une fois encore retrouver son lustre d’antan. On y suivra avec attention l’ancien lyonnais Marc Crosas et les deux anciens de River, Ariel Rojas et Fernando Belluschi. Côté Pumas, on joue sur la stabilité et on en profite pour attirer l’une des sensations de la ligue, le Neymar équatorien Fidel Martínez qui n’avait pas réussi à sauver les Leones Negros malgré ses éclats.

Reste aussi les habituels non invités qui viennent chercher une place en Liguilla. Il faudra ainsi venir choisir entre l’école du football mexicain Pachuca. Finaliste lors du Clausura 2014, demi-finaliste du dernier Clausura, les Tuzos sont presque obligés de décrocher une nouvelle Liguilla. Ayant perdu quelques joueurs importants comme Jürgen Damm, les Tuzos de Diego Alonso se montrent une nouvelle fois malins sur le marché des transferts venant ajouter au milieu Jonathan Urretaviscaya, auteur d’un excellent tournoi avec Peñarol, et Rubén Botta. A noter également l’arrivée dans les buts de Sebastián Sosa qui vient pour préparer la retraite de la légende Oscar Pérez. Autre probable poil à gratter, les Tiburones de Carlos Reinoso, surprise du dernier tournoi et qui devraient s’appuyer sur le même onze que celui qui a fait chauffer l’Estadio Luis "Pirata" de la Fuente lors du dernier Clausura. Côté Xolos de Tijuana, on appelle Rubén Omar Romano, l’un des fidèles de l’école La Volpista, pour lui confier la mission de retrouver la Liguilla. Pour cela, Romano disposera de la légende vénézuélienne Juan Arango pour épauler au milieu les nouveaux arrivants Diego de Buen / José María Cárdenas et s’appuiera d’un duo d’attaque intéressant Hauche – Dayro Moreno.

Reste enfin trois interrogations, trois équipes qui vont rapidement se retrouver à la lutte pour éviter la relégation (course dans laquelle Chivas est encore loin d’être sauvé). Puebla initie un nouveau cycle. Nouveau président, Carlos López Domínguez, nouveau coach, Pablo Marini, vaste ménage dans l’effectif, les Camoteros devront rapidement se mettre dans le bon sens avec un effectif au sein duquel on gardera un œil sur Christian ‘Hobbit’ Bermúdez, auteur d’une pretemporada convaincante. Sortant d’un semestre catastrophique, Morelia aborde l’Apertura en pleine crise. Enrique Meza s’installe sur le banc avec pour mission de sauver la maison Monarcas qui empile les nouveaux arrivants, comptant sur l’expérience de joueurs tels que Marco Torsiglieri. La mission s’annonce délicate. Reste enfin le petit nouveau, le promu Dorados de Sinaloa. L’ancien club de Pep Guardiola retrouve l’élite mexicaine et effectue un recrutement intéressant avec notamment Luis Michel dans les buts ou Héctor Mancilla devant qui viendront apporter leur expérience. Reste à savoir si le groupe de Carlos Bustos parviendra à confirmer les promesses entraperçues lors de la pretemporada.
Vous êtes désormais prêts à suivre la Liga MX 2015. S’il vous manquait un dernier argument pour définitivement vous convaincre de nous rejoindre, nous conclurons cet article par les 10 plus beaux buts inscrits lors du dernier tournoi.


