La terre a encore tremblé à Mexico. Comme il y a deux semaines. Cette fois-ci, les dégâts sont plus importants. Et le bilan très lourd. A l’heure où nous écrivons, il est de 283 morts dont la moitié pour la ville de Mexico. Les matches au Mexique sont annulés ce weekend. Mais les joueurs ne se sont pas reposés.
Le match bien pimenté : le Mexique est de nouveau secoué
Chaque 19 septembre, c’est le même rituel. Les Mexicains en âge de s’en rappeler commémorent le séisme de 1985, celui qui avait pris la vie de plus de 20 000 des leurs. Les plus jeunes n’ont en tête que les régulières petites secousses et celui du 7 septembre dernier de magnitude 8,2. Ce mardi, à Mexico, une simulation de séisme a été organisée à 11 heures du matin. Deux heures plus tard, les secousses sont bien réelles. Les murs tremblent et les vitres se brisent. La poussière se répand. De magnitude 7,1, l’épicentre est à seulement 100 kilomètres de la capitale et Puebla, autre grande ville du centre du pays. La nature ne simule pas. A Cuernavaca, Puebla, Mexico, et dans d’autres villes mineures, des immeubles s’effondrent. Encore un 19-S létal.
L’Estadio Azteca, temple du football mexicain, théâtre qui a vu Maradona se moquer de tout un pays en dribblant ses soldats, est touché. Les joueurs de Cruz Azul, qui s‘apprêtaient à y disputer un Clásico dans l’antre de l’América, sont surpris au moment de la collation, non loin. Les vitres du réfectoire se brisent. « Le match va être reporté », sent un témoin filmant la scène face à l’Azteca. Il a raison. La journée de Copa MX ne se jouera pas ce mardi et mercredi. Ni même la 10e journée de Liga MX, censée se disputer ce weekend. Le football peut attendre. Le Mexique dispute l’un de ses matchs les plus importants. Et les footballeurs ne jouent plus avec leurs pieds mais avec leur bras.

L'armée mexicaine : Les volontaires précèdent l’aide gouvernementale
En 1985, des chaînes humaines aidaient les milliers de rescapés. Pour seuls réponse, le président Miguel de la Madrid (PRI, droite capitaliste) avait envoyé les militaires dans les rues pour maintenir l’ordre. Les hommes nus dans la rue aidaient pourtant sans rien demander en échange. En empêchant les mexicains d’agir, le gouvernement, déjà fragilisé, s’était mis la population à dos. Cette semaine, Enrique Peña Nieto n’a pas fait la même erreur. La Marine a parfaitement réagi en épaulant les sinistrés. Mais sans les efforts de la population, rien n’aurait été fait, tant l’aide à tardé à arriver. Ce jeudi, il y a eu tant de citoyens pour déblayer que des appels ont été faits pour qu'il y ait de moins de personnes dans les rue. Désœuvrés, les footballeurs aussi ont aidé, soulevant une armée mexicaine, la plus forte depuis longtemps.
Les clubs ont mis leurs stades à disposition et servent de centre d’accueil. Le Volcan et le BBVA à Monterrey, le Morelos à Morelia, l’Olimpicio Universitario des Pumas, l’Azul et l’Estadio Azteca à Mexico, le Cuauhtémoc à Puebla, les clubs de Guadalajara et Santos… Tous, sans exception. Comme elles ne seront pas foulées par les joueurs, les pelouses servent à stocker le maximum de matériel.

Les guerriers aztèques : les fourmis de Mexico
Ils sont des milliers dans les rues de Jojutla, Atlixco, Puebla, Cuernavaca, Cuautla, Tlaxcala et bien sûr Mexico. Parmi eux, plusieurs joueurs de football. Certains de manière anonyme. D’autres utilisent leur popularité pour aider. En voici une liste non exhaustive :
Paco Jémez, derrière ses lunettes. Le coach espagnol voulait juste être un citoyen comme les autres, sa célébrité l’a rattrapé. "Je n'ai jamais rien vu de similaire au peuple mexicain".
Paco Jémez, coach de Cruz Azul (ex-Rayo Vallecano) aide a transporter du matériel pour aider les sinistrés. #Sismo @fredhermel pic.twitter.com/ohQlxUWPli
— Diego Tonatiuh (@diegotonatiuh) 20 septembre 2017
Raúl Jiménez. Originaire du Sud de México très touché, l’artilleur a marqué avec Benfica. Ses coéquipiers ont fêté son but, lui est resté fermé et a dévoilé un t-shirt : « Fuerza México ».
GOL PARA MÉXICO??
— Americanista (@AmericanistaTOP) 21 septembre 2017
Así dedicó @Raúl_Jimenez9 su gol a los damnificados en México. #FuerzaMexico #MexicanosFuertes pic.twitter.com/AhzGxTNhTo
Javier « Chicharito » Hernández et Miguel Layún. Loin de chez eux, les internationaux ont, dès mardi, créé un compte pour collecter de l’argent pour les victimes. « Etre loin et voir nos compatriotes souffrir est très douloureux. »
Time to help. We’ve launched this initiative to help those in need after the earthquakes in ?? Donate: https://t.co/SOrW5fA0Y9 #YoXMéxico pic.twitter.com/WMBZ4Kfwt2
— Chicharito Hernández (@CH14_) 20 septembre 2017
Aldo de Nigris (Monterrey) qui a créé un stand sur un parking de Monterrey avec d’autres joueurs ainsi que Israel Jiménez et Timothée Kolodziejczak, des Tigres, ennemi juré des Rayados. Le Mexique n’a qu’une seule couleur, le vert.
Costco carretera nacional ?? pic.twitter.com/YgX3WwDJfo
— Aldo De Nigris (@DeNigris9) 20 septembre 2017
Le club de l’Atlas et Marco Crosas, le plus mexicain des Catalans
Des joueurs de l'Atlas et Chivas, à Guadalajara, les deux clubs ennemis de la ville, qui s'entraident pour récolter du matériel.
VIDEO. Se saludan Matías Alustiza y Jair Pereira. Adversarios en la cancha y hoy unidos para ayudar a los damnificados. @ASMexico pic.twitter.com/xgLiUsKhyP
— César Huerta Salcedo (@huerta_cesar) 21 septembre 2017
Aviles Hurtado et Dorlan Pabón, autres Rayados, qui ont aidé à remplir des caisses de vivres.
Avilés Hurtado y Dorlan Pabon ayudan en la mano cadena para cargar agua en el Centro de Acopio en el Estadio de @Rayados pic.twitter.com/NYzd1WhGYa
— CANCHA (@CANCHAELNORTE) 20 septembre 2017
À Morelia, Juan Pablo Rodriguez et d’autres joueurs ont aussi aidé à remplir des camions avec du matériel. Les gamins du centre de formation aussi ont tenu à aider.
¡La cantera Rojiamarilla no se queda atrás! Estamos en el @DIFMich apoyando en el centro de acopio. #MéxicoEstáDePie ?? pic.twitter.com/TRRYeZ3ayd
— Monarcas Morelia (@FuerzaMonarca) 22 septembre 2017
Un groupe de supporters de l’Atlas, la Barra 51, qui a fait le déplacement en bus à Cuautla… pour apporter des vivres.

Oribe Peralta, grande star, mais surtout un grand homme.
Oribe Peralta representa al mexicano. A quien se preocupa por ayudar a su pueblo, a aquellos que no conoces pero sabes que te necesitan.??❤️ pic.twitter.com/Z2EJaHV50A
— Ale?? (@AleSantiag11) 22 septembre 2017
Le petit Raúl Alexis Vargas Macías, de l’école Enrique Rebsamen et joueur du centre de formation de l’América, décédé avec 20 de ses camarades sous les décombres de l’école.



