On s’attendait au grand spectacle avec la Liguilla, on a été servi. Alors que l’immense favori, l’América et le champion continental, les Rayados, tombent, l’histoire pourrait s’écrire.
C’est sans aucun doute la sensation du tournoi. Après le 0-0 de l’aller, on ne donnait pas cher des chances des Pumas à l’heure de se rendre à l’Azteca pour défier un América qui n’y avait plus perdu depuis presqu’un an. Puis tout s’est écroulé, le Solarismo sans doute aussi. Car si son América est une machine à prendre des points, les critiques sur la froideur de son jeu ont toujours été présentes, encore plus après le triste 0-0 de l’aller. Alors, Solari a lancé Roger Martínez et Henry Martín d’entrée de partie avec enfin un clair message offensif.
Sans succès car ces nouveaux Pumas peuvent désormais regarder n’importe quel adversaire droit dans les yeux et ne jamais vaciller, parvenant à se procurer des situations même lorsque les Águilas dominaient et alors que tout semblait contraire, Emanuel Aguilera ouvrant le score sur penalty avant même la fin du premier quart d’heure. Mais pas de panique, les Auriazules se procuraient de nombreuses situations, la plus folle restant sans doute les deux transversales frappées coup sur coup par Dinenno de la tête, et prenaient le contrôle du match, exposant ce qu’on a toujours vu sous Solari, les problèmes générés par des ballons mis dans le dos de la défense de l’América. Après un nouveau changement d’aile, Mozo servait Corozo qui égalisait peu avant la demi-heure, puis remettait cela juste avant la pause. Pumas virait en tête après quarante-cinq minutes et contraignait alors Solari à se montrer plus offensif. Mais malgré l’entrée de l’indispensable Sebastián Córdova, rien n’y faisait, les Águilas ne savaient pas comment s’y prendre, Pumas continuant de se montrer dangereux, souvent en passant par son couloir droit. La délivrance arrivait à l’entrée des dix dernières minutes et le coup de tonnerre était total, Pumas est en demi-finale ! Avec vingt-et-un points, Pumas avait décroché sa place en Liguilla. Depuis, le club universitaire ne fait que renverser tous les pronostics et se prend désormais à décrocher le titre, ce qui lui permettrait de devenir le champion au plus petit nombre de points de l’histoire, le précédent record appartenant à León lors du Clausura 2014 à égalité avec… Pumas lors de l’Apertura 2004.
Un Apertura d’il y a dix-sept ans au cours duquel les pensionnaires du C.U. avaient croisé sur leur chemin l’Atlas, leur prochain adversaire. Les Zorros à la recherche d’un premier titre en plus de cinq décennies, ont réussi l’autre gros coup des quarts de finale en s’offrant les Rayados. Un Atlas qui a d’abord réduit Monterrey au silence à l’aller (0-0) avant de s’en remettre à un penalty plutôt polémique pour arracher sa place en demi-finale tout en ne souffrant pas véritablement face à des Rayados sans idées voire sans jus suffisant pour accélérer quand le scénario le requérait.
L’autre demi-finale opposera deux équipes aux ambitions offensives bien plus affirmées. Face à Puebla, le León d’Ariel Holan a été clairement dominateur, étouffant les visiteurs au retour pour retourner la situation et s’imposer sur un doublé d’Ángel Mena, conclusion logique d’une rencontre parfaitement maîtrisée. La Fiera croisera en demi-finale une équipe qui ne lui réussit pas forcément, une autre solide armada offensive, Tigres. Tombés d’un but à l’aller mais pouvant s’appuyer sur la réduction de l’écart signée André-Pierre Gignac (quatre buts lors des sept derniers matchs), les Felinos ont clairement dominé le retour, le trio André Pierre-Gignac, Nicolás López, Luis Quiñones étant de tous les bons coups, et s’ils ont dû attendre la toute fin de partie et une mine du Titán Salcedo, leur qualification a été largement méritée tant Santos s’est montré trop peu dangereux au Volcán. La bande au Piojo Herrera pourrait même endosser le costume de favori de la Liguilla, celui que personne ne semble jusqu’ici capable de porter.
Les buts des quarts
Photos : 2021 Getty Images
