En décrochant sa cinquième MLS Cup, Los Angeles devient la première franchise aux cinq titres et offre à son capitaine de légende une sortie comme seul les USA savent les écrire.

Le sport américain est avide de belles histoires, celle qui ressemblent à des scénarios pour son cinéma hollywoodien. Finale MLS 2014, alors que le Galaxy peut devenir l’équipe la plus titrée de l’histoire de la MLS, la plus grande star allait tirer sa révérence. Tout était écrit d’avance.

La partie aurait pu basculer d’entrée. Parfaitement servi par Donovan, Robbie Rodgers se présentait seul dans la surface mais tergiversait trop avant de voir sa frappe repoussée sur la ligne. Plutôt que de lancer le match, cette énorme opportunité refroidissait les ardeurs des deux équipes. Le Galaxy allait poser le ballon quand les Revs s’en remettaient à de longues balles vers Charlie Davies. A deux autres reprises, Los Angeles passera près d’ouvrir la marque mais à la pause, les deux équipes restaient muettes.

Il faudra attendre le début de seconde période pour voir la partie réellement s’animer grâce à l’ouverture du score de Zardes. Le géant du Galaxy récupérait un ballon au second poteau et faisait parler sa puissance pour tromper Shuttleworth. La vitesse de Davies n’ayant pas réussi à perturber l’axe du Galaxy, l’ancien sochalien était alors remplacé par Patrick Mullins qui allait transformer l’attaque des Revs. Quasiment sur sa première action il contribuait à l’égalisation de Chris Tierney après un superbe appel croisé et une remise dans la course de son coéquipier. La fin de match aurait pu/dû voir les Revs décrocher le titre. Bunburry trouvait la barre sur une merveille de lob (qui en aurait fait l’un des buts de l’année), Los Angeles s’accrochait à ce qu’il pouvait.

Le début de la prolongation allait encore voir les Revs se procurer les plus belles situations (notamment par Jones puis Mullins). Mais toute histoire à l’américain termine par un happy end pour son héros. Pour sa dernière, la légende Donovan ne pouvait pas perdre. Chris Tierney allait l’y aider. Heureux buteur des Revs, il oubliait totalement de se replacer sur un long ballon du Galaxy, couvrant de 5 bons mètres un Robbie Keane, futur MVP, qui filait alors seul au but et s’en allait tuer le match d’un intérieur du droit. On jouait alors la 110e minute, le destin avait choisi son camp. Mullins et Bunbury se procuraient les deux dernières situations, Los Angeles ne sera plus rejoint. La franchise californienne décroche son 5e titre, le 5e pour son coach alors que les Revs perdent leur 5e finale. La légende Donovan décroche son sixième titre, l’un des plus beaux chapitre de l’histoire de la MLS se conclut comme la plus parfaite des histoires américaines.

2015, la nouvelle ère

Place désormais à la 20e saison de MLS. Donovan et Henry parti, la MLS va-t-elle perdre en médiatisation ? Peu probable. La saison 2014 est celle des records : 2M de téléspectateurs pour la finale, une affluence moyenne de 19147 (23633 pendant les play-offs), la MLS est désormais bien ancrée dans la paysage national américain et devrait, avec l’arrivée des petits nouveaux New York City et Orlando, s’offrir une dose supplémentaire de spectacle avec un redécoupage de ses conférences (nous en reparlerons en temps voulu). La 20e saison sera celle de la poursuite de développement déjà initié il y a quelques années (voir Pourquoi l'avenir du football est aux Etats-Unis) et il est à parier que l’intersaison devrait voir son lot de star arriver sur les pelouses américaines.

Résumé de la finale 2014

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.