La MLS a 20 ans et continue sa croissance. 20 ans, 20 équipes avec deux arrivées fracassantes venant empiler les nouvelles stars planétaires, portant les promesses et soulignant l’excellente santé d’un football dont le développement n’a de cesse. Le tour complet d’un futur géant.

20 ans, l’âge de toutes les possibilités, celui de l’avenir. Pour sa 20e saison, la fusée MLS décide de larguer le 2e étage de son développement, se sépare de Chivas et s’offre deux nouvelles franchises aux ambitions telles qu’elles figurent déjà dans le club des prétendants. 20 équipes, deux conférences de 10 (Sporting Kansas et Houston Dynamo quittent l’Est pour l’Ouest), des stars de partout, 2015 sera l’année du foot aux Etats-Unis ! Présentation des 20 franchises.

Conférence Est : les deux nouveaux géants

L’association d’un club de Base-Ball de légende et d’un nouveau riche anglais d’un côté, la « promotion » de ce qui se faisait de mieux à l’étage inférieur ces dernières saison emmené par un riche magnat brésilien sur une terre privée d’élite depuis trop longtemps. Si vous cherchez ce qui fait de la MLS l’une des ligues les plus intelligentes du monde en matière de développement, les exemples New York City et Orlando SC en sont les preuves.

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Beaucoup a été écrit sur cette association Yankees / Manchester City à l’origine du projet New York City FC, surtout après les arrivées des médiatiques David Villa et Franck Lampard. Mais le projet de la nouvelle franchise new-yorkaise est bien plus solide. L’un des meilleurs techniciens du pays (si ce n’est le meilleur), Jason Kreis, un groupe bâti autour de jeunes prometteurs comme le ghanéen Kwoadow Poku, entouré de stars, Villa et Lampard donc mais aussi Mix Diskerud, international US qui va découvrir son championnat. C’est simple, la franchise new-yorkaise fait penser au Real Salt Lake d’il y a quelques années, celui de Kreis.

Côté Orlando, on se base sur le même mélange avec cependant plusieurs ajouts qui semblent bien supérieurs. Donovan Ricketts dans les buts, Aurélien Collin dans l’axe, l’international US Brek Shea et la superstar Kaká, les Lions disposent d’une colonne vertébrale impressionnante autour de laquelle quelques jeunes pépites devraient éclore. On pense en premier lieu au trinidadien Kevin Molano, probablement le meilleur joueur évoluant aux Etats-Unis en dehors de la MLS, on pense également aux deux gamins issus du club partenaire, Benfica, Rafael Ramos et Estrela, on pense enfin à la machine à but du Real España, Bryan Róchez. Orlando est clairement l’une des équipes à suivre cette saison, une véritable chance de play-offs.

Quelle place pour les « anciens » ? Orpheline de deux habitués aux play-offs (Sporting Kansas et Houston Dynamo), la conférence Est s’annonce encore plus ouverte avec trois formations qui semblent au-dessus.

Première d’entre elle, les New England Revolution. Le finaliste 2014 conserve son ossature, rapatrie Juan Agudelo qui vient renforcer une escouade offensive des plus impressionnantes aux côté des Nguyen, Rowe, Bunbury, Bengtson et autres Fagundez avec derrière eux un Jermaine Jones prêt à faire une saison compète en MLS. A ses côté, la meilleure équipe de la conférence l’an passé, la muraille DC United et sa bande de revanchards se présente avec le même groupe qu’elle renforce d’expérience avec l’arrivée de Markus Halsti, l’un des cadres de Malmö, présent en phase de groupe de la Ligue des Champions européenne cette saison et qui, de fait, devrait être l’un des joueurs à suivre cette saison.

Reste que la palme du renforcement d’effectif le plus impressionnant revient, cette année encore, au Toronto FC. Après une saison 2014 terminée en eau de boudin, le TFC a pris le temps d’analyser ses faiblesses et a une fois encore mis les moyens pour combler ses failles. A la question comment s’acheter une solidité défensive et remplacer Jermaine Defoe, Toronto répond en force : Damien Perquis derrière, Benoit Cheyrou au milieu pour la French Touch, Sebastian Giovinco, Robbie Findley et Josy Altidore pour l’attaque, si vous cherchiez le groupe plus impressionnant à l’Est, il est devant vous. Ne pas aller au minimum en play-offs sera un échec.

Présent en play-offs l’an passé, le Crew peut cependant venir encore jouer le rôle de l’outsider. Gregg Behralter s’offre l’ancien Xeneizes Hernán Grana et Chris Klute arrivent derrière, Federico Higuain sera désormais épaulé devant par Kei Kamara, l’ancien buteur du Sporting Kansas. On suivra avec attention les débuts de Kristinn Steindórsson, jeune international islandais.

Quelle place reste-t-il pour les quatre autres membres de la conférence ? Côté Red Bulls, les départs des légendes Cahill et Henry marquent le début d’un nouveau cycle. La preuve ? Sur le 11 de départ qui a débuté face à New England l’an passé, ils ne sont plus que 4 encore présents cette année. Difficile de prédire ce que sera la saison des new-yorkais qui aligneront une défense française avec le duo Perrinelle – Zubar, s’offrent deux aditions intéressantes au milieu avec Felipe Martins et Sacha Kljestan, de retour au pays après sa pige belge, et comptent toujours sur la machine à scorer Bradley Wright-Phillips devant.  Attention cependant à Philadelphie. La bande à Sébastien Le Toux, Rais M’Bohli et la révélation Vincent Nogueira s’offre un autre ancien de Ligue 1, le vénézuélien de Nantes Fernando Aristeguieta et pourrait bien venir tutoyer une place en play-off. Enfin, du côté de Montréal, une certitude : il sera impossible de faire pire que l’an passé (enfin, on l’espère pour les fans de l’Impact). Avec Di Vaio en moins et un jeu offensif qui dépendra des fulgurances de Piatti, l’Impact a tenté de venir renforcer chaque ligne. Soumaré et Ciman derrière, Alexander et Donadel au milieu ou encore Oduro étant quelques exemples les plus significatifs. Reste que l’Impact a aussi fait le choix de conserver Franck Klopas sur son banc. La grande inconnue reste enfin Chicago. Le Fire passe en mode reconstruction, repositionne certains cadres  (Larentowicz devient défenseur central), attire l’ancien rennais Adailton, fait reposer son attaque sur un nigérian venu de Suède Kennedy Igboananike et parie sur Shaun Maloney comme DP. Difficile de prédire quoi que ce soit.

Deux monstres de plus à l’Ouest

La conférence Ouest était déjà la plus relevée de la MLS, l’arrivée conjuguée du Sporting Kansas et de Houston Dynamo ne va pas arranger l’affaire. Le SKC de Vermes, qui perd Aurélien Collin, reste une valeur sûre avec ses Feilhaber, Zusi et autres Dwyer auxquels viennent s’ajouter désormais Roger Espinoza, de retour à la maison après sa pige anglaise, Bernardo Añor venu de Columbus et l’ancien espoir de Liverpool Krisztián Németh. De son côté, Houston qui a manqué les play-offs l’an passé, mise sur la continuité de son effectif, tout juste renforcé de quelques habitués de la MLS comme Nathan Surgis et de jeunes promesses comme le petit ailier argentin Leonel Miranda, prêté par Independiente et attend le retour d’Erick Cubo Torres à mi-saison pour passer la vitesse supérieure.

Reste que la mission s’annonce compliquée tant la conférence Ouest semble encore au-dessus du lot. A commencer par les deux géants Los Angeles et Seattle. Le Galaxy, champion sortant, perd sa légende Donovan mais attend sa nouvelle idole Steven Gerrard. Pour patienter, le groupe de Bruce Arena comptera sur le MVP Robbie Keane, sur la révélation Gyasi Zardes et devrait voir l’éclosion de deux gamins doués : Bradford Jamieson IV et Nacho Maganto. Meilleure équipe en 2014, les Sounders reviennent avec le même groupe. Solide derrière avec l’impeccable Chad Marshall qui devrait être épaulé par un Brad Evans repositionné dans l’axe défensif cette saison, porté par le superbe duo Clint Dempsey – Obafemi Martins en attaque, soutenu par l’efficace Marco Pappa, malgré la perte de sa fusée Yedlin, l’ambitieux groupe de Sigi Schmid, qui devrait faire éclore le superbe gaucher Aaron Kovar, reste l’un des grands favoris pour le titre 2015. On y suivra avec attention le petit français de l’étape, Kévin Parsemain, dont la saison dernière fut brutalement stoppée par ses croisés.

Les deux géants de la conférence devront cependant se méfier de Dallas et du Real Salt Lake. Les texans d'Oscar Pareja, éliminés sans perdre face à Seattle en demi-finale de conférence l’an passé, conserve une grande partie de leur effectif et surtout de leur attaque de feu qui établît le record de la franchise l’an passé et au sein de laquelle le retour de Mauro Díaz sera un élément clé. Cette deuxième saison de l’ère Pareja a tout de celle de la confirmation. Il en sera de même du côté du Real Salt Lake où Jeff Cassar devrait en profiter pour sceller définitivement la fin de l’ère Kreis, en passant du 4-4-2 diamant, marque de fabrique du club, à un 4-3-3 plus offensif, symbolisé par des latéraux – ailiers comme le jamaïcain Demar Phillips, arrivé cette saison. Les Claret and Cobalt devraient une fois encore être le principal concurrent au duo LA – Seattle.

Derrière, le duo Vancouver – Portland, rivaux qui luttèrent l’an passé pour la dernière place en play-offs, seront encore au centre des regards. Côté Whitecaps, on garde la même recette : la jeunesse. Quelques rares trentenaires, David Ousted, Jordan Harvey, Ben McKendry, l’ancienne pépite de Football Manager Pa-Modou Kah et le magnifique Mauro Rosales encadrent une multitude de jeunes talents à l’image des offensifs Mattocks, Hurtado et Manneh. Sixième l’an passé, avec une belle marge de progression, Vancouver a tout pour être l’une des belles surprises de la saison 2015. Stabilité également à Portland et sa colonie argentine emmenée par le formidable duo Diego Valeri - Gastón Fernández. Si Caleb Porter semble enclin à abandonner son 4-5-1/4-3-3 des années précédente pour un 4-4-2 plus sécurisant, l’effectif des Timbers reste l’un des plus homogènes de la ligue et a tout pour venir se mêler à la lutte pour les accessits.

Il ne faudra cependant pas enterrer trop vite Colorado. Les Rapids avaient réalisé un excellent début de saison l’an passé avant de s’effondrer, touchés par les blessures ainsi qu’une inefficacité offensive et défensives criminelles. Pour y remédier, Pablo Mastroeni, qui effectuera sa deuxième saison sur le banc, renforce ses lignes défensives avec notamment l’arrivée de Michael Harrington et le joli coup Lucas Pittinari pour solidifier le milieu défensif et espère voir le duo Torres – Brown.

Nouveau stade, nouveau coach (Dominic Kinnear s’assoit sur le banc), nouveau DP Innocent Emeghara mais toujours la légende Wondo, l’année 2015 doit être celle du nouveau départ pour les Earthquakes. Reste désormais à Kinnear à trouver l’équilibre au sein d’un groupe finalement quasi-inchangé et qui sort de la pire saison du club.

La MLS 2015 débute ce week-end et s’offre une couverture française unique après l’accord signé avec Eurosport qui diffusera plusieurs matchs chaque semaine. Vous n’aurez désormais plus aucune excuse pour ne pas vous plonger dans l’une des futures plus grandes ligues du monde.

 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.