
Pour ses retrouvailles avec la MLS, Didier Drogba a vu son Impact tomber au Texas. Pendant ce temps, alors que le Sporting Kansas trône seul sur la MLS, Philadelphie s'accroche à l'Est et Seattle coule à l'Ouest.
Dire qu’on attendait énormément du déplacement de Montréal à Dallas était un euphémisme. Après deux solides victoires, l’Impact retrouvait sa star Didier Drogba, promesse de franchir un palier supplémentaire tant l’ivoirien avait été déterminant dans la fin de saison 2015. D’autant que face aux canadiens, les texans, pourtant favoris dans la course au titre, devaient se reprendre histoire de se faire pardonner auprès de leurs fans du cinglant 0-5 reçu dans le Texas Derby. Pour la première de l’Impact sur surface naturelle cette saison, le résultat n’aura pas été du rendez-vous. D’entrée de partie, les texans prenaient le jeu à leur compte et se procuraient la première situation par Urruti qui, à la réception d’une passe magistrale de Castillo, s’en allait effacer Bush mais voyait sa frappe sortie sur la ligne par Laurent Ciman. Le ton était donné mais finalement les occasions franches plutôt rares, la plus belle restant en fin de premier acte pour Ontivero qui, servi en retrait par Piatti, frappait trop mollement pour inquiéter Gonzalez. Il allait falloir attendre le second acte pour voir le score évoluer. Dallas reprenait le contrôle du match d’entrée de seconde période, s’offrait trois situations qui bien qu’insuffisantes pour être considérées comme de véritables occasions (même si la frappe de Castillo était la plus belle), laissaient présager que les troupes de Pareja étaient sur la bonne voie. Il fallait cependant attendre l’entrée des 10 dernières minutes et un coup-franc de Mauro Díaz pour que cette domination aux points se traduise au score. Urruti scellait le suspense en fin de rencontre sur une passe de 80 mètres de son gardien conclue d’une merveille de demi-volée du droit, Díaz manquait le 3-0, Dallas allait chercher une victoire méritée face à un Montréal trop peu dangereux (malgré les 20 minutes données à Didier Drogba) pour espérer un résultat.
La défaite du leader de l’Est allait donc permettre aux poursuivants d’en profiter. Deux l’ont fait. Premier d’entre tous, Philadelphie. Opposés aux Revs et leurs deux nuls en autant de matchs, les Zolos n’ont mis qu’un quart d’heure pour prendre les commandes, Fabinho trouvant Sapong dans la frappe détournée trompait un Shuttleworth pas forcément exempt de tout reproche. Si New England tentait de réagir, tout allait s’effondrer en deux minutes, le temps d’un nouveau débordement venu d’un côté gauche en monde autoroute et d’une nouvelle frappe en pivot de Sapong détournée et mal appréciée par Shuttleworth, le temps d’un double poteau trouvé sur coup-franc par Nguyen, le temps enfin d’un tacle de Watson synonyme de carton rouge. L’affaire aurait alors pu être plus dure pour New England si Shuttleworth n’avait finalement pas sorti le grand jeu une première fois devant Ilsinho, une deuxième devant Le Toux. Malheureusement pour lui et ses Revs, malgré ces deux penalties sorties, le troisième but, inévitable, sera encaissé dans les arrêts de jeu après le 9e tir cadré des Zolos désormais co-leaders.
L’autre grand gagnant est Orlando qui est allé chercher sa première victoire de la saison au Yankee Stadium face au City de Vieira. Pour cela, les floridiens ont profité d’une air-défense de Pirlo, qui ne suivait pas Rafael Ramos, se contentant de lever le bras pour réclamer un six mètres qui n’avait pas lieu d’être, et d’une sortie hasardeuse de Saunders qui déposait le ballon sur la tête de Larin. On jouait alors la sixième minute. Ensuite, City aura les occasions de revenir mais entre Diskerud qui butait systématiquement sur Bendik ou encore Taylor, seul au second poteau qui ne parvenait à trouver le cadre d’un but à moins de 6 mètres, Mendoza qui tutoyait le poteau, les affaires des hommes de Vieira se compliquaient. New York ne reviendra jamais dans la partie et laisse ainsi les Lions d’Adrian Heath prendre la troisième place de la conférence.
Pendant ce temps, alors que Toronto est tombé à Kansas City, seule équipe au parcours parfait, que les Red Bulls ont remporté le match fou de la semaine, incroyable course-poursuite avec le Dynamo et première victoire de la saison pour le vainqueur du dernier Supporter’s Shield, les regards se tournaient à l’Ouest pour le choc opposant le champion sortant en son (horrible) maillot rouge Portland et le convaincant Real Salt Lake. Et là encore, pas de déception, la rencontre a tenu ses promesses ne serait-ce que par son scénario. D’entrée de partie, les Timbers se ruaient à l’assaut des buts des Royals et pensaient ouvrir le score lorsqu’Adi trompait Rimando de la tête et célébrait avant de passer devant l’arbitre assistant au drapeau levé. Les visiteurs allaient alors en profiter d’une merveille de coup-franc de Plata au quart d’heure, opposant ainsi une efficacité retrouvée à la domination des locaux.
Les illustrations ne manquaient pas. Si Portland avait le ballon avait les tentatives, les meilleures occasions étaient pour des visiteurs réduits à dix à la demi-heure après l’exclusion de Beckerman, comme sur la tête d’Olave sortie à bout portant par Kwarasey ou sur ce ballon volé par Movsisyan à l’heure de jeu pour le 0-2. Mais il était dit que le Real ne réussirait pas le hold-up. Adi profitait d’un ballon d’Asprilla repoussé par la barre pour ramener l’espoir avant d’arracher le nul sur penalty suite à une belle simulation provocant l’exclusion d’Olave. Reste qu’avec ses 26 tirs, 17 corners et 68% de possession, les hommes de Porter étaient en droit d’attendre bien plus.
Reste qu’à l’Ouest, l’inquiétude est surtout du côté de Seattle. Car si l’un des autres prétendants, Los Angeles s’est parfaitement replacé en s’offrant le Clasico californien face à San José, du côté des Sounders, c’est la catastrophe. Piégé par le Sporting en ouverture, tombé face à Salt Lake la semaine passée, les coéquipiers de Clint Dempsey sont encore tombés chez eux lors du premier match de la Cascadia Cup les opposant à Vancouver. Et une fois encore, l’inévitable Mark Geiger aura été l’homme du match. L’arbitre du controversé (euphémisme) Mexique – Panama en Gold Cup (lire Gold Cup 2015 : sensation et scandale) aura donc fait basculer une rencontre en offrant deux penalties aux visiteurs dont un premier absolument inexistant. Reste qu’entre temps, les Sounders ont dominé, gardé le ballon, beaucoup tenté, mais vont devoir apprendre à viser le cadre pour espérer être plus efficaces (à l'image de la dernière occasion pour Dempsey) alors que côté Whitecaps, on aura parfaitement géré les contres, se créant finalement les plus belles occasions à l’image de la dernière pour Bolaños dont l’association avec Rivero et Pérez, replacé devant, s’annonce plus qu’intéressante. Conséquence, voilà Seattle bon dernier de l’Ouest et seule équipe à zéro point.
Résultats
Classements

Photo : Drew Hallowell/Getty Images


