Alors que la NASL, longtemps son alter égo dans la pyramide du football US, n’a jamais été aussi proche de la fin, l’United Soccer League ou USL ne s’est jamais aussi bien portée. Au point qu’elle est probablement la ligue qui évolue le plus vite aux Etats-Unis et est devenu la seule véritable antichambre de la MLS, pour les clubs et les joueurs. Portrait d’une ligue qui monte.

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La United Soccer Leagues est une organisation qui regroupe différentes ligues de soccer, de l’Amérique du Nord aux Caraïbes et se compose de plusieurs niveaux, professionnels et amateurs, masculins et féminins. Créée en 1985 sous le nom de Southwest Indoor Soccer League, destinée à gérer le soccer en salle, elle envahit les pelouses extérieures à partir de 1989 et ne cesse de grandir tout en changeant régulièrement de nom. En 1995, l’organisation crée un championnat national professionnel et un amateur. À la naissance de la MLS, celle qui est devenue United Systems of Independiente Soccer Leagues, se veut comme l’antichambre de la MLS, créant ainsi la Select League qui regroupe les meilleures franchises des Pro et Amateur League qu’elle gère et qui deviendra A-League l’année suivante (des clubs comme les Seattle Sounders, les Portland Timbers ou l’Impact de Montréal sont passés par cette division). Le 8 septembre 2010, l’USL Pro est officiellement créée avec un début de ses activités prévu pour 2011. Cette création est la conséquence d’une crise qui a touché l’organisation après que plusieurs franchises ont fait sécession pour former la NASL, devenue deuxième division de la pyramide. L’USL Pro est alors considérée comme la troisième division de la pyramide du soccer et compte dans ses rangs douze franchises dont cinq qui sont encore présentes de nos jours (basées à Richmond, Charleston, Charlotte, Harrisburg City et Pittsburgh) après que les équipes issues de la Puerto Rico Soccer League seront finalement écartées. Orlando City en sera le premier champion, le club évolue aujourd’hui en MLS.

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Ascension de la pyramide

Un évènement historique pour la USL est le partenariat avec la MLS qui va permettre à l’USL Pro de franchir un nouveau palier. Le 23 janvier 2013, USL et MLS annoncent officiellement ce partenariat qui permet aux franchises MLS d’avoir une compétition pour garantir du temps de jeu à leurs joueurs, en affiliant des clubs de la USL Pro auxquelles elles pourront prêter des joueurs ou en y faisant participer leurs équipes réserves (comme le feront les Red Bulls II ou le LA Galaxy II). La plus ancienne affiliation est celle du DC United avec Richmond Kickers, elle existe encore. Plusieurs équipes MLS n’utilisent pas seulement les affiliations pour permettre à leurs joueurs d’avoir du temps de jeu, mais se servent également de leur club affilié pour rajouter de la profondeur à leur effectif en signant des joueurs issus de l’USL Pro. San José a ainsi recruté quelques joueurs à son club affilié, Reno. Ce partenariat sera bénéfique pour l’USL Pro : devenue USL en 2015, la ligue avait alors doublé son nombre d’équipes participantes grâce à plusieurs équipes réserve, chaque équipe de MLS ayant alors à cette période soit une équipe réserve, soit une équipe affiliée disputant l’USL. Gagnant à la fois en popularité et en qualité, l’USL ne cesse de croître. Elle passe alors de D3 à D2 en 2016, revenant au même niveau que la NASL qu’elle va finir par aspirer lorsque plusieurs franchises décident de la rejoindre. Ainsi, au terme de la saison 2017, l’USL devient officiellement la deuxième division de soccer aux USA, la NASL est alors rétrogradée avant de quasiment disparaître. La place est désormais libre, l’USL est devenue la véritable antichambre de la MLS, un passage quasi obligatoire pour les franchises aspirant à devenir les futures expansions de la première division du pays.

MLS : l'expansion se poursuit

Une vraie D2

En vue de la saison 2018, 33 équipes sont annoncées sur la ligne de départ, dix-sept du côté de l’Ouest et seize du côté de l’Est. La conférence Est accueille ainsi quatre nouvelles franchises, Nashville SC, Atlanta United 2, Indy Eleven et North Carolina FC alors qu’à l’Ouest, Fresno FC et les Lights de Las Vegas font leur apparition. Parmi elles, plusieurs candidats à l’expansion en MLS. Alors, cette année, la saison régulière sera faite de 34 rencontres avec, comme à l’habitude, les huit meilleures équipes de chaque conférence qualifiées pour les séries de fin de saison. Arrivé en série, ce seront des éliminations directes qui se joueront chez l’équipe ayant eu le meilleur nombre de points pendant la saison régulière. L’an dernier c’est Louisville avec un certain Mark-Anthony Kaye, international canadien, qui l’a emporté face au Swope Park Rangers, équipe réserve du Sporting Kansas City.

Le développement de l’USL va se poursuivre. En témoigne les pourparlers pour la création d’une troisième conférence, la centrale ou bien la création d’une ligue réserve qui ont eu lieu chez les partisans mais aussi dans les bureaux de la ligue. Alors que la saison 2018 n’a pas encore débuté, trois nouvelles équipes sont déjà annoncées pour 2019, Austin, Memphis et Birmingham. Passée de troisième division à deuxième division dans la pyramide US, forte de ses partenariats avec les franchises MLS, test grandeur nature pour ses franchises désireuses d’accéder à l’élite, l’USL a gagné une crédibilité et est un gage de qualité. Pour preuve, les clubs MLS n’ont plus peur de  venir y signer des joueurs ou d’en envoyer, les sélections nationales n’hésitent pas à appeler des joueurs de cette ligue à l’image de la Jamaïque qui a aligné trois joueurs issus de cette compétition en finale de la dernière Gold Cup.

Antony de Varennes
Antony de Varennes
Québecois croyant à l'évolution de la MLS, ayant un faible pour le plus grand club du Tennessee, le Nashville SC