Après cinq semaines de MLS, les premières tendances se dégagent. Et si plusieurs équipes montrent des choses très intéressantes, personne n’est au niveau de Seattle.

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Cinq victoires, un nul, meilleure attaque, meilleure défense. Si vous pensiez que 2021 serait l’année du chant du cygne des Sounders de Schmetzer, ceux-ci ne cessent démontrer le contraire. Car le bilan de Seattle ne s’appuie pas sur des rencontres présumées faciles face à des équipes destinées à errer dans les bas-fonds de la ligue. Loin de là. Sur ces six rencontres, quatre équipes présentes en play-offs l’an dernier et deux équipes de retour au sommet : San José et LA Galaxy. Le tout avec une préparation totalement tronquée par la pandémie et seulement soixante-quinze minutes d’opposition face un rival de la MLS et un match face à une USL et surtout sans pouvoir compter sur Nicolás Lodeiro après avoir déjà perdu son âme nommée Jordan Morris. Quelle est donc la recette qui fait que Seattle n’est en rien perturbé par les événements ?  Toujours la même. Les Sounders entrent tranquillement dans leurs matchs et terminent en boulet de canon. Dernière victime, l’autre favori annoncé, LAFC qui n’a cessé de se cogner sur cette défense à cinq à la perte de balle, Alex Roldan et Brad Smith jouant à la perfection leur rôle dans leur couloir et qui s’est usé à chercher à presser une arrière-garde d’une sérénité à toute épreuve. Puis les premières banderilles en fin de premier acte, comme cet énorme raté de Smith pourtant seul face au but, et le premier coup porté au mental des Black and Gold peu avant l’heure de jeu. La proie accrochée, l’étreinte ne s’est pas relâchée. Le duo Roldan – Ruidíaz est toujours aussi efficace dans la genèse des offensives, Seattle s’est délecté des espaces laissés dans le couloir. Et a plié l’affaire à l’entrée du dernier quart d’heure. Difficile de voir dans ces conditions qui pourrait venir perturber cette dynamique.

D’autant qu’ailleurs, dans l’ensemble, on a du mal à enchaîner. Le champion sortant Columbus semble coincer quelque peu en concédant deux défaites de rang alors que Toronto semble de son côté parvenir à rebondir, surfant sur l’arrivée de Soteldo pour redynamiser une formation qui paye encore la difficile préparation qu’elle a subie. Reste quelques exceptions, à commencer par le LA Galaxy qui n’est pas forcément encore totalement maître de ses matchs mais s’appuie sur un Chicharito en feu (déjà sept buts) pour empiler les victoires. Autres exceptions, Orlando et Nashville à l’Est. Deux équipes aux idées de jeu quelque peu différentes, mais deux formations qui disposent de certitudes sur lesquelles s’appuyer et surtout demeurent encore invaincues. Au rayon des formations possédant quelques certitudes, citons aussi Austin, qui s’appuie sur un fond de jeu toujours aussi intéressant même s’il ne paye pas encore totalement en termes de résultats.

Reste enfin le cas Atlanta United. On espérait voir Gabriel Heinze redonner une dynamique à un club qui avait oublié sa philosophie de départ, le fait est que pour l’instant, la mayonnaise met du temps à monter. Atlanta est certes bien placé dans sa conférence, quatrième à trois points du leader New England, mais peine encore à véritablement maîtriser ses matchs, la dernière sortie face à Montréal l’ayant parfaitement illustré. Car si les plus de 40 000 spectateurs ont fait exploser le Mercedes-Benz Stadium et porté leur équipe pour qu’elle arrache la victoire sur la dernière action du match et sur une tête improbable de Marcelino Moreno, le match a surtout exposé une formation d’Atlanta qui manque encore de liant et de discipline collective. Face au Montréal à la parfaite organisation mis en place par Wilfried Nancy, ç’aurait pu (dû ?) ne pas passer. On a ainsi vu souvent une formation d’Atlanta coupée en deux, laissant un trou béant au milieu que les visiteurs ont parfaitement exploité. Et comme c’était déjà le cas face à Chicago, ça n’a pas porté préjudice. Nul doute cependant que de tels manquements face aux Sounders devraient coûter bien plus cher lors de la grande affiche du week-end.

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.