Alors que la phase régulière est entrée dans son dernier tiers, il était grand temps de faire un point sur LO. Et si une équipe survole la ligue, le reste de la meute est toujours aussi regroupé.

bandeaubielsa

Il reste environ une dizaine de matchs à disputer avant de passer à l’intense sprint que seront les play-offs. Si à l’Est, une équipe règne sans partage, derrière, tout reste encore jouable, même pour des franchises que l’on imaginait vivre une saison blanche. Tour d’horizon.

New England déjà champion ?

Cinquante-cinq points sur soixante-quinze possibles. Avec une moyenne de 2,2 points pris par match, la saison des Revs de New England tourne à la démonstration. Au point que si la bande à Bruce Arena poursuit sur cette dynamique, le record de points établi par le LAFC de Bob Bradley en 2019 (soixante-douze points) pourrait tomber. Une certitude, New England sera des play-offs et devrait même, sauf cataclysme, rapidement décrocher sa place en demi-finale de conférence. Les Revs comptent en effet quatorze points d’avance sur un poursuivant direct, Nashville, dont on reparlera dans quelques lignes, mais qui est plus préoccupé par ce qu’il se passe derrière que devant. La course au Supporter’s Shield semble également jouée tant dans l’autre conférence, la lutte fait surtout rage entre prétendants dont les meilleurs sont déjà à neuf points de New England.

Quelle est donc la recette de ces Revs sauce Bruce Arena ? Un équilibre fou. Matt Turner dans les buts, sans doute le meilleur à son poste dans la ligue, des facteurs X à l’image de l’excellent Tajon Buchanan, machine à faire exploser les couloirs, un homme qui respire le football, le probable futur MVP Carles Gil et dont l’équipe parvient même à s’offrir le luxe de se passer sans que cela n’impute les résultats, un duo d’attaque de feu, Gustavo Bou – Adam Buksa qui a inscrit près de la moitié des buts de l’équipe (vingt-deux sur quarante-sept). Il y a certes quelques points à améliorer, notamment à l’heure d’entrée en play-offs – trop de buts concédés pour un leader, chose qui pourrait coûter dans une formule coupe – mais il semble bien difficile de trouver une réelle opposition à ces Revs.

nashville

Extrême densité

Celle-ci pourrait néanmoins venir du 3-4-3/3-5-2 de Gary Smith à Nashville. Un système à trois centraux qui offre un équilibre encore plus fou aux représentants de Music City – deuxième meilleure défense de la ligue – et surtout permet aux latéraux, Dan Lovitz et Alistair Johnston par exemple, de profiter au maximum de leurs envies et capacités à faire le piston dans les couloirs. La formule est redoutable : les Boys in Gold sont l’équipe qui a concédé le moins de défaite (deux) et ont clairement le profil de l’épouvantail dès lors que l’on entrera en formule coupe. Et de rappeler que l’an passé, Nashville avait été l’une des grandes sensations des play-offs, tombant sur le fil face au futur champion. Reste qu’avec quatre victoires en cinq matchs, dont une série en cours de trois consécutifs, Nashville est désormais à la deuxième place de la conférence et pourrait à ce rythme rapidement sceller sa place en play-offs.

Mais tout reste à faire car à l’Est comme à l’Ouest, la MLS est d’une incroyable densité. Densité pour la lutte aux accessits à l’Est donc, avec seulement neuf points séparant Nashville second de Philadelphia Union, décevant neuvième, mais à un seul point des play-offs, juste devant l’autre déception, le champion sortant Columbus. Dans l’autre conférence, on peut distinguer deux blocs. La bataille pour la demi-finale de conférence qui occupe Sporting Kansas, Seattle Sounders et Colorado Rapids. Trois équipes qui se tiennent en trois points avec pour le SKC un désavantage donné par les deux matchs d’avance. Derrière, le bloc des accessits est totalement fou puisque même les Quakges, pourtant onzièmes, peuvent encore espérer décrocher une place en play-offs, ceux-ci n’étant finalement qu’à six points.

atlanta

Les grands retours

Cette densité extrême permet tous les espoirs, même à ceux que l’on avait un temps enterré. C’est le cas par exemple du duo AtlantaInter Miami à l’Est, du LAFC à l’Ouest. Les Five Stripes ont clairement bénéficié du départ de Gabriel Heinze, Gonzalo Pineda ramenant un équilibre perdu – là encore avec une défense à trois centraux et des dévoreurs de couloir – et profitant du retour au meilleur niveau d’Ezequiel Barco et de Josef Martínez (six buts sur les sept derniers matchs pour le buteur vénézuélien) de même que de l’arrivée d’un profil à la Miguel Almirón, Luis Araujo, qui a offert bien plus de diversité et de capacité à générer du danger à sa ligne d’attaque. L’ancien adjoint de Brian Schmetzer à Seattle n’a dirigé que trois matchs, ouvrant son mandat par une défaite à Nashville, mais les deux dernières sorties (deux larges victoires sur Orlando (3-0) et Cincinnati (4-0)) laissent augurer de joyeux lendemains. Septième à cinq points du podium, Atlanta peut donc se remettre à espérer.

Même constat donc du côté de l’Inter Miami. On se souvient de ce début de saison totalement raté, de ces semaines de dérive à se demander quel était l’ambition de ce projet. Puis tout a basculé. Miami s’est trouvé un équilibre, surtout défensif et sans doute bien aidé par l’arrivée dans les buts de Nick Marsman, et s’est mis non seulement à ne plus perdre mais surtout à gagner. Cela fait désormais treize points pris sur quinze possible et les Hérons sont désormais aux portes des play-offs. Des portes qu’entrouvre le LAFC à l’Ouest avec notamment une série de trois victoires de rang. Des Black and Gold qui ont perdu Diego Rossi, parti tenter l’aventure européenne – un chemin que Carlos Vela pourrait suivre en 2022 – mais qui reviennent donc au contact au meilleur des moments. Reste que l’équilibre semble encore précaire pour les hommes de Bob Bradley mais l’incroyable densité dans la conférence laisse place à tous les espoirs.

Les buts de la J24

Classement

mls

 

Photos : imago images/Icon SMI

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.