Retour du football avec le début de la deuxième journée et un choc très attendu entre Brésil et Pérou, le remake de la dernière finale.

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Le Brésil en mode JO. Ce jeudi, André Jardine dévoilera la liste des dix-huit joueurs convoqués pour les Jeux Olympiques et a passé ces derniers jours à négocier avec les clubs brésiliens et européens pour libérer ceux qui devraient être appelés. Il faut dire que certains cas vont faire parler, le Comité olympique brésilien ayant transmis une liste de cinquante joueurs répertoriés pour être vaccinés en vue des Jeux. Dans cette liste figurent ainsi Alisson, Marquinhos, Éder Militão, Vinicius Jr, Rodrygo (que le Real a annoncé ne pas vouloir libérer) et aussi et surtout Neymar.

Lugano défend la Copa et livre ses favoris. Interrogé par Olé, Diego Lugano, aujourd’hui consultant sur ESPN Brésil – et qui refuse l’appellation journaliste « je manque de préparation pour être journaliste et de plus, cela me coûte de livrer des analyses objectives » - a livré ses opinions sur la compétition, défendant sa tenue : « Cela me plait que la compétition se joue. On joue sur tout le continent, en particulier ici au Brésil où cela fait un an que toutes les catégories jouent, il y a des milliers de matchs chaque semaine. Malgré cette période folle que nous vivons, au cours de laquelle personne ne sait que faire, ni n’a la moindre solution, je pense qu’au moins, le football offre une distraction et du divertissement dans un moment très triste. Je pense aussi à tous ceux qui travaillent dans ce milieu. Car les joueurs sont finalement ceux qui ont le moins besoin de jouer, mais les membres des staffs, les kinés, les jardiniers étaient désespérés de ne pas jouer. Il est important à un moment comme celui que nous traversons, qu’un équilibre puisse être conservé, que les gens travaillent ». Et de livrer son pronostic : « La Copa ne commencera véritablement qu’à partir des quarts. Je le dis ici au Brésil mais ça ne plait pas, pour moi les favoris sont Argentine et Brésil. Les Brésiliens ont gagné la dernière, ne pensent qu’aux éliminatoires et à la Coupe du Monde. Il y a une composante émotionnelle qui fait que cela penche en faveur des Argentins et des Uruguayens. Ce sera la dernière pour Edi, Luis, Godín et Cáceres. Les Argentins ne l’ont pas gagné depuis longtemps et il me semble que ce sera aussi la dernière pour Messi. Ces deux sélections la désirent le plus ». Après avoir livré aussi quelques pensées sur Messi, Suárez, le Maestro, Lugano a remis une petite charge contre le VAR : « Le VAR n'a pas vraiment apporté de solution, tout d'abord parce qu'il s'agit d'une réponse politique de la FIFA au Fifagate et au scandale qui a éclaté. Il n’a pas été mis en place pour rendre justice, c’est une réponse politique. Et puis, la technologie n'a rien à voir avec ça. Il y a trois caméras qui vous montrent l'image au ralenti. Aujourd'hui on est tous hyperconnectés, il y a l'intelligence artificielle pour tout et n'importe quoi, et pour le VAR, on se retrouve avec un gars qui déplace une ligne de hors-jeu avec un bouton, c'est un mensonge ».

L’Uruguay est bien arrivé au Brésil… et se prépare à s’isoler pendant quelques temps, avec un protocole strict et pas de reconnaissance du stade avant le choc de vendredi contre les Argentins. Un isolement sur lequel la sélection a communiqué, même si elle a moins communiqué sur le fait que Maxi Gómez soit toujours positif plus de deux semaines après son premier test positif… en Espagne. Les médecins ont décidé qu’il n’était plus contagieux, et il s’entraîne donc quand même avec le groupe et fait partie du voyage au Brésil. Pour jouer (et être le remplaçant attitré en attaque), il devra cela dit de nouveau être testé et que le test soit, ce coup-ci, négatif. Un drôle de virus. L’Uruguay se prépare avec une défense type et une attaque composée des deux géants Cavani et Súarez. Les choix du Maestro seront à faire au milieu avec deux joueurs qui étaient absents lors des qualificatifs et qui pourront apporter de la projection par rapport à ce que l’on a vu face au Paraguay et au Venezuela : De la Cruz et De Arrascaeta. Dans l’axe, ils seraient accompagnés de Valverde, Bentancur et/ou Torreira. Ovacíon nous apprend que ce sera déjà la septième Copa América du Maestro, la première rencontre ayant eu lieu en 1989 contre l’Équateur à Goiânia, défaite 1-0. Le deuxième match d’ouverture pour l’Uruguay du Maestro fut en 2007 à Merida au Venezuela, défaite contre le Pérou 3-0. Un match à la fin duquel la presse uruguayenne réclamée la tête de l’entraîneur… Heureusement, le Maestro semble avoir acquis de l’expérience car la dernière expérience de match d’ouverture fut aussi la meilleur, une victoire 4-0 en ouverture contre l’Équateur en 2019. Un modèle à suivre.

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Colombie – Venezuela, 23 heures

Après l’indigeste victoire en ouverture face à l’Équateur, la Colombie arrive libérée à l’heure d’affronter un Venezuela totalement décimé, ce qui, pour Reinaldo Rueda « n’est pas un facteur de désavantage ». Si le sélectionneur cafetero a laissé planer la possibilité d’une rotation au sein de son effectif, la grande question qui anime les débats locaux est la place qu’il laisse au 10. Sans parler de l’affaire James, la question se pose notamment vis-à-vis de la position occupée par Edwin Cardona, enfermé dans un couloir gauche pour être le pendant d’un Juan Guillermo Cuadrado alors qu’il n’en a absolument pas le profil. Il faut dire que l’animation offensive est un véritable chantier et l’horrible match d’ouverture n’a pas rassuré grand-monde. C’est de ce côté que les choses devraient bouger à l’heure de jouer le voisin vénézuélien puisqu’au duo Borja-Borré, Rueda devrait préférer Zapata-Muriel. Pour le reste, pas de grands changements annoncés dans le onze colombien.

Côté Venezuela, la Copa América est un casse-tête constant pour José Peseiro qui doit faire avec ses absents liés à la COVID-19 et se contenter de bricoler pour aligner une équipe sur le terrain. « En tant qu’entraîneur, j’ai la responsabilité de mettre en place un système et une façon de jouer qui donneront de la dignité aux joueurs et au Venezuela. On connait les forces de la Colombie, on les a expérimentés lorsque nous avons perdu 3-0 en éliminatoires. Je sais que le moment est différent, mais nous devons être intelligents. Il faudra être très organisés et être en capacité de faire des sacrifices. Nous ne sommes pas en position d’aller presser la Colombie ». Autant dire que le Venezuela va faire ce qu’il peut et surtout chercher à tenir. « Nous avons travaillé les coups de pied arrêtés et le jeu de couloir de la Colombie ». Un travail particulier, la Vinotinto s’entraînant en deux groupes distincts, sans pouvoir compter sur ses joueurs placés à l’isolement. Pas évident pour disputer une compétition d’un tel niveau. Un motif d’espoir pour le Venezuela ? Cela fait presque six ans jour pour jour que la Vinotinto n’a plus vaincu la Colombie. La dernière fois, c’était au Chili en ouverture de la Copa América 2015.

Compos probables

Colombie : David Ospina ; Stefan Medina, Davinson Sánchez, Óscar Murillo, William Tesillo ; Wilmar Barrios, Matheus Uribe, Juan Guillermo Cuadrado, Edwin Cardona ; Luis Muriel, Duván Zapata.

Venezuela : Joel Graterol ou Wuilker Fariñez ; Alexánder González, Francisco La Mantía, José Manuel Velásquez, Luis Del Pino Mago, Yohan Cumaná ; Júnior Moreno, Bernaldo Manzano, Cristian Cásseres, José Martínez ; Sergio Córdova..

Brésil – Pérou, 2 heures

La tranquille victoire en ouverture a semble-t-il ramené un peu de calme autour de la Seleção. À l’heure de retrouver le finaliste 2019, Tite n’a ainsi pas souhaité dévoiler son onze de départ, même si son équipe « est choisie et les joueurs savent qui va jouer ». Alors pour trouver une piste, on se tourne vers les derniers entraînements qui laissent penser à un vaste remue-ménage avec deux changements par ligne d’envisagés. Devant Ederson qui devrait prendre place dans les buts, les derniers échos annoncent une association Éder Militão - Thiago Silva dans l’axe et le retour d’Alex Sandro dans le couloir. Au milieu, Fabinho est annoncé à la place de Casimero alors que Fred semble menacé par Everton Ribeiro. Devant, Gabi et Éverton Cebolinha pourraient prendre place numériquement de Lucas Paquetá et Richarlison. Si vous avez bien compté, cela ferait pas moins de six voire sept changements par rapport à l’équipe victorieuse du Venezuela en ouverture. S’il est tout de même une constante, c’est bien la présence de Neymar.

Comment retourner une dynamique négative ? Telle est la grande question qui se pose à Ricardo Gareca. Car depuis la victoire en Copa América Centenario et le but contesté de Ruidíaz, le Pérou n’a plus gagné en compétition officielle face au Brésil. Après des éliminatoires mal débutés et alors que l’affaire Cueva a un temps secoué la sélection, l’heure est pourtant à la confirmation pour les hommes du Tigre. La victoire en Équateur a ramené une once d’optimisme à la sélection qui aborde la Copa América avec une approche positive : « Nous sommes bien, c’est une belle possibilité qui nous est offerte d’affronter le Brésil pour tout ce qu’il représente. J’espère évidemment que nous pourrons faire des choses similaires à ce que nous avons fait lors de la précédente Copa América, mais il est important d’avancer pas à pas ». Sur le terrain, si le pays attend avec impatience les débuts de Santiago Ormeño – et ce ne sera pas face au Brésil, le joueur étant blessé, l’autre élément qui attire l’attention est évidemment l’excellente prestation de Gianluca Lapadula qui fait un temps oublier le roi Paolo dont Gareca a expliqué l’absence à la Copa pour des soucis physiques. On devrait ainsi retrouver quasiment le onze vainqueur à Quito, seul Miguel Trauco qui souffre de maux de gorge étant forfait, Luis Advíncula ayant été rappelé par le Rayo Vallecano pour jouer les play-offs espagnols.

Compos probables

Brésil : Ederson ; Danilo, Éder Militão, Thiago Silva, Alex Sandro ; Fabinho, Fred (Everton Ribeiro), Neymar ; Gabriel Jesus, Gabigol, Éverton Cebolinha.

Pérou : Pedro Gallese ; Aldo Corzo, Christian Ramos, Luis Abram, Marcos López ; Renato Tapia, Sergio Peña, Yoshimar Yotún ; André Carrillo, Christian Cueva, Gianluca Lapadula.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.