Si la Libertadores est passé sous contrôle de l’Argentine, la Sudamericana 2018 connait désormais son dernier carré et est assurée d’une chose : sa finale sera un duel Brésil – Colombie.

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La semaine de Sudamericana débutait par le choc 100% cafetero entre Deportivo Cali et Independiente Santa Fe. Habitué à fermer le jeu, Santa Fe a dérogé à la règle dès le coup d’envoi du match retour. En soixante secondes, Wilson Morelo, sur penalty, et Diego Guastavino offraient deux buts d’avance aux Cardenales et avaient clairement éteint Palmaseca. Anestésié et sans doute KO, le Deportivo Cali ne parvenait à répliquer et devait attendre un coup franc peu avant la demi-heure pour venir menacer les cages adverses. Santa Fe gérait, faisait tourner, les hommes de Sanguinetti maîtrisaient la partie. Pourtant, les Azucareros allaient enfin se réveiller. Benedetti passait à un rien de réduire l’écart mais il fallait attendre le second acte pour voir les locaux enfin accélérer, Macnelly Torres entrait rapidement en jeu et allait servir Benedetti pour le but du 2-1 après une merveille de dribble de l’attaquant colombien. Il restait alors une vingtaine de minutes, Cali devait marquer deux fois mais n’allait pas même parvenir à faire la moitié du chemin, malgré quelques situations en toute fin de partie, Benedetti voyant son but des arrêts de jeu refusé au VAR pour un hors-jeu de Palomeque jugé actif. Vainqueur en 2015, Santa Fe retrouve ainsi le dernier carré de la Sudamericana, il y affrontera encore un représentant colombien.

« Une immense injustice ». Tels furent les mots de Sebastián Beccacece au micro dès le coup de sifflet final. Car son Defensa y Justicia a livré une rencontre de très haut niveau et fait ce qu’il fallait pour retourner la défaite 2-0 concédée à Barranquilla à l’aller. D’entrée de partie, el Halcón s’est rué à l’assaut des cages adverses, montrant à nouveau ce mélange de pression haute et d’intensité dans les courses, abusant des centres. Cette domination était récompensée par une ouverture du score magnifique de Leonel Miranda. La moitié du chemin était faite, la suite n’était que déboulés des Vert et Jaune qui ne cessaient de menacer les cages de Viera. La folie allait s’emparer du Libertadores de América lorsque Nicolás Fernández doublait la mise peu avant la demi-heure. Totalement dépassé, on ne donnait pas cher du devenir de Junior. Juste avant la pause, Blanco lançait Nicolás Fernández qui s’en allait plier l’affaire en s’offrant un doublé. La folle remontada n’avait demandé qu’une mi-temps. Ou pas. Car après visionnage de la vidéo, l’arbitre brésilien Rafael Claus décidait de sanctionner la poussette de Nahuel Molina au départ de l’action et annulait ce but. Fureur argentine, emmenée par Beccacece mais il restait alors une mi-temps pour faire la décision. Et au retour des vestiaires, l’outrageante domination reprenait. Les situations se multipliaient sur les buts de Viera qui sauvait les siens à plusieurs reprises mais ne pouvait rien sur le véritable doublé de Nicolás Fernández. 3-0, Defensa avait fait le plus dur, ne restait qu’à gérer même si Junior n’avait quasiment rien montré. Mais au milieu des ténèbres, les Colombiens allaient voir jaillir un éclair : celui de Luis Díaz dont la demi-volée trompait Unsain sur l’une des rares actions des visiteurs. Tout était à refaire pour les hommes de Beccacece qui trépignait dans les tribunes. Defensa y Justicia allait avoir sa chance, dans les arrêts de jeu lorsque Bordagaray était totalement oublié au deuxième poteau. Mais le numéro 17 d’el Halcón envoyait sa volée sur la barre de Viera, Junior se qualifie au prix d’un énorme miracle, Defensa y Justicia peut nourrir bien des regrets.

Si d’un côté on aura une demi-finale colombienne, de l’autre, on aura droit à une demi-finale brésilienne. Après le nul 1-1 du Nilton Santos, Fluminense était en danger au Gran Parque Central. Au final, le Flu ne le fut pas. La faute à un Nacional hors-sujet qui a probablement livré son pire match du semestre. Certes le but de Luciano (le seul encaissé par Nacional en 2018 à domicile sur le continent) arrive au terme d’une action contestable, une balle à terre jouée après blessure d’un joueur brésilien sur laquelle Coco Conde manquait sa relance pour la rendre à Junior Sornoza qui servait alors le buteur, mais le contenu du Bolso était bien trop insuffisant pour espérer quoi que ce soit. Fluminense se sera procuré les meilleures situations au cours du match, comme pétrifié, le Bolso n’a jamais été en position de donner une once d’espoir aux siens. Et sort d’une compétition devenu l’un des objectifs de la fin d’année de la pire des manières. Du côté de la manière, l’Atlético-PR repassera mais aura l’occasion des demi-finales pour y parvenir. Bougé à l’aller par Bahia, parfois aidé par le VAR ou d’autres décisions arbitrales, le Furação est passé par la plus petite des portes, celle des tirs au but. Comme à l’aller, Bahia a montré de belles choses, au souvent menacé les cages adverses et aurait pu rapidement ouvrir la marque si le but de Júnior Brumado n’avait pas été invalidé pour une faute signalée contre Zé Rafael au départ de l’action. Mais Bahia ne s’est pas démoralisé et a finalement assez logiquement mené au score peu avant la pause grâce à Douglas Grolli même si Paranaense a eu quelques belles situations pour plier l’affaire. Tout s’est donc finalement joué aux tirs au but, Vinicius a buté sur Santos, Zé Rafael a envoyé sa tentative dans les tribunes de l’Arena da Baixada, l’Atlético-PR ne manquant aucune de ses tentatives se retrouve désormais dans le dernier carré.

Les résumés

Deportivo Cali 1 – 2 Santa Fe

Nacional 0 – 1 Fluminense

Atlético-PR (4) 0 – 1 (1) Bahia

Defensa y Justicia 3 – 1 Junior

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.