Il ne reste plus qu’une journée au premier tour du tournoi préolympique sud-américain et si les deux géants ont déjà composté leur ticket pour le tour final, derrière la lutte promet d’être intense pour prendre l’un des deux derniers.

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Trois matchs, trois victoires et une qualification pour le dernier carré déjà assurée avant la dernière rencontre. L’Argentine réussit parfaitement son début de Preolímpico. Les hommes de Batista ont d’abord écarté le Chili lors du deuxième match en entrant parfaitement dans la rencontre, imposant pression haute pour perturber les relances chiliennes et marquant rapidement, Nicolás Capaldo et Julián Álvarez combinant parfaitement dès la huitième minute. La domination de l’Albiceleste aura été réelle, les situations de doubler la mise mal utilisée. Mais contrôlant la rencontre, les Argentins ont fini par se mettre à l’abri sur une remise d’Adolfo Gaich repris par Nehuén Pérez d’entrée de second acte. Le Chili aura eu ses situations mais n’aura jamais réussi à recoller, il doit alors s’incliner. Ne manquait alors plus qu’une dernière victoire pour s’assurer la qualification et l’Argentine l’a obtenue face à l’Équateur. Avec encore la même recette : un but rapide de Mac Allister parfaitement servi par Gaich, un contrôle du tempo, mais cette fois avec quelques frissons supplémentaires générés par un excellent Cabeza côté équatorien qui a certes pêché par précipitation mais a posé bien des soucis à l’arrière garde argentine, jusqu’à un sauvetage sur la ligne de Pérez en fin de partie. Si pour l’Équateur ce Preolímpico est une débâcle (quatre défaites, aucun but inscrit), l’Argentine sera donc du rendez-vous du dernier carré.

Elle accompagne ainsi le Brésil qui réussit également la passe de trois. Après les victoires face au Pérou et à l’Uruguay, la Canarinha a donc validé son ticket en venant à bout de la belle surprise de ce début de compétition : la Bolivie. La Verde restait sur un véritable exploit en termes de résultat, une victoire face à la Celeste, la deuxième victoire d’une sélection bolivienne dans l’histoire des Preolímpicos, la première depuis 1996 et une victoire face au Paraguay. Pour cela, les hommes de Farías ont profité d’un excellent début de match qui les a vu dominer la rencontre face à des Celestes qui abusaient de longs ballons. Pourtant, c’est un long ballon qui déclenchait les choses, puisque, mal jugé par la défense charrúa, il permettait à Roberto Fernández d’obtenir un penalty que Villarroel convertissait. Mené au score, l’Uruguay était contraint de sortir et allait s’exposer, laissant bien trop d’espaces. Il allait prendre un deuxième coup sur la tête en tout début de second acte, de la tête justement de l’excellent Víctor Abrego. L’on pensait alors que la Bolivie allait gérer, il n’en fut rien. Car en deux minutes, la Verde s’effondrait : une énorme erreur de Cordano permettait à Rodríguez de réduire l’écart, deux minutes plus tard, Viñas était oublié plein axe et ajustait le portier bolivien. Mais cette Verde possède un caractère assez rare. Là où on l’aurait vu s’effondrer comme le « veut » la tradition, la Bolivie n’a pas sombré, mieux, elle a profité des espaces, toujours aussi béants, laissés par l’Uruguay. Et sur une dernière offensive, Henry Vaca, remarquable dans sa gestion de la pausa, a servi Fernando Saldías pour offrir la victoire de tous les espoirs.

Ce caractère, la Verde l’a démontré de nouveau face au Brésil au terme d’un match totalement ouvert, bien aidé d’une part par les transitions rapides mais aussi par les imprécisions défensives des deux équipes. On a pourtant craint le pire pour la Bolivie. Troisième minute, Paulinho s’amuse devant Jairo Quintero et centre fort pour Antony qui ouvre le score. Seizième minute, alors que la Bolivie cherche à revenir en pressant haut et s’était offert une énorme occasion sur une frappe de Henry Vaca sortie par le poteau, le Brésil frappait de nouveau par Matheus Cunha pourtant servi plein axe et qui pouvait s’avancer en force pour le 2-0. Si la Canarinha savait se montrer plus dangereuse offensivement, la Bolivie de Farías réagissait, par Henry Vaca qui lançait parfaitement Víctor Ábrego pour le 2-1. Malheureusement pour elle, la Verde commençait à sentir la fatigue et laissait de trop grands espaces. Guga en profitait à cinq minutes de la pause et remettait le Brésil à l’abri. Le second acte était nettement moins spectaculaire et intense, le Brésil contrôlait le match et si la Bolivie tentait de revenir, les Auriverdes attendaient les contres, comme celui qui permettait à Reinier de plier le match à l’heure de jeu. Enfin pas tout à fait. Car en dix folles minutes, la Verde allait faire douter le géant brésilien. Ábrego s’offrait un doublé, Luis Saldías filait côté droit et déposait un centre sur la tête de Sebastián Reyes. Il restait dix minutes à jouer et la Bolivie revenait à 4-3. Mais elle ne reviendra pas. Henry Vaca était exclu (son absence lors du dernier match va peser), Pepê filait plier définitivement l’affaire dans les arrêts de jeu et scellait la qualification du Brésil pour le dernier carré.

Ce dernier carré, la Bolivie peut encore y prétendre, il lui faudra pour cela s’imposer face au Pérou par deux buts d’écart et espérer que le Paraguay ne s’impose pas face au Brésil. Un Pérou qui a raté l’occasion de se rendre les rêves de qualification plus accessibles en tombant face à l’Uruguay lors de la quatrième journée. Toujours organisée en 4-1-4-1 mais avec cinq changements dans le onze, la Celeste de Gustavo Ferreyra frappait d’entrée, Ginella profitant d’un espace laissé plein axe pour envoyer une frappe sur laquelle Solis tardait à se coucher. Le plus dur semblait fait tant les deux équipes éprouvaient bien des difficultés à se créer de réelles occasions. Sandoval allait toucher le poteau côté Blanquirroja en deuxième période, Pacheco aurait dû bénéficier d’un penalty qui aurait pu tout changer à vingt minutes de la fin mais le score n’évoluait pas, faute à la difficulté rencontrée par les deux équipes à se montrer véritablement dangereuses. Conséquence, l’Uruguay n’est pas encore éliminé. Il faudra que le Paraguay et le Pérou ne s’imposent pas lors de la dernière journée ou donc que la Bolivie ne gagne pas par plus de deux buts d’écart.

La situation est nettement plus simple dans le groupe A puisqu’il y aura une finale pour la qualification lors de la dernière journée. Le Chili étant tombé face à l’Argentine, il devra s’imposer face à la Colombie pour se placer dans le dernier carré. La Colombie a pris la deuxième place du groupe en venant à bout du Venezuela. Non sans mal. Car les Cafeteros se sont retrouvés menés au score par une Vinotinto qui lui fut un temps supérieure. Jan Hurtado a signé un enchaînement parfait pour ouvrir la marque juste avant la pause alors que la Colombie ne parvenait pas à poser son jeu, Nicolás Benedetti, Jorge Carrascal et Eduard Atuesta ne parvenant véritablement à se trouver. Les deux premiers allaient y parvenir dans la foulée du but, le premier pressant parfaitement côté droit pour récupérer le ballon et servir le Millonario seul face au but. 1-1 à la pause, le score était somme toute logique. Si la Tricolor semblait mieux en deuxième période, il allait lui falloir attendre l’aide de Mejías à vingt minutes de la fin pour le concrétiser au score. Le défenseur central de la Vinotinto oubliait de s’aligner avec sa défense, Atuesta en profitait et se jetait pour donner l’avantage aux siens. Un avantage quelque peu heureux mais qui permet donc à la Colombie de Reyes, bien que poussive sur ce match, de se retrouver aux portes du tour final.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.