Le Brésil a accueilli quatre fois la Copa América, pour quatre victoires finales. Avant le Brésil – Pérou de ce soir, retour sur les quatre matchs décisifs disputés par le Brésil.

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1919, la première

Après deux troisièmes places en 1916 et 1917, le Brésil accueille le troisième championnat sud-américain de l'histoire. Malgré un conflit entre cariocas et paulistes, le Brésil présente une équipe séduisante, qui s'appuie sur un duo d'attaque composé d'Arthur Friedenreich et de Neco. Les deux se mettent en évidence dès le premier match : un triplé pour Friedenreich, un doublé pour Neco, le Chili est balayé 6-0. Le Brésil confirme en battant l'Argentine 3-1 puis arrache un match nul 2-2 contre l'Uruguay après avoir été mené 2-0. Il faudra alors un match décisif pour départager le Brésil et le double champion en titre, l'Uruguay. Dans un stade das Laranjeiras construit spécialement pour la compétition, le Brésil et l'Uruguay ne parviennent pas à se départager. 0-0 après 90 minutes. Toujours 0-0 après deux prolongations de quinze minutes, l'élégant gardien du Fluminense, Marcos de Mendonça, sauvant les siens sur un arrêt magistral. À l'époque, les tirs au but n'existent pas. Des prolongations de deux fois quinze minutes sont donc jouées tant que l'égalité perdure. À la 122e minute, Neco déborde côté droit, la tête d'Heitor est repoussée par Saporiti, Friedenreich pousse le ballon au fond des filets et offre au Brésil son premier titre majeur. Le football s'impose peu à peu comme le sport numéro 1 des Brésiliens et Brésiliennes.

1922, le plus polémique

Trois ans plus tard, le Brésil accueille une nouvelle fois le championnat sud-américain afin de fêter le centenaire de son indépendance. Ce tournoi est le premier disputé entre cinq équipes, avec également l'Argentine, l'Uruguay, le Chili et le Paraguay. Neco et Friedenreich sont une nouvelle fois présents, mais ce Brésil est beaucoup moins convaincant et commence par trois matchs nuls. La Seleção est quasiment éliminée mais va alors compter sur l'aide de ses compatriotes, deux arbitres brésiliens. L'Uruguay, désormais favori, se voit refuser deux buts par Carlos Santos, permettant ainsi la victoire du Paraguay. L'Uruguay rentre directement au pays, le Brésil bat l'Argentine 2-0 avec un nouveau but de Neco, mais un match nul lors du dernier match suffit aux Paraguayens pour être sacrés. Enrique Vignal accorde un penalty inexistant à l'Argentine et à la fin de la compétition, trois équipes ont cinq points : le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay. Les Uruguayens étant déjà rentrés au pays, une finale est disputée au stade Laranjeiras entre le Brésil et le Paraguay. Un but de Neco, un doublé de Formiga, le Brésil remporte un nouveau championnat sud-américain, bien moins célébré que le premier.

1949, un an avant le Maracanaço

Répétition générale avant la Coupe du Monde. Le Maracanã étant encore loin d'être prêt, les matchs ont lieu au São Januário du Vasco. Le Brésil séduit par son potentiel offensif et démarre la compétition par deux victoires confortables : 9-1 contre l’Équateur puis 10-1 contre la Bolivie, plus large victoire de l'histoire de la Seleção. Après une victoire plus difficile, 2-1 contre le Chili, le Brésil reprend les goleadas : 5-0 contre la Colombie, 7-1 face au Pérou puis 5-1 devant l'Uruguay. Tesourinha, Jair, Zizinho, Ademir enfilent les buts, rendant le Brésil sûr de sa force. La Seleção a besoin d'un match nul pour être champion. Face au Paraguay, le Brésil ouvre le score puis encaisse deux buts dans les quinze dernières minutes dans un scénario qui rappelle cruellement le Maracanaço. Un match de départage est nécessaire, le Brésil se rattrape et comme les autres équipes, le Paraguay est passé à la moulinette : victoire 7-0, triplé d'Ademir, doublés de Tesourinha et Jair. Le Brésil remporte le titre, mais ne retient pas la leçon.

1989, celle du duo Bebeto – Romário

Cinquante ans se sont écoulés depuis la dernière organisation d'une Copa América par le Brésil. Cinquante ans également depuis le dernier titre de la Seleção dans cette compétition. Pelé n'a jamais été sacré, Zico non plus. La compétition se dote d'un nouveau format, deux groupes de cinq, avec les deux premiers de chaque groupe qualifié pour le tour final. Le Brésil encaisse un seul but au premier tour, lors du premier match contre le Venezuela, Bebeto marque trois buts alors que Romário reste muet. Le duo, qui portera le Brésil sur le toit du monde cinq ans plus tard, mène déjà le Brésil vers un trophée, Bebeto et Romário étant les seuls buteurs brésiliens lors du tour final. Face à l'Argentine, devant 130 000 personnes au Maracanã, Bebeto ouvre le score d'un golaço sur un service de Romário. O Baixinho enchaîne également petit pont sur Maradona, double coup du sombrero et évidemment un but pour plier l'Argentine 2-0. Contre le Paraguay, Bebeto s'offre un doublé, Romário ajoute un but. Avec cinq buts marqués et zéro encaissé, le Brésil et l'Uruguay sont à égalité parfaite. Quarante-neuf ans jour pour jour après le Maracanaço, les deux équipes se retrouvent face à 132 743 spectateurs au Maracanã. Comme Friaça, Romário ouvre le score en début de seconde période, mais le Brésil tient cette fois son match. Victoire 1-0 pour le Brésil, qui remporte son quatrième titre, la Seleção ne s'étant en effet imposée seulement sur ses terres. Depuis, le Brésil a remporté la Copa América en Bolivie, Paraguay, Pérou et Venezuela. Avant un neuvième titre, trente ans après le dernier remporté à domicile ?

Marcelin Chamoin
Marcelin Chamoin
Passionné par le foot brésilien depuis mes six ans. Mon cœur est rouge et noir, ma raison est jaune et verte.