Le Chili est un peu à la croisée des chemins. Il voit d’un côté sa génération dorée vieillir, celle qui lui a permis de gagner ses deux premiers titres continentaux. Mais d’un autre côté, il tarde à voir éclore une nouvelle génération de joueurs performants, à la hauteur de la précédente, et qui puisse prendre en main la destinée de la sélection.

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chileDepuis la deuxième Copa América gagnée en territoire états-unien en 2016, la sélection chilienne se cherche, erre un peu. Elle se cherche tout d’abord un sélectionneur à la hauteur. Elle avait pensé avoir trouvé l’homme de la situation pour effectuer la transition en douceur entre deux générations en la personne du Colombien Reinaldo Rueda. Mais voilà, le travail semblait trop compliqué. Entre des conflits internes, parfois même des règlements de comptes par presse interposée, parmi la génération dorée, qui mine l’ambiance du groupe et la dynamique qui a fait la réussite de l’équipe, et la difficulté de trouver de jeunes talents en devenir pour les mettre en concurrence, la tâche a paru trop grande pour le technicien colombien. Si l’on ajoute à cela, une certaine impatience de la presse chilienne et des résultats peu convaincants, que ce soit en termes de jeu que de points pris lors des éliminatoires pour la Coupe du Monde, c’en était trop. Reinaldo Rueda a fini par partir après un feuilleton de presque six mois, entre les vraies/fausses déclarations d’intention de départ et la négociation finale. Il aura fallu trouver un nouveau sélectionneur. Beaucoup de noms sont sortis, et c’est finalement l’Uruguayen Martín Lasarte qui a été choisi, lui qui connait déjà le championnat local, vu qu’il a entraîné l’Universidad Católica et l’Universidad de Chile. Un choix un peu par défaut au vu des moyens limités de la fédération chilienne, qui ont ainsi vu le premier choix, l’Argentin Matías Almeyda, se retrouver hors course.

Martín Lasarte, surnommé Machete dans le pays andin, a pris les rênes de l’équipe fin-février, et a pu travailler avec les joueurs locaux en mars, les joueurs expatriés n’ayant alors pas été libérés pour les dates FIFA après le report des rencontres éliminatoires. La problématique reste la même que pour son prédécesseur. Savoir effectuer une transition entre une génération vieillissante qui a tout gagné (y compris en club) et qui reste très performante en sélection. Machete a donc décidé de faire du neuf avec du vieux, tout en incorporant de nouveaux éléments tous frais. Dans la première liste de mars, il a par exemple convoqué le milieu offensif vétéran Luis Mago Jiménez du Palestino (trente-six ans), et qui n’avait plus été appelé en sélection depuis près de dix ans – passés il faut le dire en grande partie dans le Golfe – ou Jean Beauséjour, l’immortel latéral droit qui avait pourtant lui-même annoncé la fin de sa carrière internationale à la fin de la dernière Copa América et évolue désormais deuxième division chilienne, au Coquimbo Unido. Aux côtés des glorieux anciens, Lasarte a aussi lancé de nouvelles têtes, des talents en devenir du championnat chilien comme l’excellent Cristián Palacios de l’Unión Española, Clemente Montés de l’Universidad Católica ou encore Tomás Alarcón d’O’higgins. Face au manque de talents nouveaux dans le championnat local, Lasarte a même appelé un jeune anglo-chilien (par sa mère), Benjamin Brereton qui évolue aux Blackburn Rovers en Championship et qui a décroché un EURO U19 en 2017 avec la sélection aux trois lions, terminant meilleur buteur de l’épreuve.

Au niveau du jeu la sélection chilienne passera d’un 4-3-3 en théorie joueur et immuable avec Reinaldo Rueda, mais qui n’aura pas été une franche réussite, à un système plus pragmatique et flexible de la part de Lasarte qui généralement s’adapte aux joueurs à disposition pour mettre en place son système. Il avait utilisé autant le 4-4-2 que le 4-3-3 lors de son passage au sein des deux grands clubs universitaires chiliens. La première sortie de sa Roja en match officiel a vu la sélection s’organiser en 4-4-2 avec l’inamovible duo Sánchez-Vargas bougeant devant et a laissé entrapercevoir quelques signes intéressant après le nul ramené d’Argentine, premier adversaire dans cette Copa América.

C’est avec ces caractéristiques que le Chili se présente à la Copa América. Le pays andin pourrait aller loin dans la compétition, au vu du talent de ses joueurs titulaires, dont certains fraichement champions en Italie (Alexis Sánchez et Arturo Vidal), ou avec des bons résultats dans les différentes ligues européennes (Guillermo Maripán a fini troisième en France avec Monaco, Claudio Bravo a réussi une belle saison au Bétis ou encore Charles Aranguíz capitaine du Bayer Leverkusen) ou latino-américaine (Eduardo Vargas à l’Atlético Mineiro, Mauricio Isla au Flamengo et Eugenio Mena à Racing, Sebastián Vegas à Monterrey). Si la mayonnaise prend, cela peut marcher, si les vieilles rancunes post-Copa América 2016 ressortent, cela risque d’être difficile de faire un résultat et espérer plus qu’un quart de finale. Mais comme en 2019, personne ne sait trop qu’attendre de ce Chili, qui avait atteint le dernier carré, se montrant extrêmement convaincant. À Machete de jouer et à la vieille garde de montrer qu’elle n’a pas (encore) rendu les armes !

Fiche d’identité : Chili

Palmarès

Vainqueur (2) : 2015, 2016

Finaliste (4) : 1955, 1956, 1979, 1987

Troisième (5) : 1926, 1941, 1945, 1967, 1991

Quatrième (11) : 1916, 1917, 1919, 1920, 1924, 1935, 1939, 1947, 1953, 1999, 2019

En 2019 : quatrième (défaite 2-1 face à l’Argentine)

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Calendrier

14 juin, 23 heures : Argentine - Chili

18 juin, 23 heures : Chili - Bolivie

21 juin, 23 heures : Uruguay - Chili

25 juin, 2 heures : Chili - Paraguay

Gabriel Micolon
Gabriel Micolon