Le Pérou a été sans conteste l’invité surprise de la finale 2019 au Brésil. Personne ne la voyait aussi haut et pourtant après avoir sorti l’Uruguay aux tirs au but puis le Chili sur une victoire cinglante, c’est bien la Blanquirroja qui s’est présentée au Maracanã pour défier le Brésil chez lui. Deux ans plus tard, difficile d’envisager un scénario identique alors que le Pérou débute son épreuve en affrontant de nouveau le pays hôte.

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peruLe titre de vice-champion sera-t-il trop dur à porter ? De l’eau a coulé sous les ponts mais surtout un bilan catastrophique de sept défaites en onze matchs depuis la finale a rangé la finale 2019 au rayon des souvenirs. Le Pérou n’a connu que deux petites victoires, contre le Brésil (1-0) en match amical et contre l’Équateur (1-2) en match de qualification à la Coupe du Monde. Dérisoire. Pire, si l’on s’en tient uniquement aux « matchs qui comptent », c’est-à-dire les matchs de qualification pour la Coupe du Monde 2022, le Pérou a remporté un seul match et affiche quatre défaites, pointant désormais à la dernière place de la zone avec quatre points, le pire résultat depuis que les qualifications se jouent sous ce format (tous contre tous) après six journées. Le Pérou n’arrive donc pas dans cette compétition en favori malgré son statut de « vice-champion ». Ceci étant, tout n’est pas à jeter et on connait la faculté de cette équipe à renaitre de ses cendres dans des moments clés. Cette dernière victoire à Quito contre l’Équateur a ravivé quelques espoirs perdus. Reste à savoir si cette Copa América en sera un ou si le Pérou décide de se réveiller pour les prochains matchs de qualifications qui restent la priorité de tous.

Le sélectionneur Ricardo Gareca a décidé, comme pour la Copa Centenario 2016, de renouveler son effectif afin de tester de nouveaux joueurs et de nouveaux systèmes. Dans la liste de vingt-six joueurs retenus pour cette compétition, on retrouve par exemple seize joueurs qui étaient présents lors de la Copa América 2019 et onze évoluant dans le championnat local.  La qualité de l’effectif est indiscutable et la plupart des joueurs arrivent dans une excellente forme physique et mentale.

Cependant, on notera deux absences majeures qui sonnent comme la fin d’un cycle. Celle déjà connu de longue date, de Jefferson Farfán (Alianza Lima) blessé au genou mais surtout celle de son compère Paolo Guerrero (Internacional) qui n’a pour sa part pas bien récupéré de sa blessure. Il avait pourtant disputé les matchs de qualifications à la Coupe du Monde juste avant la compétition. Pour remplacer le capitaine, Gareca a ravi de nombreux supporter en convoquant Santiago Ormeño, l’attaquant de León aux origines péruviennes par son père (son grand-père, Walter Ormeño, a joué pour le Pérou dans les années cinquante), qui performe en Liga MX avec neuf buts en seize matchs. Il sera accompagné d’un autre binational, l’Italo-péruvien Gianluca Lapadula (Benevento) qui sera aussi la grande nouveauté. Cet Italien naturalisé péruvien l’année dernière a connu sa première cape contre le Chili le 14 novembre 2020 et n’a pas encore marqué sous ses nouvelles couleurs mais fournit un travail énorme sur le front de l’attaque. La machine à but du Seattle Sounders Raúl Ruidíaz a vu son faible rendement en sélection lui être fatal, il est remplacé par Alex Valera, l’attaquant d’Universitario. Luis Iberico (Melgar) complète cette attaque qui a pour l’instant zéro but en sélection. Pour accompagner les attaquants, si André Carrillo (Al Hilal) et Christian Cueva (Al Fateh) sont des valeurs sûres, l’absence d’Edinson Flores, blessé, donne des maux de tête au sélectionneur.

Une partie du problème pourrait être résolu en densifiant le milieu de terrain avec notamment trois pointures : Renato Tapia (Celta) qui est l’un des meilleurs milieux défensifs en Espagne, Sergio Peña (FC Emmen) qui a porté à bout de bras son club malheureusement relégué et Yoshimar Yotún champion avec Cruz Azul. Le jeune milieu du Sporting Cristal, Martín Tavara sera la promesse à suivre de cette équipe. Il est considéré comme la relève du milieu de terrain avec Alexis Arias (Melgar) et Raziel Garcia (Cienciano) aussi du championnat local. Pedro Aquino (América) auteur d’une énorme au Mexique a dû déclarer forfait à la dernière minute à la suite d’une blessure au pied.

En défense centrale, Luis Abram (Velez) et Cristian Ramos (César Vallejo) tiennent la corde alors que Miguel Araujo sort d’une saison pleine aux Pays-Bas avec le FC Emmen. Anderson Santamaría (Atlas) et Alex Callens (New York City) devraient aussi faire partie du voyage. Sur les côtés le Stéphanois Miguel Trauco, qui a réussi à retrouver la confiance de Claud Puel cette saison, est un titulaire indiscutable en sélection. Son traditionnel pendant à droite, Luis Advincula a eu l’autorisation de rentrer en Espagne pour disputer la monté avec son club Rayo Vallecano. Aldo Corzo (Universitario) est le remplaçant naturel d’Advincula sauf si la révélation du Sporting Cristal Jhilmar Lora lui grille la priorité. Marcos López (San José Earthquake) et Renzo Garcés (César Vallejo) complètent la défense.

Le sélectionneur n’a pas voulu prendre de risque dans les cages, Pedro Gallese (Orlando City) est le numéro un qui a prouvé sa valeur lors de la dernière Copa América en sortant le tir au but de Luis Suárez et un penalty contre le Chili. L’éternel numéro deux Carlos Cáceda (Melgar) et l’éternel numéro trois José Carvallo (Universitario) sont également présents.  

Même si le contexte de cette compétition reste difficile en raison de la pandémie et des crises sociales qui touchent le continent, la sélection péruvienne tâchera de tout donner sur le terrain pour tenter d’inscrire une troisième fois son nom dans le palmarès. Son entrée en lice contre le tenant du titre, le Brésil, lancera tout de suite les coéquipiers de Paolo Guerrero dans le bain sans se mouiller la nuque. À eux de savoir nager et ne pas couler car dans les stades vides, aucun hincha péruvien ne sera présent pour chanter « Arriba Perú ».

Fiche d’identité : Pérou

Palmarès

Champions (2) : 1939, 1975

Finaliste (1) : 2019

Troisième (8) : 1927, 1935, 1949, 1955, 1979, 1983, 2011, 2015

En 2019 : finaliste

grupoBCalendrier

18 juin, 2 heures : Brésil - Pérou

21 juin, 2 heures : Colombie - Pérou

23 juin, 23 heures : Équateur - Pérou

27 juin, 23 heures : Venezuela - Pérou

Romain Lambert
Romain Lambert
Parisien expatrié sur les terres Inca, père d’une petite franco-péruvienne, je me passionne pour le football de Lima à Arequipa en passant par Cusco. Ma plus forte expérience footballistique a été de vivre le retour de la Blanquirroja à une coupe du monde après 36 ans d’absence.