À deux journées du terme de l’Hexagonal, quatre équipes se rapproche de la qualification pendant que deux, Colombie et Brésil n’ont jamais été aussi loin du gouffre. Le gouffre, il est tout de même encore possible d’en sortir, à l’image de l’Argentine, passée des portes de l’enfer à jouer le titre.

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Il n’y aurait pas eu meilleure manière d’ouvrir la troisième journée de l’Hexagonal final que cet UruguayBrésil. D’un côté une Celeste qui vise la conservation de son titre, de l’autre, une Canarinha qui jouait sa survie sans son meilleur joueur Rodrygo. Et c’est alors qu’on pensait que ce Brésil allait boire la tasse qu’il s’est révélé. Dans la chaleur de l’après-midi de Rancagua, les deux équipes ont d’abord offert un premier acte d’observation, même si le Brésil se procurait deux situations, avant de se libérer en seconde et offrir l’un des meilleurs matchs de la compétition. Avec un scénario des plus fou aussi. Car au retour des vestiaires, ce sont d’abord les hommes de Coito qui ont accéléré comme en écho à ses deux énormes occasions de fin de premier acte. Emmenés par un Schiappacasse toujours aussi décisif, la Celeste a rapidement creusé l’écart. Le numéro 10 envoyait un coup franc sur la barre que Gómez poussait au fond des filets, avant d’obtenir et transformer le penalty du 2-0 quelques minutes plus tard. On pensait alors que le Brésil allait sombrer définitivement, Titanic jaune emporté par des vagues célestes. Il n’en fut rien. Continuant à jouer, restant cohérent, le Brésil a réussi le plus difficile : revenir. Lincoln puis Candido ont permis d’arracher ce qu’on pensait être un moindre mal, le résultat nul, qui aurait finalement été assez logique. Mais l’Uruguay reste l’Uruguay. Entré juste avant l’égalisation brésilienne, García attendait la fin des arrêts de jeu pour nettoyer la lucarne d’un Phelipe alors impuissant. 3-2 score final, les Charrúas s’emparent des commandes du tour final et peuvent décrocher le titre dès le prochain match quand le Brésil voit la Pologne s’éloigner.

Dénouement similaire mais match moins spectaculaire entre Équateur et Colombie. Le premier acte pointait les carences habituelles de la Colombie, sa grande difficulté à créer du jeu et se procurer de véritable occasions pendant que la mini-Tri se montrait toujours solide et finissait par prendre le contrôle de la partie et se procurait la meilleure situation lorsqu’Alvarado trouvait le montant de Mier. Arturo Reyes changeait ses plans avant même la fin du premier acte, Carbonero venant prendre place aux côtés de Valencia, mais les meilleures occasions restaient équatoriennes, notamment par Campaña à l’heure de jeu. C’est de ce même Leonardo Campaña qu’allait arriver la libération pour les hommes de Celico. 95e minute, une merveille d’ouverture de Rezabala pour Plata, un ballon qui arrive dans les pieds du numéro 9 de la mini-Tri et l’Équateur s’offre une deuxième victoire en trois sorties, restant collé aux basques de l’Uruguay. Et si la mini-Tri peut encore croire au titre, le premier objectif, la Pologne, se rapproche à grands pas.

Cet objectif, l’Argentine ne voulait pas le perdre de vue et devait ne surtout pas perdre face au Venezuela sous peine de quasiment l’enterrer. On craignait le pire pour l’Albiceleste étant donné les dynamiques des deux équipes. On aura été rassuré. Car si l’Argentine a concédé des situations – difficile de ne pas le faire face à Sosa, Hurtado et autre Palmezano -, si elle montre encore quelques signes de faiblesse dans les couloirs en phase défensive (Ortega et Barquett se montrant précieux devant mais souvent dépassés derrière), elle semble se trouver une cohérence. Preuve que si elle avait pris le temps de mieux préparer son Sudamericano, elle aurait pu ne pas avoir à se retrouver au pied du mur à chaque sortie. Elle s’est aussi trouvé une animation offensive autour du précieux Adolfo Gaich, plus utile dans son jeu en pivot que Romero, avec derrière lui le quatuor Moreno-Maroni-De la Vega-Álvarez dans lequel chacun a enfin compris quel poste il devait occuper. Elle a aussi su se montrer létale dans un match tactique où les occasions ont été finalement assez maigres. Gaich s’est offert un joli triplé, l’Argentine se replace une nouvelle fois et, chose folle, peut même jouer le titre face à l’Uruguay lors de la prochaine journée.

Les résumés

Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.