Deuxième journée de l’Hexagonal final et pendant que l’Argentine réagit face à une triste Colombie, qu’Équateur et Uruguay confirment leur statut de candidat au titre, le Venezuela écrase le Brésil.
« Autrefois, le Brésil dominait la zone. Aujourd’hui si l’on regarde bien, on a tout de même le Venezuela finaliste de la dernière Coupe du Monde opposé à un Brésil qui n’y participait même pas. La hiérarchie n’est plus la même ». On approche de la mi-temps lorsque les commentateurs de Real Madrid TV, qui diffuse le Sudamericano u20, viennent de revenir à la réalité. Occupés à n’avoir d’yeux que pour leur futur joueur Rodrygo, le voir pris dans la nasse, totalement mangé par la défense vénézuélienne les a sévèrement réveillés. Car il n’y a pas eu véritablement de match entre la Vinotinto et la Canarinha. Si les Brésiliens peuvent s’appuyer sur une défense solide et quelques individualités (Rodrygo, Igor, Emerson, et surtout Phelipe dans les buts), le Venezuela ajoute au talent le collectif. Alors la Vinotinto a roulé sur la rencontre, le quatuor Sosa, Yriarte, Palmezano et surtout Hurtado n’a cessé de faire s’abattre des vagues sur la défense auriverde qui n’a fait que subir. En face, peu de réelles occasions et donc peu de motifs d’espoirs. Hurtado s’est offert un doublé, juste récompense pour son incroyable Sudamericano, Phelipe a alors ensuite veillé à ce que l’addition ne soit pas trop lourde. Victoire finale 2-0 du nouveau leader du tour final qui plonge le Brésil dans la tourmente, d’autant que son seul véritable joueur générateur de danger, Rodrygo, pourrait manquer deux matchs après son expulsion de fin de match. Il manquera avec certitude le choc face à l’Uruguay qui pourrait pratiquement condamner le Brésil, il manquera peut-être aussi celui face à l’Équateur lors de la journée suivante.
L’affaire est d’autant plus compliquée qu’Équateur et Uruguay ont livré probablement le meilleur match de ce tour final, démontrant qu’ils sont probablement les grands candidats au titre. Haute intensité, occasions, suspense et deux collectifs aussi bien rodés l’un que l’autre, pour leurs retrouvailles, mini-Tri et Celeste ont offert un grand spectacle. Avec encore bien évidemment quelques individualités qui ont marqué les esprits. L’omniprésent et puissant Cifuentes au milieu côté équatorien, l’immense talent de Schiappacasse côté uruguayen mais aussi la surprise sortie par Coito pour l’occasion, Thomás Chacón qui, pour sa première dans le Sudamericano, a régné sur le milieu de terrain. Pendant que le trio Plata-Alvarado-Rezabala se cassait les dents sur une défense uruguayenne de plus en plus infranchissable, quand elle n’était pas sauvée par ses montants (à deux reprises), Batista s’acharnait dans un travail de sape qui finissait par lui coûter sa lucidité en phases offensives. Reste que le numéro 9 de la Celeste allait enfin débloquer son compteur but dans le tournoi, sur un penalty obtenu par Schiappacasse à l’heure de jeu. Ce but séparera les deux équipes et permet à l’Uruguay de passer devant.
Après s’être frotté à Uruguay et Équateur, le Brésil devra clore son tournoi par un choc face à l’Argentine qui s’annonce déjà des plus compliqués pour l’un comme pour l’autre. Mais qui pourrait condamner la Canarinha tant l’Albiceleste sait se montrer capable de réagir. Face à la Colombie, les hommes de Fernando Batista ont décroché un précieux succès grâce à une combinaison travaillée sur coup franc et transformé par Julián Álvarez. Avant cela, la Colombie a encore démontré son incapacité à savoir se montrer dangereuse pendant que l’Argentine a souvent pesé sur l’arrière garde cafetera, notamment par un Aldolfo Gaich poison permanent. Plus incisive, mieux organisée, l’Argentine a donc une nouvelle fois évité le naufrage et se replace dans la course au top 4. Reste qu’on attend de la voir face à un adversaire d’un calibre supérieur pour véritablement juger de son niveau. Ça tombe bien, le prochain adversaire se nomme Venezuela.
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