Dernière journée du Sudamericano riche en émotions. Pendant que l’Équateur décroche sa place pour le Mondial, le Brésil arrache le titre.

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La dernière soirée du Sudamericano débutait pas un duel à trois pour une place. Équateur et Paraguay s’affrontaient tout en surveillant ce qu’il se passait du côté du choc entre voisin, le Venezuela pouvant tout perdre en cas de défaite face à la Colombie. Une Colombie qui a bien terminé son Sudamericano dans un Campín encore une fois rempli (comme pour tous les matchs de la sélection). Assurée de terminer troisième quoi qu’il arrive (sauf scénario improbable avec une lourde défaite du Brésil) la sélection cafetera s’est libérée en première période face à une sélection vénézuélienne qui jouait sa qualification. Placé dans un rôle de meneur de jeu, enfin serait-on tenté de dire, Alexis Castillo Manyoma a fait un petit festival. D’abord buteur grâce à une magnifique frappe en pleine lucarne juste après le quart d’heure de jeu, puis passeur pour Jorge Cabezas peu avant la pause. Dos au mur et dans l’obligation de s’imposer pour se qualifier la Vinotinto a réagi après la pause et a bien très largement dominé les débats. Fort logiquement Alejandro Cova a remis son équipe dans le match avec une belle frappe à la suite d’un cafouillage dans la défense colombienne. Si la Colombie a donc assuré le minimum avec cette double qualification puisqu’en plus de la Coupe du monde cette troisième place lui offre aussi le billet pour les Jeux Panaméricains, le Venezuela doit s’incliner et n’ira donc pas au Mondial en Indonésie.

Car dans le même temps, la Tri équatorienne a réussi le coup de la soirée. Un Équateur certes loin du niveau de son glorieux prédécesseur, mais qui a su ne pas se désunir au fil de la compétition, passant quasi systématiquement sur un fil, mais décrochant ce qu’il était venu chercher. Face au Paraguay, la Tri a bien débuté son match, mettant rapidement la pression et étant récompensée par l’ouverture du score de Justin Cuero. Passé la période de domination, elle s’en est remis à un excellent Gilmar Napa pour sortir les rares incursions guaraníes, la majorité du temps construites par le trio Diego González, Diego Gómez et surtout Matías Segovia. Menant à la pause, l’Équateur a reproduit la même deuxième période : pression dès le départ, but sous forme de récompense, et fin de second acte plus délicate. Cuero s’est offert un doublé à l’entrée du dernier quart d’heure, le Paraguay une once d’espoir en fin de partie. Une once seulement car le mal était fait pour les hommes d’Aldo Bobadilla, l’Équateur s’envolera pour l’Indonésie.

La qualification le Brésil et l’Uruguay l’avait dans la poche depuis bien longtemps et c’était tout simplement le titre qui était en jeu. Deux points derrière, la Seleção devait absolument s’imposer pour remporter le titre. Dans ce premier acte les deux équipes se sont rendues coup pour coup, malheureusement au sens propre et le spectacle offert ressemblait plus à un match de district qu’à une finale entre deux belles équipes. Heureusement après la pause on a pu voir pourquoi ces deux équipes étaient de loin les meilleures de ce Sudamericano et les « coups » rendus devenaient des occasions manquées. Franco Rodríguez d’abord pour la Celeste puis Vitor Roque, à deux reprises et Luis Guilherme qui sont passés tout près d’ouvrir le score. Mais la plus belle occasion est venue de Biro qui a vu sa frappe repoussée par le montant d’un Randall Rodríguez battu. Le tout, en à peine quinze minutes. Dans une fin de match débridée avec des équipes coupées en deux, Andrey est une fois encore venu libérer le Brésil avec une tête imparable dans le petit filet. Le capitaine brésilien a été complètement oublié au deuxième poteau. Dur pour l’Uruguay qui a manqué des balles de 1-0 avec notamment un Luciano Rodríguez peu en réussite notamment avec ce qui aurait pu être un face-à-face si le ballon ne lui était pas resté collé aux pieds. Dans une ambiance de plus en plus tendue, Pedrinho a profité d’une sortie hasardeuse de Randall Rodríguez pour marquer dans le but vide et mettre un terme à tout suspense. Ce deuxième but a déclenché une bataille rangée sur le terrain. Triste fin à l’image de la première période. Pourtant privé d’un grand nombre de talents, le Brésil décroche tout de même son douzième titre, le premier depuis 2011 et la génération Casemiro/Lucas Moura, poursuivant ainsi sa domination au palmarès. Restés de longues minutes au sol, et en larmes pour certain, les Uruguayens ont été la très belle surprise ce tournoi et pourront nourrir de grandes ambitions en mai prochain. Vivement l’Indonésie.

Classement final

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Photo : DANIEL MUNOZ/AFP via Getty Images

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée