River - Boca : Superclasico détrempé

A l’heure de basculer dans la dernière moitié de tournoi, l’Argentine du football retenait son souffle pour la 10e journée. L’heure de l’immense Superclásico avait sonné et ce dernier aurait des répercussions directes sur la lutte pour le titre.

Un River – Boca n’a aucun équivalent sur la planète. Alors, lorsque celui-ci peut être décisif pour l’attribution d’un titre, il prend une dimension encore plus importante. A l’heure du grand Superclásico, la météo avait donné rendez-vous aux 22 acteurs présents au coup d’envoi afin d’ajouter une touche d’épique à un combat déjà légendaire. Car si Boca n’est clairement pas lancé dans la lutte pour le titre avec ses huit points de retard sur son meilleur ennemi River, un succès Xeneizes serait d’une part la première défaite infligée au Millo, d’autre part relancerait totalement la course au titre, les prétendants de River cherchant à profiter de l’occasion. Mais à trop vouloir ajouter une dimension dantesque à cet affrontement, la pluie qui s’est abattue sur Buenos Aires n’a fait finalement qu’altérer le niveau d’une rencontre que tout le monde attendait.

Sur une pelouse détrempée, empêchant les deux formations de poser le ballon (ce dernier ne roulant même plus dans certaines zones du terrain), nombreux sont ceux qui se sont demandés pour ce match avait été maintenu (tout en se rappelant que Boca – Racing, joué dans des conditions similaires, avait finalement été arrêté). Alors, dans de telles conditions, privé de jeu au sol (spécialité du River de Gallardo), ne restait que l’intensité, l’âpreté des duels, et les polémiques. Car si River exerçait une pression constante sur un Boca venu pour défendre, ce sont bien les Xeneizes qui ouvraient le score sur leur première situation, Magallan surgissant parfaitement au second poteau pour reprendre un coup-franc de Carrizo. River, d’abord assommé, allait ensuite mener la charge jusqu’au premier fait de jeu, le tournant du match : l’expulsion immérité de Gago pour une main dans la surface que ce dernier n’a pas commise. La justice (divine) aidant, Mora manquait son penalty, Boca s’arcboutait alors, prêt à saisir la moindre opportunité pour piéger River en contre. Avant la pause, River se voyait refuser un but parfaitement valable, Boca rentrait donc aux vestiaires en tête. Des opportunités, Boca en aura énormément en seconde période. Marcelo Gallardo impatient, passait à trois derrière dès le début de seconde période avec pour conséquence, qu’à chaque perte de balle, sa défense se retrouve à jouer des un contre un. Mais River accélérait, poussait encore d’avantage. Pezzella, entré quelques minutes auparavant pour rééquilibrer le Millo allait alors délivrer le Monumental d’un coup de tête rageur. River se procurera d’autres situations en fin de rencontre, terminera à dix après l’exclusion méritée de Ramiro Funes Mori, se fera aussi quelques frayeurs mais rien ne bougera. Boca, qui aura fait preuve d’une volonté de fer mérite largement son point du nul et réussit son coup, s’il n’a pas fait tomber son rival pour la première fois du tournoi, il l’a freiné dans sa course au titre et permis à ses concurrents directs d’espérer se rapprocher.

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A ce petit jeu, le grand gagnant est Lanús. En déplacement à Rosario pour y défier l’irrégulier mais toujours dangereux Central, le Granate, emmené par un toujours aussi excellent Silvio Romero (auteur de son septième but en 10 matchs), est allé chercher une précieuse victoire au terme d’un match disputé sur un rythme effréné. Résistant d’abord à la pression des Canallas, les hommes de Barros Schelotto s’en remettaient à un énorme Ibáñez, parfaite doublure d’un Marchesin parti en sélection, avant de frapper par Romero. D’entrée de seconde période, le Granate faisait le break se pensait alors pouvoir contrôler tranquillement les rosarinos. Mais Central chez lui ne se laisse pas tomber si facilement. Acuña ramenait les siens, Central poussait comme jamais, touchant la barre d’Ibáñez mais Lanús résistait. Voilà le Granate à deux points de River alors que le Millo se rendra à Newell’s ce week-end.

L’autre club de Rosario a manqué l’occasion de se rapprocher en concédant le nul à Quilmes et jouera sa dernière carte lors du choc du week-end prochain face à River. Autre « perdant », Independiente. En déplacement à Mendoza pour y défier un Godoy Cruz qu’il n’a plus battu chez lui depuis plus de 40 ans, Independiente a beaucoup souffert devant se contenter du nul. Pressé d’entrée par un Tomba joueur, en témoigne cette formidable action conduisant à l’ouverture du score de Zuqui, le Rojo réagissait ensuite par son duo Montenegro – Mancuello avant de subir le copier-coller du premier but juste avant la pause. En infériorité numérique mais loin de se laisser abattre, Independiente allait revenir en seconde période, ne mettant pas fin à la malédiction mais assurant le point qui lui permet de rester à trois longueurs du leader.

Ailleurs, les grands perdants de la journée sont Vélez, qui a définitivement enterré ses rêves de titres en tombant à La Plata face au Gimnasia, le Racing, piégé chez lui par un étonnant Atlético Rafaela désormais quatrième (à cinq point de River) alors qu’Estudiantes enchaîne une deuxième victoire de rang à Olimpo et que San Lorenzo semble toujours en vacances, battu chez lui par Tigre (avec notamment un but de Sebastian Rincón, fils de Freddy).

Résultats

Classement

Les buts

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.