Incontestablement, les deux géants du football argentin avaient la tête ailleurs au cours de cette dixième journée de championnat : si River a ramené un point de Sarandí, Boca a chuté chez lui face au Racing. De moins en moins discret, Argentinos Juniors réalise la bonne opération du week-end contre Independiente.

banutip

L’affiche du week-end : gros coup du Racing à la Bombonera

En marge du match le plus important de l’année, contre River en Libertadores, le Xeneize se devait de faire un résultat aussi pour se mettre dans les meilleures dispositions. À quatre jours du Superclásico, Alfaro avait néanmoins décidé d’économiser ses cadres face au Racing, champion en titre, en alignant une équipe (presque) bis. De son côté, le Chacho Coudet n’hésitait pas à titulariser son onze-type avec un 4-1-3-2 à vocation offensive. Malgré cela, c’est bien Boca qui a le mieux débuté vendredi soir. Grâce à une entame très intense, les locaux ont mis en grande difficulté le milieu de terrain du Racing, à l’image de pertes de balle inhabituelles du Chelo Díaz. Comme à son habitude, le Xeneize profitait des contres et des coups de pied arrêtés pour se montrer menaçant, avec notamment Junior Alonso qui trouvait la barre sur corner au quart d’heure de jeu. Pourtant, la 26e minute vit Matías Zaracho tromper la vigilance de la défense boquense et ouvrir le score : profitant d’un mauvais alignement de la charnière, Cristaldo avait largement le temps de servir aux six mètres son jeune coéquipier passé devant un Junior Alonso complètement statique. D’habitude imprenable, le leader se retrouvait pour la première fois mené dans cette Superliga. Les coéquipiers de Licha López, en confiance, poussaient alors pour aggraver la marque. Ce qui aurait pu fonctionner si Andrada n’avait pas réalisé une magnifique double-parade juste avant la mi-temps. Devant la contre-performance de ses joueurs, Alfaro opérait un changement dès le repos, faisant rentrer Mauro Zárate pour dynamiter la défense du Racing. La seconde période voyait s’installer une attaque-défense entre les deux équipes, Boca essayant de rattraper son retard tandis que la bande à Coudet fermait le jeu afin de défendre son avance jusqu’au bout. Avec un dispositif très défensif, le club d’Avellaneda empêchait le Xeneize de s’approcher de la cage de Gabriel Arias. Ainsi, les entrées plus tardives de Hurtado et de Mac Allister n’y feront rien non plus. Dans la souffrance, l’Acade sort victorieuse de ce sommet du championnat argentin à l’enjeu dénaturé par les préoccupations internationales de Boca. Avec ces trois points, le Racing réalise une très belle opération en infligeant sa première défaite à son adversaire du jour. Au passage, elle lui permet aussi de recoller à deux points de la première place, toujours occupée par Boca.

Freiné, River limite la casse

En ouverture de ce dixième chapitre de Superliga, une des surprises de ce début de saison, l’Arsenal Sarandí accueillait River Plate. Le promu, neuvième au coup d’envoi, pouvait compter sur son équipe-type tandis que Marcelo Gallardo faisait le choix de faire jouer une équipe bis en prévision du match de Libertadores. Les Millonarios, qui réalisaient une entame encourageante, furent vite punis par le réalisme des joueurs d’Arsenal : à la suite d’un corner mal renvoyé, la volée d’Ezequiel Piovi venait tromper la vigilance de Bologna. Très vite après, profitant d’un alignement plus qu’hasardeux de Lucas Martínez Quarta, Juan Kaprof s’en allait seul dribbler le portier de River et alourdir le score. Cet avantage, logique, récompensait une excellente première mi-temps de l’Arse qui a réussi le rare exploit de dominer River dans le jeu, grâce à un milieu très actif notamment. Au retour des vestiaires, la dynamique du match s’inversait voyant le Millonario revenir en force. Logiquement, le capitaine du jour, Scocco réduisait la marque après une offrande de l’Oso Pratto. Un élan vite étouffé par l’autre club d’Avellaneda qui inscrivait à l’heure de jeu son troisième but sur une demi-volée de Nicolás Giménez à l’entrée de la surface. Alors qu’on pensait la partie pliée, le Muñeco Gallardo lançait Juanfer Quintero, de retour en Superliga après plus de six mois d’absence. Un coaching payant puisque le héros de Madrid fut en grande partie le moteur de l’excellente fin de match de son équipe. Après une grosse alerte sur le poteau de l’Arse, Nacho Scocco inscrivait un doublé suite à un corner de Juanfer dévié sur la barre par Pratto. Poussant pour décrocher un nul inespéré, River égalisait finalement à trois minutes du coup de sifflet final grâce au malheureux Torrent qui poussait dans son propre but un centre vicieux de l’entrant Matías Suárez. Un match nul en forme de victoire pour une équipe B de River qui croyait avoir perdu le match à l’heure de jeu. Du côté de l’Arsenal Sarandí, auteur d’une grosse prestation, c’est la frustration qui prédomine après avoir manqué d’un rien un exploit face au champion d’Amérique en titre. Après ce partage des points, River et Sarandí sont respectivement sixièmes et septièmes du championnat.

Le Bicho n’en finit plus de surprendre

Deuxième à l’issue de la neuvième journée, Argentinos Juniors avait l’occasion de rejoindre Boca en tête de la Superliga, après sa défaite contre le Racing la veille. Pour ce faire, ils devaient remporter leur duel face à leur adversaire du jour, Independiente. Les hommes de Sebastián Beccacece avaient à cœur de dissiper les doutes autour de leurs résultats décevants depuis le début de la saison. Malgré l’écart entre les deux clubs au classement, la partie qui s’est livrée à Avellaneda s’est révélée équilibrée. La première mi-temps a vu Independiente tenir le ballon sans se procurer une seule occasion franche. À l’inverse, le Bicho, dominé, s’est créé deux belles occasions en tentant des frappes lointaines, en vain. Le match connaissait néanmoins son premier tournant durant les arrêts de jeu de la première période : l’arbitre expulsait de manière discutable le colombien Andrés Roa pour une semelle sur le tacle de Francis Mac Allister, au grand dam de Beccacece. Réduit à dix pendant toute la seconde mi-temps, le Rojo faisait presque jeu égal avec le second du championnat, à peine plus entreprenant. Toujours inoffensifs, les coéquipiers de Pablo Pérez pouvaient alors compter sur leur gardien Martín Campaña. Mais cela ne dura qu’un temps puisque le verrou des locaux sauta sur un coup-franc rapidement joué par les joueurs du Bicho. Après un dédoublement bien réalisé, Elías Gómez se retrouve en position de centre contre la ligne des six mètres : alors que le portier rojo anticipe pour capter un éventuel centre, le latéral gauche frappe le ballon de l’extérieur et trouve le petit filet opposé. Les locaux auront une dernière occasion à la 94e minute, mais cela n’y changera rien. Après un match plus qu’équilibré, le club de La Paternal s’impose sans vraiment impressionner au stade Libertadores de América, mais devient néanmoins leader à égalité avec Boca. C’est dur pour Independiente qui avait bien résisté jusqu’ici, malgré l’infériorité numérique, et reste scotché dans le ventre mou de cette Superliga.

Le Clásico de barrio pour Huracán, Vélez et Lanús à l’affût

Les faux-pas respectifs de Boca et River font les affaires de Vélez et Lanús notamment. D’abord, le Fortín continue sur sa dynamique victorieuse en venant à bout de Rosario Central (0-1) et se place second à égalité avec le Racing et donc du Granate. Ce dernier qui se déplaçait à Córdoba s’est imposé avec la manière (2-4) dans l’antre de Talleres, qui est sur une pente dangereuse dont il a du mal à se sortir. De son côté, l’autre club de Rosario, Newell’s grimpe discrètement mais sûrement dans le classement après une belle victoire à l’extérieur, contre Patronato (1-3). Cela fait désormais six matchs que les rosarinos n’ont plus perdu : ils se classent septièmes. Autre gros match de cette dixième journée, San Lorenzo rendait visite à son meilleur ennemi, Huracán. Après un derby bien maitrisé, c’est le Globo qui a imposé sa loi face au Ciclón (2-0) grâce à deux buts de Coniglio et de l’éternel Lucas Barrios. Après leur triomphe sur la pelouse de Godoy Cruz, les hommes de Diego Maradona ont rechuté chez eux : le Gimnasia s’est incliné sur la plus petite des marges contre Unión, et stagne à l’avant dernière place. Alors que le Lobo décevait, Estudiantes a fait honneur à la ville de La Plata en allant s’imposer à l’extérieur contre Central Córdoba (0-1), lui permettant de remonter à la treizième position. À égalité de points, l’Atlético Tucumán réalisait lui aussi un déplacement victorieux contre Banfield (1-2), enfonçant encore plus les locaux vers la queue du classement (21e). Également treizième, Colón a réussi à s’imposer d’un but face à Godoy Cruz (2-1), plus que jamais lanterne rouge de la Superliga 2019/20. À l’inverse, Aldosivi décolle enfin dans ce championnat en prenant le dessus sur Defensa y Justicia (1-0), lui permettant de prendre ses distances avec Godoy Cruz et le Gimnasia pour se classer vingt-deuxième.

Les buts

Résultats

argj10r

Classement

argj10c

Andoni Ospital
Andoni Ospital
Sur la voie du bonheur, tous les chemins mènent à El Calafate.