Cette neuvième journée de championnat a été le théâtre d’un événement marquant : après huit matchs sans gagner, le Gimnasia de la légende Diego Armando Maradona en a enfin remporté un, et avec panache. De leur côté, les géants Boca et River ont repris leur rythme de croisière, suivis de près par une poignée de clubs.

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L’affiche du week-end : la délivrance pour le Gimnasia

Moins d’un mois après sa présentation en grandes pompes à La Plata, Diego Maradona n’avait connu que la défaite sur le banc du Gimnasia. En raison d’un calendrier difficile notamment, avec Racing, Talleres et River au menu. Cette fois, l’adversaire du jour apparaissait plus abordable : avec trois petits points, Godoy Cruz figurait au début de cette neuvième journée à l’avant dernière place du classement, juste devant… el Lobo. Samedi, la bande à Diego arrivait à Mendoza en mission. Loin de l’animosité qui allait se manifester sur le terrain, le public mendocino avait préparé un accueil impressionnant à l’entraîneur visiteur. Comme souvent avec lui, l’attraction du match se trouvait non pas parmi les vingt-deux acteurs, mais bien sur le banc. T-shirts floqués « D10S » et maillots du Napoli en tribunes, tifo qualifiant Maradona de « fierté nationale », le recibimiento amical de la part de la hinchada de Godoy Cruz eut pour effet de mettre en confiance les Lobos. En effet, il n’a pas fallu attendre une minute pour voir le premier but arriver. Celui qui ne devait pas être titulaire la veille, Nicolás Contín venait récompenser le choix finalement payant de son coach et la bonne entame de son équipe d’une lourde frappe aux vingt-cinq mètres, qui trouvait le filet avec l’aide du poteau. La formation platense réalisait une bonne première mi-temps défensivement, empêchant les locaux de s’approcher de son but. Juste avant la mi-temps, l’homme du match incontestablement, Victor Ayala inscrivait sur coup-franc le deuxième but du match, sur les bons conseils d’un maitre en la matière, le Pibe de Oro. Sur le coup d’envoi, le Tomba réussissait à réduire l’écart grâce à une belle combinaison entre Burgoa et Brunetta. Au retour des vestiaires, Godoy Cruz se tirait une balle dans le pied : après une deuxième semelle à retardement, le défenseur Varela laissait ses coéquipiers à dix. Malgré cette infériorité numérique, le buteur local Juan Brunetta remettait les deux formations à égalité à l’heure de jeu suite à une mauvaise relance des Lobos. Malgré de bonnes intentions de jeu, la mission de Diego semblait mal embarquée avant que les Mendocinos ne finissent de se saborder avec l’expulsion d’un autre défenseur, Jacquet, à dix minutes du coup de sifflet final. Sur la faute amenant le carton rouge, le paraguayen Ayala y allait de sa deuxième lucarne de l’après-midi, donnant un avantage décisif aux siens. Sans charnière centrale, Godoy Cruz laissait des boulevards dans sa défense dont a su profiter l’entrant Garcia pour définitivement plier la partie. Diego pouvait enfin laisser éclater sa joie : au bout d’un match abouti, il empochait enfin un premier succès très attendu du côté du Gimnasia. De son côté, l’équipe de Mendoza connait son pire début de saison de son histoire en Superliga (3 points pris sur 27 possibles), et vole la place de lanterne rouge à son adversaire du jour.

Boca peut compter sur sa solidité 

En déplacement à Florencio Varela, dans la provincia de Buenos Aires, Boca est venu imposer sa loi contre une trop faible équipe de Defensa y Justicia. Cette loi, faite d’opportunisme offensif et d’une impressionnante solidité défensive, lui permet à l’heure actuelle de caracoler en tête de Superliga. Avec six changements par rapport à la demi-finale de Libertadores (0-2) dont les titularisations de Jan Hurtado et Mauro Zárate sur le front de l’attaque, Boca redoutait le guet-apens. Pour éviter cela, Alfaro a décidé de faire jouer ses Xeneizes dans un 4-4-2 à vocation défensive, permettant de repousser les assauts des locaux grâce à ses deux lignes défensives. La stratégie du technicien boquense a rapidement porté ses fruits puisqu’après avoir souffert pendant un bon quart d’heure, Boca ouvrait le score. Sur une récupération haute de Mac Allister, c’est le jeune Agustín Almendra trouvait le chemin des filets d’une puissante frappe du gauche qui ne laissait aucune chance à la (trop molle) main d’Unsain. Pourtant, c’est Defensa y Justicia qui aurait pu prendre les devants dans cette partie alors qu’une main du colombien Frank Fabra dans sa surface échappait à l’attention de l’arbitre. Une fois devant, Boca se reposait sur son impeccable charnière centrale López-Izquierdoz et a tenté en vain d’enfoncer le clou par des contres. Une tactique peu flamboyante qui aurait dû ne pas fonctionner si le buteur local Cuqui Márquez n’avait pas manqué une énorme occasion à bout pourtant devant Andrada à un quart d’heure du coup de sifflet final. Après la défaite concédée contre son éternel ennemi au Monumental, dire qu’une réaction du Boca Juniors d’Alfaro était attendue contre Defensa y Justicia est un euphémisme. Malheureusement pour les hinchas xeneizes, il faudra au minimum attendre la réception du Racing pour pouvoir (enfin) se rassurer.

River confirme sa bonne dynamique

Moins d’une semaine après avoir déroulé contre Boca en Libertadores, River Plate a remis le couvert contre Patronato dimanche dans son jardin. À l’inverse de son homologue rival, Marcelo Gallardo avait décidé de titulariser le même onze de départ à l’exception de Javier Pinola, remplacé par Paulo Díaz. Dès l’entame du match, la domination du Millonario s’installe et les joueurs de Nuñez impriment leur philosophie de jeu au club santafesino. La bande au Muñeco récitent ses gammes par des phases de possession aussi longues que belles. Pourtant, à l’image de la parade magnifique du portier visiteur Ibañez devant Rafa Borré, River se heurte au solide bloc défensif de Patronato. Un verrou qui tint bon jusqu’à l’heure de jeu : après un bon décalage de Palacios, le centre en retrait de Matías Suárez trouvait Borré qui n’avait plus qu’à pousser le ballon dans les filets. Il fallait alors moins d’une minute au Colombien pour inscrire son doublé, concluant une nouvelle attaque rapide de River. Trois victoires avec la manière sur les trois derniers matchs, Marcelo Gallardo va pouvoir préparer sereinement le déplacement sur le terrain de l’Arsenal Sarandí à l'issue de la trêve internationale, avant la demi-finale retour de Libertadores tant attendue…

Le Bicho résiste, cinq clubs en embuscade

Hormis River, seule une équipe parvient tant bien que mal à suivre le rythme soutenu de Boca en se positionnant à la seconde place du classement : Argentinos Juniors. Les hommes de l’ouest de la capitale continuent à impressionner en ce début de saison, battant à domicile l’Arsenal Sarandí (2-1), autre club surprise de la Superliga 2019/2020, qui figure lui à neuvième position. Une autre grande affiche de cette journée opposait à Liniers, deux des meilleurs tecnicos du pays actuellement, à savoir Gabi Heinze et Sebastián Becaccece. Assez nettement, ce duel a tourné en faveur de l’ex-joueur de l’Olympique de Marseille grâce à deux réalisations de Maxi Romero et du pibe Thiago Almada : avec cette victoire, Vélez figure quatrième, un point derrière le Millonario, tandis qu’Independiente s’embourbe dans le ventre mou (12e).  Auteur d’un grand début de saison, Talleres a perdu de sa superbe en s’inclinant sur le terrain de l’Atletico Tucumán (2-1) mais reste à hauteur du Fortín. C’est déjà la deuxième défaite consécutive pour le club cordobés à laquelle vient de s’ajouter une élimination en Copa Argentina contre le dernier de Primera B, Almagro. Le Racing, champion en titre et autre équipe ayant 16 points, s’est facilement défait d’Aldosivi à Avellaneda avec des buts de Cristaldo et de Lisandro López, toujours aussi âgé qu’inévitable. Invaincu depuis la deuxième journée, Lanús reste en bonne position, 5e de cette première division, malgré un résultat moyen à domicile : match nul (1-1) contre Rosario Central. Enfin, San Lorenzo complète ce groupe de cinq équipes au coude à coude dans cette première partie de tableau bien que sa dynamique actuelle laisse à désirer : défaite cinglante à domicile face à Central Córdoba qui réalise un gros coup (1-4). Non loin derrière, Newell’s a partagé les points avec un match nul et vierge, de la même façon que l’ont fait Estudiantes et Huracán. Enfin, Unión continue sur sa lancée après sa victoire sur Aldosivi lors de la journée précédente, en s’imposant d’un petit but devant Colón.

Les buts

Résultats

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Classement

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Andoni Ospital
Andoni Ospital
Sur la voie du bonheur, tous les chemins mènent à El Calafate.