Deuxième journée de la Copa de la Liga argentine et pendant que certains bénéficient d’une grande stabilité pour continuer à bien travailler, que certains géants se réveillent, quelques promesses émergent.

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Un mois s’est écoulé depuis la victoire sans discussion possible de Defensa y Justicia sur Lanús en finale de Copa Sudamericana. Mais à l’échelle de l’Argentine, un mois, c’est souvent une éternité. Du côté du vaincu d’alors, rien n’a pourtant changé. Comme le grand rival Banfield, Lanús n’a pas effectué le moindre transfert durant la courte intersaison et, malgré les menaces de Luis Zubeldía de quitter le navire, tout a fini par rentrer dans l’ordre. D’autant que les deux premières sorties en Copa de la Liga semblent abonder dans le sens de la direction. Un effectif stable donne des certitudes, dans le jeu, dans l’organisation collective, et le Granate n’en manque pas, utilise toujours les mêmes recettes que celles de l’an passé. Après avoir piégé Independiente, le Grana retrouvait donc son bourreau de la finale de Sudamericana, Defensa y Justicia. Un bourreau qui avait perdu sa tête, Hernán Crespo étant parti diriger São Paulo, mais avait retrouvé son éternel guide, Sebastián Beccacece. Et finalement, peu de choses ont changé également du côté del Halcón. Recherche constante du but, possession, et toujours un Braian Romero intenable. Malheureusement pour les hommes de BKCC, les multiples occasions générées n’ont pas suffi à décrocher un résultat. Car en face, la force dans les airs, le talent de Tomás Belmonte et Pedro De la Vega et l’importance toujours capitale de la légende Pepe Sand, ont fait la différence, bien aidé par quelques relances hasardeuses de l’arrière garde de Defensa. Le Grana s’impose sur la plus petite des marges – maigre consolation de la défaite en Sudamericana – et prend les commandes de son groupe.

Il est accompagné par l’une de ses victimes lors de la campagne de Sudamericana : Vélez. Là aussi, il n’y a pas eu de grands bouleversements dans l’effectif mis à disposition de Mauricio Pellegrino qui peut ainsi s’appuyer sur ses valeurs sûres. Emmené par ce savant mélange d’expérience portée par un joueur tel que Mancuello, et de talent, symbolisé par les pibe Luca Orellano et Thiago Alamada, mais aussi les Lucas Janson ou Paulo Galdames, ce Vélez fonctionne parfaitement, s’est procuré de multiples situations d’amplifier l’écart qui le sépare de Sarmiento mais doit faire tout de même attention. Car lorsqu’il s’endort sur un score qui lui semble acquis, le Fortín s’expose. Et si le Verde a réduit l’écart en fin de partie, il a eu plusieurs opportunités d’arracher un point qui aurait été un vrai drame pour la bande à Pellegrino.

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San Lorenzo coule, Aldosivi séduit

Du côté de Boedo, Diego Dabove avait cru pouvoir travailler dans le calme après le succès en ouverture face à Arsenal. Mais voilà que le cas des Romero s’est abattu sur lui. Sans les frères paraguayens, Ángel et Óscar, le Ciclón se rendait à Santa Fe pour y affronter le pragmatique Colón d’Eduardo Domínguez. Et sans ses Guaraníes, San Lorenzo a montré ses limites, offrant deux buts à un adversaire qui n’en demandait pas tant : le premier sur une erreur de marquage laissant el Pulga libre de trouver Alexis Castro, le deuxième sur une énorme boulette de Fernando Monetti sorti à la rencontre d’un ballon en profondeur d’el Pulga et dont le dégagement raté a permis à Tomás Sandoval de plier l’affaire. Et si le Sabalero prend ainsi les commandes de la Zona 1, forcément, le contenu décevant du Ciclón pose bien des questions. Car jamais les hommes de Dabove n’ont semblé en mesure de mettre en danger l’arrière-garde adverse, orphelin de joueurs capables d’être déséquilibrants face à un bloc resserré. San Lorenzo n’a pas livré une bonne prestation, n’a quasiment pas été capable de menacer Burián jusqu’à l’entrée des jumeaux paraguayens dans le dernier quart d’heure, une fois mené au score, et doit donc désormais se dire que la révolution Dabove ne se fera pas en quelques jours.

Du côté des autres grands d’Argentine, Racing a sauvé un point quasi miraculeux dans son Cilindro face à un Aldosivi où la patte Gago commence déjà à se voir, en témoigne le premier but du match. Le 4-3-3 planté par Pintita a livré une prestation des plus convaincante, dominant largement la Academia par période et ouvrant donc le score sur une action en seize passes. Au point que l’on demande clairement à revoir ce Tiburón dans les semaines à venir, tant Gago montre que même avec un effectif annoncé des plus limités, il est possible de jouer au football (et bizarrement, de déjouer les pronostics). Si l’ère Pizzi débute de la plus mauvaise des façons à Racing, chez le voisin d’Avellaneda, Independiente, les garanties sont tout aussi minces. Le Rojo a profité du fait d’affronter l’une des équipes les plus faibles de la première division, Patronato, pour s’offrir une victoire sur le fil mais importante pour ramener une once de sérénité pour Falcioni qui a tout de même un sacré chantier devant lui.

River et Boca se lancent

Reste enfin les deux géants, River et Boca qui, tous deux, ont profité de la deuxième journée pour lancer leur tournoi. River retrouvait enfin son nouveau Monumental, sans piste d’athlétisme mais surtout avec une nouvelle pelouse. Et si le premier acte face à Central a souvent été marqué par les imprécisions, l’ouverture du score de Borré à moins de dix minutes de la pause a libéré la bande au Muñeco qui a ensuite déroulé sans trop forcer son talent. Côté satisfactions, les latéraux Angileri et Montiel, la bonne entrée de Palavecino. Mais il reste encore du travail à Gallardo pour que son nouveau River soit véritablement en ordre de marche. Pendant ce temps, chez le rival Xeneize, qui affrontait l’autre géant de Rosario, Newell’s, on a vu des choses nouvelles. À commencer par la volonté de prendre le contrôle du ballon, du terrain et donc du jeu. L’inclusion du pibe Cristian Medina aux côtés de Jorman Campuzano a fonctionné, apportant l’équilibre requis, la bonne connexion entre les Colombiens – Edwin Cardona, Sebastián Villa et Frank Fabra – mais surtout la volonté de mettre et garder de l’intensité, tout cela a fait que Boca a clairement dominé Newell’s, plus que le modeste 1-0 ne peut le laisser présager. Une chose est sûre, alors que Ñuls n’avance décidément plus, Boca est peut-être sur le chemin de retrouver l’espoir. À la condition de prouver que ce que l’on a vu au Marcelo Bielsa est véritablement ce que sera le Boca version 2021.

Les buts

Résultats

fecha2

Classements

zonaA

zonaB

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.