Des débuts contrastés sur les bancs de touche, des géants qui patinent et l’ombre de Santiago Morro García sur toutes les pelouses.

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Un petit mois après le couronnement de Boca Juniors, vingt-quatre des vingt-six équipes engagées ont repris la compétition. Deux équipes manquaient à l’appel, Sarmiento et Platense, deux promus qui n’ont pas eu le temps de préparation nécessaire pour faire une présaison express, la faute à un ascenco dont le dénouement a été trop tardif et qui profitent ainsi de quelques jours supplémentaires (sans doute insuffisants) pour se mettre au niveau de la Primera. Si les regards sont sans cesse attirés par ce qui brillent, le nôtre a pris la direction de Mar del Plata pour voir les débuts sur le banc de Pintita opposé au Tomba.

Ils ont fait leurs débuts

Independiente, Racing, San Lorenzo, Argentinos, Estudiantes, Atlético Tucumán, Godoy Cruz et Aldosivi : neuf clubs (dix si l’on ajoute le troisième retour de Sebastián Beccacece à Defensa y Justicia) ont choisi d’installer un nouveau coach à la tête de leur équipe première. L’arrivée la plus notable est forcément celle de Fernando Gago sur le banc d’Aldosivi. Tout juste retraité de sa carrière de joueur, Gago en a débuté une nouvelle, celle d'entraîneur. Sans vouloir profiter de son nom pour décrocher un banc prestigieux (les destinations de Boca et Vélez auraient été plus évidentes), Pintita a choisi d’apprendre le métier chez les Tiburones d’Aldosivi de Mar del Plata. Premier enseignement, Gago apprécie la possession et construit ses attaques depuis les bases arrière dans un 4-3-3 avec un milieu plus technique qu’athlétique. Pas de grande surprise quand on se souvient du joueur qu’il était. Deuxième enseignement, il va devoir se transformer en magicien tant son effectif semble limité. Dans une rencontre marquée par l’hommage de ses coéquipiers à Santiago García qui a rejoint Diego trop brutalement, c’est bien Godoy Cruz qui s’impose 2-1 en déplacement. Dirigé par Sebastián Mendez, ancien adjoint de Maradona sur le banc de Gimnasia, le Tomba a été certes dominé mais s’est montré opportuniste, à l’image de l’ouverture du score d’Ezequiel Bullaude qui profite de l’erreur de jugement de Jonathan Schunke pour tromper Luciano Pocrnjic (toujours un plaisir d’écrire son nom). L’Histoire retiendra que Federico Andrada aura été le premier buteur gaguesque de la carrière d'entraîneur de Gago.

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Autre débutant mais sans être un novice, Omar de Felippe sur le banc de l’Atlético Tucumán. Septième club en dix ans pour celui qui succède au sorcier Zielinski parti à La Plata et un premier rendez-vous (presque) réussi pour le Decano del Norte. En déplacement à Santa Fe sur la pelouse d’Unión, les Tucumanos ramènent un bon nul 2-2. Dans une première mi-temps équilibrée, l’Atléti ouvre rapidement la marque par Ramiro Carrera. Si Martín Cañete égalise pour le Tatengue, c’est bien le Deca qui rentre aux vestiaires avec l’avantage d’un but grâce au coup de tête d’un Santiago Vergini esseulé sur la ligne des six mètres. Décisif en première période, Cristian Lucchetti, le jeune gardien (quarante-deux ans) et capitaine des visiteurs, poursuit sur le même rythme, repoussant l’échéance inlassablement avant le dernier coup franc du match que le jeune Marco Borgnino envoie au fond des filets. Ce match, el Ruso l’aurait sûrement gagné.

Dabove parti à San Lorenzo, le Bicho a choisi de confier ses pépites à Gabriel Milito (un choix surprenant). Des débuts ratés pour Milito qui ramène une défaite 2-1 de son voyage à Rosario. Deux buts en deux minutes juste avant la pause pour les Canallas, œuvres du jeune mexicain Lucas Martínez Dupuy qui inscrit son premier but professionnel (et qui manque le doublé d’un rien) et de Lucas Gamba d’une belle frappe croisée. En fin de rencontre Juan Román Pucheta (les parents étaient amoureux de Riquelme) réduit l’écart, trop tard. Central s’impose face à un Argentinos Juniors dominé.

Des géants à la peine

Après avoir fait des miracles avec les pirates de Belgrano et l’Atlético Tucumán, Ricardo Zielinski s’est installé dans la ville des diagonales, à Estudiantes de La Plata. Premier match, un géant devant lui et première victoire pour El Ruso, preuve s’il en fallait qu’il est la bête noire des Millonarios. Si les meilleures occasions sont à mettre au profit des Pinchas dans les quarante-cinq premières minutes, c’est en deuxième mi-temps et en infériorité numérique suite au front-kick de Fernand Tobio que les joueurs du président Vérón font basculer le match. Alors que les joueurs de Marcelo Gallardo ouvrent le score à l’heure de jeu par Matías Suárez, se sont bien les locaux qui prennent les trois points sur deux buts de Mauro Díaz (la loi de l’ex) et Fabián Noguera dans les arrêts de jeu. Trois points perdus par River qui va devoir vivre désormais sans son cerveau, Nacho Fernández, parti à l’Atlético Mineiro, mais avec les signatures des défenseurs Maidana, Martinez et Alex Vigo, les milieux Paradela et Palavecino et le buteur Agustín Fontana. Du côté de Boca, le soleil ne brille pas davantage. Face au Gimnasia, les Xeneizes ont d’abord semblé contrôler la partie avant, une fois encore, de la voir s’échapper. La faute à un manque d’idées dans le jeu, la faute surtout à un principal problème : Boca n’a pas de chef d’orchestre. Illustration parfaite avec le Lobo qui lui a opposé un Brahian Alemán quasi parfait dans sa gestion du ballon, de la pausa, du football. Et si Boca, comme un symbole, a été sauvé par un coup franc de 10 signé Cardona, les limites affichées sur la fin de saison dernière sont toujours les mêmes alors que le mercato a suscité plus de débats que d’espérances.

Les deux géants peuvent se consoler en se disant que l’ouverture de la Copa n’a pas été plus joyeuse pour la majorité des grands. Racing s’est fait contrôler par Banfield, qui devrait encore être l’une des belles équipes à suivre sur ce tournoi. Une Academia version Pizzi totalement dépassée, qui n’a quasiment jamais frappé au but et reste toujours aussi limitée dans les idées, le jeu et la qualité de ses joueurs. En un mot, une Academia plus inquiétante qu’autre chose. De l’autre côté d’Avellaneda, le second cycle Julio César Falcioni débute avec autant de questions : face à un Granate parfaitement organisé et aux idées claires, le Rojo n’a pas montré grand-chose, se posant autour d’une défense solide – ou plutôt une défense mise en place pour être solide. L’Independiente de Falcioni ne s’intéresse pas encore à avoir la possession, il ne cherche pas non plus à proposer du jeu. Et a donc logiquement perdu face à Lanús. Reste donc un grand, le seul à sourire, San Lorenzo. Si la patte Pizzi ou Falcioni n’est guère visible à Avellaneda, celle de Dabove l’est plus clairement au Gásometro. Face à Arsenal, le début de match a permis de voir ce que sera le Ciclón cette saison : intensité, pression haute, utilisation des couloirs. La recette a payé d’entrée de partie, deux buts dans les huit premières minutes, a été infernal et si la suite plus compliquée, el Arse réduisant l’écart et exposant quelques failles dans le système mis en place par Diego Dabove. Cependant rien de préoccupant pour l’instant, juste la sensation que San Lorenzo est sur la bonne voie.

Les buts

Résultats

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca