Un passionnant superclásico teinté de divin, un surprenant leader que rien ne semble pouvoir arrêter et le retour d’un roi, la cinquième journée de Copa de la Liga argentine a été des plus folles. Retour sur les faits marquants.
Un week-end de superclásico n’est jamais un week-end comme les autres. Qu’importe au final que les stades sonnent toujours aussi creux, même si cela nous prive de la substantifique moelle, un superclásico reste un moment particulier et celui de la cinquième journée de Copa de la Liga n’a pas dérogé à la règle. Sur le terrain, l’heure était venue de voir si les destins qui semblaient vouloir se croiser allaient véritablement le faire. Entre un Boca qui sortait d’une démonstration face à Vélez et un River qui avait coincé face à Argentinos, les interrogations étaient nombreuses. Aussi, la réponse a été fidèle à ce qu’est un superclásico : des montagnes russes. Conséquence, on a eu droit à un vrai beau match, à une incroyable alternance de protagonismo comme dirait les Argentins avec des temps forts pour les deux équipes, des occasions de prendre les commandes, de tuer le match, de le décrocher et une part de mystique. Bref, du foot argentin.
River Plate a mieux débuté la partie, contrôlant la possession, générant du danger et pressant haut. Mais sans pour autant se procurer de véritables occasions, la meilleure étant la tentative lointaine de De La Cruz. Puis Boca a pris la mesure du match, a parfaitement identifié les points qui gênent ce River : bloquer les couloirs, serrer Enzo Pérez. Avec un Carlos Tevez en faux neuf venant souvent dans la zone du cerveau de River, avec un Villa toujours aussi déstabilisant et un excellent Gonzalo Maroni, Boca a fini par prendre le contrôle et surtout se procurer les meilleures occasions, la plus belle pour Carlitos dont la frappe à bout portant était repoussée par un énorme Armani. Il fallait attendre la fin du premier acte pour que le score soit ouvert, Capaldo, pourtant souvent en difficulté sur son côté, provoquant un penalty que Villa transformait. Le piège semblait parfait, Boca allait débuter une longue période de domination avec en seconde période plusieurs véritables occasions de tuer le match. Mais n’en profitait pas. Et le match changeait de bord. Toujours ces histoires de montagnes russes. Côté River, si l’apport de Carrascal reste encore à démontrer, il est un homme qui a brillé par son sens de la passe et de la lecture du jeu, Agustín Palavecino. La recrue du dernier mercato allait ramener les siens au score d’une belle tête, quasiment dans la minute suivante Zambrano recevait le rouge qu’il semblait désirer depuis le coup d’envoi, le match semblait avoir basculé. River reprenait le contrôle de la partie, Angileri chauffait les gants d’Andrada puis Casco égalisait au concours de l’exclusion inévitable lancée par le Péruvien de Boca. Fin des montagnes russes pensait-on. Jusqu’à cette dernière action, ce centre de Girotti repris par la tête d’Izquierdoz qui lobait son gardien. Le numéro 24 de Boca se prenait la tête à deux mains, le ballon filait vers le but, celui de la victoire pour River. Mais à ce spectacle manquait encore la dimension mystique : le souffle de Diego qui offrait un dernier rebond totalement improbable au ballon. Celui-ci fuyait le but, Zuculini surgissait mais trouvait poteau et Andrada. Comme une fin idéale à un superclásico séduisant.
Pendant ce temps, le week-end a été celui d’un réveil et d’une confirmation. Le réveil est celui d’Independiente qui a atomisé Sarmiento et signe surtout une série de cinq victoires consécutives toutes compétitions confondues. La forcé de Julio César Falcioni est d’avoir réussi à transformer une équipe en souffrance en machine sans quasiment rien changer à son effectif. Le trio Jonathan Menéndez - el Tucu Palacios - Silvio Romero (un doublé chacun) a littéralement fait exploser Sarmiento, le nouveau système avec sa défense à trois centraux (comme Boca et River par exemple), Insaurralde venant s’installer en son sein, a procuré un équilibre nécessaire à construire derrière. Un équilibre qui a ramené le calme dans un club alors embarqué dans une crise et une tourmente aussi grande que son statut lui confère. Independiente prend ainsi les commandes de la Zona 2, s’offre une victoire par six but d’écart, une première depuis l’Apertura 2002, année du dernier titre national, et un succès 7-1 face à Colón. Un Sabalero qui est LA confirmation de la semaine en même temps qu’il est le réconfort nécessaire à ceux qui aiment un certain football argentin, celui fait de ce mélange de lutte et de magie. La lutte c’est ce match fermé, cette bagarre pour ne pas céder le moindre espace qu’Estudiantes et Colón ont livré. La magie quant à elle n’a qu’un seul nom en Argentine en 2021 : Luis Miguel Rodríguez. El Pulga est un hommage permanent aux dix, à ceux qui peuplent les mémoires du football argentin, de son romantisme, de sa poésie. Il a encore une fois été exceptionnel dans un match pourtant loin de l’être. Un coup franc puissant pour ouvrir le score, un délice exquis de lob pour scotcher définitivement Mariano Andújar et sceller la partie et un récital tout au long de la partie pour s’amuser aux côtés d’Aliendro et Castro, ses deux compères. Et voila comment la bande à Eduardo Domínguez continue de marcher sur l’Argentine avec cinq victoires en autant de matchs. Et de nous réconforter avec le football.
Les buts
Résultats
Aldosivi 1 – 2 Central Córdoba
Unión 1 – 1 Gimnasia
Huracán 0 – 0 Lanús
Platense 0 – 2 Racing
Talleres 0 – 1 Vélez Sársfield
Argentinos Juniors 2 – 0 Godoy Cruz
Defensa y Justicia 4 – 0 Newell's Old Boys
Estudiantes 0 – 2 Colón
Boca Juniors 1 – 1 River Plate
Banfield 0 – 0 San Lorenzo
Rosario Central 2 – 1 Arsenal
Atlético Tucumán 4 – 2 Patronato
Independiente 6 – 0 Sarmiento