À six journées de la fin, la machine River a beau laisser quelques points sur sa route, elle n’en semble pas moins encore intouchable. La faute à une meute de poursuivants qui peine à en profiter. Parmi eux, Boca se retrouve sous tension.

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Drôle de week-end argentin que celui de la dix-neuvième journée. L’atmosphère étrange d’une nouvelle fin de semaine de foot embrumée par le souvenir d’un D10S à qui tout un peuple aurait dû célébrer l’anniversaire. Au lieu de cela, des hommages, toujours magnifiques, toujours émouvants, le plus beau restant sans aucun doute celui délivré par le club qui l’a fait éclore, Argentinos Juniors.

Sur le terrain, il a souvent été question de fantômes et de démons. Ceux à vaincre, ceux à faire fuir. Leader invincible, River Plate a lancé un sprint de sept journées pour mettre fin à la grande malédiction de l’ère Gallardo, celle qui veut qu’un monstre continental ne parvienne pas à garder ses nerfs pour décrocher un titre national. Sept ans que ce dernier fuit River, une immensité. En déplacement à La Plata, les Millonarios croisaient un Estudiantes dirigé par un vieux démon pour le peuple à la banda, Ricardo Zielinksi, l’homme qui dirigeait le Belgrano du barrage 2011, l’homme qui, neuf ans plus tard, dirigeait aussi l’Atlético Tucumán lors d’une triste soirée qui vit River perdre le titre qui lui tendait les bras pour le voir filer à Boca. Un Ruso Zielinski qui sait définitivement agiter les vieux spectres face à River. Si le Millo a ouvert le score au meilleur des moments, dans les arrêts de jeu du premier acte, la stratégie suivie par Zielinski a fonctionné à merveille. Pas de bloc bas et de 5-4-1 comme attendu, un 3-4-3 destiné à presser constamment et surtout couper les circuits de passe. Conséquence, River n’a jamais véritablement pu poser son jeu, s’exposant même aux offensives des Pinchas qui auraient pu faire tomber le leader sans un grand Armani. Le record de Labruna ne tombe pas, Marcelo Gallardo reste donc à huit victoires consécutives et doit se contenter du partage des points, s’exposant au retour de la meute.

Une meute qui finalement se réduit à un nom : Talleres. La T n’avait pris qu’un point sur les deux derniers, elle a retrouvé la marche avant au bon moment en venant à bout d’Huracán, attendant la dixième minute, celle de l’hommage à Diego pour enfin prendre le contrôle d’un match qui avait démarré de manière un peu désorganisée. Emmené par le duo Méndez – Villagra au milieu, Talleres a ainsi ouvert le score par son dynamiteur Diego Valoyes mais a ensuite peiné à se mettre à l’abri. Conséquence, le deuxième acte a été plus délicat pour les hommes de Medina, ceux de Kudelka se montrant plus protagonistes et contraignant la T à s’arcbouter en défense pour préserver le but de l’espoir. Un espoir d’aller rattraper River si jamais ces derniers retombaient dans les fantômes du passé.

L’autre espoir de la T est celui de la Copa Argentina, qui pourrait lui permettre de rejoindre Boca en finale et donc défier un autre géant pour un titre. Un Boca qui respire après avoir pris le dessus sur Argentinos Juniors en demi-finale, non sans s’être mis à l’abri d’une nouvelle tempête. Car dans le jeu, Boca interroge. Face à Argentinos, les Xeneizes n’ont pas convaincu, ont même parfois été dominés par le Bicho, étant sauvés d’une égalisation par un hors-jeu parfaitement jugé et par un Rossi parfait dans ses buts. Mais les Xeneizes se sont offerts une finale, l’une de leur dernière carte pour aller décrocher une place en Libertadores. En championnat, le week-end a été celui des tensions post-défaite face à Gimnasia. Une défaite causée par une absence de capacité à se montrer dangereux, malgré un excellent Almendra, auteur notamment d’une frappe monumentale sur le montant du Lobo, et par une incroyable erreur de Rossi, coupable d’une faute aussi grossière qu’inutile sur Carbonero au quart d’heure. L’occasion pour el Pulga de rendre hommage à D10S en marquant ce qui fut le seul but du match. Car Boca n’est jamais revenu, les choix de Battaglia désorganisant davantage son équipe en deuxième période. Boca a donc enterré ses chances de titre en championnat, pointant à treize points de River quand il n’en reste plus que dix-huit en jeu, et se retrouve désormais à quatre points de la zone de qualification à la Libertadores. Une place pour l’instant occupée par Talleres que Boca espère bien jouer en finale de Copa Argentina, ce qui offrirait aux Xeneizes deux chances de parvenir à ce dernier objectif de la saison.

Une course aux accessits dans laquelle sont engagés des clubs comme Lanús, vainqueur à La Paternal, et pour l’instant devant Boca à la table annuelle, ou encore Estudiantes, situé juste dans les pas des Xeneizes. À suivre aussi la course à la Sudamericana avec le retour en force du Defensa y Justicia de Beccacece qui signe un quatrième succès en cinq matchs sur la pelouse du Cilindro face à Racing. Une Academia pour l’instant propriétaire de la dernière place en Sudamericana, mais qui ne compte désormais qu’un point sur el Halcón.

Les buts

Résultats

Racing 1 – 2 Defensa y Justicia

Argentinos Juniors 0 – 1 Lanús

Platense 4 – 1 Atlético Tucumán

Arsenal 1 – 0 Sarmiento

Talleres 1 – 0 Huracán

Banfield 2 – 1 Vélez Sársfield

Boca Juniors 0 – 1 Gimnasia

Unión 3 – 1 Rosario Central

San Lorenzo 1 – 0 Godoy Cruz

Newell's Old Boys 1 – 0 Independiente

Estudiantes 1 – 1 River Plate

Patronato 2 – 0 Colón

Central Córdoba 0 – 0 Aldosivi

Classement

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Table annuelle

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.