État des lieux des forces en présence à l’occasion de la première journée de la Copa de la Liga 2022 qui se déroule cette semaine avec une question, qui pour succéder à Colón ?

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Quand on aime on ne compte pas. Avec vingt-huit équipes sur la ligne de départ en Primera cette année nous sommes servis. C’est bien plus que de l’amour, c’est de la pasión à l’état pur. Le football argentin s’est terminé sur un second titre pour River Plate en fin d’année dernière. Un cinglant 4-0 dans un Trofeo de Campeones où le vainqueur du championnat : River, n’a laissé aucun espoir au vainqueur de la Copa de la Liga : Colón. Le format reste inchangé par rapport à l’édition précédente (les novices sont ainsi invité à le découvrir ici) et si les cadors devraient logiquement privilégier la Copa Libertadores, leur recrutement estival (pour l’Argentine) leur offre une profondeur de banc surdimensionnée pour le tournoi local qui offrira à Marcelo Gallardo et Sebastián Battaglia la possibilité d’aligner une équipe compétitive à chaque rencontre.

Un mercato animé

Pendant qu’on profitait sagement des fêtes de fin d’année, les clubs argentins ont profité de cette fenêtre de recrutement estival pour s’agiter. Deux-cents recrues ont ainsi débarqué dans leur club, soit une moyenne de sept nouveaux joueurs par équipe. À ce petit jeu, deux tendances ont cohabité : le retour au pays de quelques argentins qui évoluaient en MLS ou en Europe et le come-back d’idoles.

Ainsi dans le charter qui a atterri à Ezeiza, on retrouve l’ex défenseur d’Independiente Nicolás Figal qui passe de l’Inter Miami à Boca Juniors tout comme Darío Benedetto. À River Plate, Enzo Francescoli, le Directeur Sportif, est allé chercher Emanuel Mammana (Zenit), Esequiel Barco (Atlanta), Tomás Pochettino (Austin) et Leondro González Pirez (Inter Miami). Du côté de Lanús, c’est Diego Valeri qui revient au club après dix années passées à Portland. Estudiantes cherchera de son côté à relancer Emmanuel Más en provenance d’Orlando. Axel Werner et Facundo Colidio, anciennes pépites de Boca parties trop tôt en Europe, reviennent en Argentine en prêt  respectivement à Arsenal de Sarandí pour le portier formé qui appartient à Elche et chez le promu Tigre pour le buteur acheté par l’Inter de Milan contre sept millions alors qu’il n’avait que dix-sept ans. Si la porte est toujours ouverte dans le sens inverse avec presque trois cents départs dont celui de Thiago Almada à Atlanta, ou la vente d’Alan Velasco d’Independiente à Dallas, ces retours au pays sont vus d'un bon œil.

En ce qui concerne les légendes, en plus de Valeri au Granate et de Pipa Benedetto à Boca, notons le retour de Juanfer Quintero à River, del Pulga Rodríguez à Colón où il a tant brillé durant le premier semestre 2021, de Gabriel Hauche à Racing, de Gonzalo Bergessio à Platense ou de Darío Cvitanich, bien parti pour terminer sa carrière avec Banfield pendant que son ancien coéquipier de Racing, Lisandro López, va poursuivre sa carrière à bientôt trente-neuf ans à Sarmiento et ainsi se rapprocher de sa mère comme il le souhaitait.

En ce qui concerne les zones techniques l’Argentine à (presque) fait preuve de stabilité avec (seulement) neuf nouveaux entraîneurs. À noter la nomination de la légende Pedro Troglio sur le banc de San Lorenzo, d’Eduardo Domínguez à Independiente, de Don Julio Falcioni à Colón et le retour de Jorge Almirón à Lanús.

Des favoris

Lorsqu’on est un géant d’Argentine on se doit de toujours débuter une compétition avec l’ambition de finir champion. C’est cette culture de la gagne qui pousse parfois à l’excès et qui met souvent une pression folle sur les épaules des protagonistes. Que l’on se nomme Gallardo et qu’on s’appuie sur un recrutement remarquable (Quintero, Pochettino, Mammana, Barco, Elías Gómez, González Pirez, Marcelo Herrera) tout en conservant pour les six prochains mois Julián Álvarez (avant de s’envoler pour Manchester). Ou que l’on soit Pedro Troglio à la tête d’un Ciclón agonisant jusqu’alors. Pour le nom du club, son histoire, ses hinchas, l’exigence est la même, partout.

Même si la Libertadores et la Sudamericana ont de quoi perturber le calendrier des Millonarios ou de Boca Juniors, qui pourra compter sur la signature de Pol Fernandez et sur les belles prestations de ses pibes en matchs de préparations. Ces deux monstres sont toujours favoris de chaque épreuve. Pour San Lorenzo, Racing et Independiente, rien n’est moins sûr. La (nouvelle) déception de leur hinchada risque d’être aussi grande que la mauvaise gestion de leur institution. Quant à Colón, le tenant du titre, l’objectif sera de bien figurer en Libertadores avec le duo Facundo Farías - Luis Miguel Rodríguez et d’enflammer les tribunes avec leur désormais célèbre « aeea yo soy Sabalero ».

Comme l’an dernier avec les Santafesinos, des outsiders viendront bousculer l’ordre établi. À voir leur gestion des coupes continentales mais si Talleres voit comme toujours ses talents quitter les rangs, les recrutements intelligents de Lanús, Estudiantes, Banfield et Defensa y Justicia devraient leur offrir la possibilité de se retrouver parmi les quatre premiers de leur zone et ainsi jouer crânement leur chance dans la seconde phase de la compétition.

Un changement irréversible

Si sur le fond cette Copa de la Liga est la petite sœur de l’an dernier, un changement notable devrait animer les discussions au bureau et sur les plateaux de télévisions locaux. On ne parle pas ici de la modification des journées sur quatre jours qui s’étalent du jeudi au dimanche soir (merci d’avoir supprimé les matchs du lundi soir). Non, il s’agit bien de l’arrivée programmée du VAR, cette terrible malédiction qui dénature le jeu, qui élimine des injustices en en créant des nouvelles et qui pourrait enflammer tout un pays, sans qu’un retour en arrière, au football d’avant VAR, ne soit possible. Seule bonne nouvelle, les infrastructures ne sont pas toutes prêtes. L’objectif est de mettre ce dispositif en place à l’occasion de la quatrième journée de Copa. Un timing peu probable et un report semaines après semaines de cette technologie maléfique nous procure une joie profonde.

Le programme de la première journée

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca