Alors qu’un avis de grand frais est annoncé pour ce week-end, les clubs avaient l’occasion de prendre confiance en bordant la grand-voile avant d’affronter leur meilleur ennemi dans une fecha de clásicos qui s’annonce totalement folle.

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Vaincre et espérer

Difficile de se focaliser sur la rencontre du jour lorsque joueurs, hinchas et médias ne parlent que du clásico à venir. Le métier d’entraîneur est ardu pour maintenir ses joueurs sous pression. Les leviers utilisés pour y parvenir ne trouvent pas toujours écho dans un vestiaire pour qui la victoire d’un soir n’est pas forcément synonyme d’une préparation réussie. Tout comme le fameux « prendre les matchs les uns après les autres » face caméra qui peine à convaincre tant l’ivresse d’un clásico rendrait la yerba du maté plus douce qu’elle ne l’est.

Avant d’accueillir son rival de toujours dans son Monumental, River Plate n’a pas fait dans le détail. Une victoire 4-0 sur un Gimnasia dépassé par les vagues successives de la bande à Gallardo. Les Lobos pourront se cacher derrière les trois pénalties concédés et parfaitement transformés par Enzo Fernández, Julián Álvarez et JuanFer Quintero, la large défaite est méritée pour une équipe qui s’est contentée de (mal) protéger son portier. Un dernier but en fin de match de Braian Romero permet au Millonarios de conserver la tête du groupe. Une première place qu’ils partagent avec Unión qui s’est imposé contre Banfield et Defensa y Justicia qui, au bout du suspense, a arraché la victoire sur la pelouse Argentinos Juniors. Si les soixante-dix-mille hinchas présents à l’Estadio Antonio Vespucio Liberti peuvent se satisfaire de voir leur River monter en puissance et aborder le superclásico de dimanche avec l’espoir d’écarter un Boca bien plus tempétueux.

Pourtant, en termes de points, les Bosteros n’ont pas grand-chose à se reprocher si ce n’est la défaite à domicile la semaine précédente face à Huracán et son buteur moustachu Cóccaro. En déplacement à La Plata dans un stade Uno qui rendrait jaloux un anglais, Boca Juniors, sans Benedetto et Óscar Romero (blessés) est parvenu à s’imposer contre une équipe en forme depuis le début de saison : Estudiantes. Une victoire 1-0 grâce à son latéral droit péruvien Advincula et son portier Agustín Rossi auteur d’une parade face Leandro Díaz sur pénalty. Un succès qui permet aux joueurs de Battaglia de rentrer dans le top 4 du groupe B et qui pourrait chasser les doutes à tout un groupe qui semble avoir mis de côté le conflit entre Almendra et son coach (et tout le club). Seule ombre au tableau, la blessure du défenseur central et capitaine Cali Izquierdoz, qui manquera plusieurs semaines dont le duel face à River dimanche. Si les joueurs de Zielinski ont été dominés, ils n’ont pas démérité et auraient pu partager les points du match nul. À noter la sortie sur blessure de Mauro Boselli. Engagés ce mercredi soir en Libertadores contre les chiliens d’Everton, les Pincharatas, orphelins de leur duo d’attaque, devraient y laisser quelques plumes avant de se rendre dimanche au Bosque, dans l’antre de Triperos en plein doute. Un clásico platense toujours agréable à suivre. Le dernier, en décembre dernier et déjà au Juan Carmello Zerillo, nous avait offert du grand spectacle avec un magnifique 4 - 4 avec un golazo de Brahian Alemán.

adinvculaCrédit photo : Rodrigo Valle/Getty Images

Dernière équipe invaincue dans cette Copa et malgré une goleada à San Miguel de Tucumán, Racing peine à convaincre. Une victoire sans appel, un 4-0 des joueurs de Fernando Gago (dont on cherche encore la patte) contre un très faible Atlético Tucumán. Facundo Mura parfaitement lancé par Lolo Miranda a ouvert le score en début de rencontre avant de voir Alcaraz, Miranda et Mauricio Martínez achever les espoirs d’un Juan Manuel Azconzabal impuissant. Une troisième victoire en six matchs qui permet à la Acade d’intégrer les quatre premières places qualificatives du groupe A. De quoi se rendre au Libertadores de América Ricardo Enrique Bochini (le nom est un peu long mais tellement beau) samedi soir avec l’ambition de s’imposer chez le voisin et ennemi d’Avellaneda. Du côté d’Independiente le ciel semble moins bleu. Une direction en perdition, des hinchas qui réclament du changement et des joueurs à la recherche d’équilibre et de jeu (ça fait beaucoup). Un match nul et beaucoup de doutes pour les joueurs d’Eduardo Domínguez. À l’heure de jeu, Francisco Metilli, pour Central Córdoba, à parfaitement répondu au but du colombien Roa bien servi par Gastón Togni fautif sur le but des Ferroviarios. Une seule victoire pour le Rey de Copas et des doutes avant le rendez-vous de samedi qui pourrait bien ramener les diables en enfer.

Province de Santa Fe, terre de football

Si le grand public, en France, réduit souvent le football argentin à Buenos Aires, il est bon de rappeler que le football s’y joue sur tout le territoire. Et la province de Santa Fe en est l’un de ses plus beaux exemples. Si le clásico rosarino est sûrement le plus bouillant du pays, le niveau de jeu entre Rosario Central et Newell’s ne devrait pas être à la hauteur du spectacle dans les tribunes du Gigante de Arroyito dimanche après-midi. Les Canallas viennent de se faire marcher dessus par le promu Barracas Central qui nous a tout de même offert le golazo du week-end, quand la Lepra a partagé les points à Junín face au Sarmiento de Lisandro López.

https://twitter.com/LucarneOpposee/status/1503502483200561158

Pour avoir du spectacle il faut se rendre un peu plus au nord de la province, dans la ville du même nom et ou l'antagonisme entre Colón et Unión devrait être magnifié par la qualité du jeu proposé par le Tatengue de l’Uruguayen Gustavo Munúa qui s’est imposé 2-1 face au Banfield de Darío Cvitanich, passeur décisif en fin de rencontre. De bon augure avant de se déplacer samedi soir au Cementerio de los Elefantes pour affronter des Sabaleros qui vendront chèrement leur peau. Emmené par un Pulga Rodríguez que l’âge n'atteint pas, le Colón de Don Julio Falcioni arrivera dans son clásico fort d’un nul ramené de Lanús (qui jouera son clásico del Sur contre Banfield samedi après-midi) où il n’est jamais simple d’évoluer. Clásico largement sous-coté, on vous conseille d’y jeter un œil si vous le pouvez.

Garder la foi

Quand les résultats ne sont pas au rendez-vous du standing d’un géant, le clásico reste un rare moment de joie, si vous le remportez. Equipe la plus faible parmi les géants (l’est-il toujours ?), San Lorenzo est parvenu à trouver pire que lui dans cette Copa. En déplacement à Córdoba, l’équipe de Pedro Troglio s’est imposé pour la première fois face à Talleres qui n’a pu goûter à ce doux plaisir. Une T qui n’avance pas et qui a remercié son entraîneur Hoyos et qui a Gabi Heinze dans sa shortlist. Un petit but de Yeison Gordillo suffi au bonheur des Cuervos qui s’apprête à recevoir un Huracán défait à domicile par les pibes de Godoy Cruz (si vous ne les connaissez pas, foncez voir Ezequiel Bullaude, un bonbon). Une défaite 3-1 qui confirme la malédiction, pour gagner, le Globo a besoin d’un but du Zorro Cóccaro. Un clásico qui indécis sur le terrain bien que largement dominé par la hinchada du Ciclón dans une rivalité qui ne l’est guère.

Les rendez-vous à ne (surtout*) pas manquer

Lanús - Banfield (samedi - 18h00)

San Lorenzo - Huracán (samedi - 20h15)

Colón - Unión* (samedi - 22h30)

Independiente - Racing* (nuit de samedi à dimanche - 0h45)

Central - Newell’s* (dimanche - 18h00)

Gimnasia - Estudiantes* (dimanche - 20h15)

River - Boca* (dimanche soir à minuit)

Les buts

Classements

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Crédit photo une : Marcelo Endelli/Getty Images

Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca