
Le Brasileirão 2016 arrive à mi-parcours ! Tandis que les olympiades de Rio battent leur plein, voici donc venu le moment d’établir le podium de la phase aller du championnat brésilien.
Médailles d’or : Palmeiras, Atlético Mineiro et Corinthians
Très logiquement, les médailles d’or pendent au cou du trio de tête. Chacun à sa manière, ces trois-là cueillent les fruits d’un très bon travail effectué lors de ces 19e premières journées.
A l’étage inférieur en 2013, luttant pour le maintien en 2014, vainqueur de coupe en 2015, ce Palmeiras leader du Brasileirão 2016 a sué pour en arriver là. Même privé de son emblématique portier Fernando Prass, blessé, ou de son talent brut Gabriel Jesus, en galère aux JO, o Verdão affiche une solidité à toute épreuve à domicile et un grand esprit de combativité à l’extérieur. Les hommes de Cuca proposent un jeu sans complexe et efficace, puisque l’équipe est meilleure attaque du championnat avec 35 caïpis servies. Cette fois c’est certain, Palmeiras semble avoir les armes et la détermination pour conquérir un titre attendu depuis 1994.
Bien mal embarqué au début de l’aventure, malgré un effectif de qualité (Robinho, Fred, Cazares, Erazo, Douglas Santos, Datolo etc, etc), l’Atlético Mineiro a même squatté un temps le Z4. Remis à l’endroit par Marcelo Oliveira qui est venu remplacer Diego Aguirre après l’élimination en quart de Libertadores, o Galo s’est réveillé pour dégoupiller 9 victoires en 11 matchs (dont 5 consécutives, série en cours). Une remontée impressionnante qui place l’équipe de Belo Horizonte à la seconde place, à une cordée du meneur. Gros mental dans le Minas Gérais.
Pillé après son titre de 2015, le Corinthians démarrait ce championnat avec un sacré challenge à relever, reposant sur une équipe neuve sur laquelle planaient de gros doutes. Heureusement, le génial Tite a fait parler sa magie, marchant sur le début de championnat avec autorité. Et puis patatras, voilà que l’homme providentiel s’en va prendre les commandes de la Seleção. Tout est à recommencer pour son successeur, Cristovão. Et tout recommence ! Si Tite n’est plus là, l’esprit du groupe l’est toujours et o Timão s’impose avec sérieux et régularité. Certes l’équipe semble ralentir légèrement depuis quelques journées, mais nul doute que le savoir-faire de la maison lui assurera au moins une place dans le G4 au bout du compte.
Médailles d’argent : Flamengo, Atlético PR et Ponte Preta
Flamengo… sa popularité, sa passion et surtout : le bordel ambiant qui y règne. Et cette année encore la folie flamenguista était au rendez-vous ! Tout a démarré avec un recrutement surmédiatisé et des ambitions de sommet affichées. Puis comme prévu, rien ne s’est passé comme prévu : Affichant une irrégularité chronique et immensément agaçante pour ses supporters, o Urubu se fera l’étendard d’un sentiment bien amer, la frustration. Mais force de travail et d’abnégation, notamment de la part de son capitaine et porte étendard Willian Arão, Flamengo a réussi à suivre la cadence des ténors et se glisse in extremis dans le G4 à mi-parcours. Laborieux mais mérité.
Le Furacão du Paraná nous a un temps fait croire à une saison cauchemar en allant chercher ses premiers trois points au bout de 6 journées. Cependant, malgré une attaque digne d’un relégable, les paranaenses se sont montrés solides derrière et l’effectif le plus jeune du tournoi attrape une très honorable 7e place. Atteindre le G4 paraît difficile, le maintien en revanche est plus qu’en bonne voie.
Pour se maintenir, une petite équipe doit battre ses concurrents directs et, éventuellement, attraper quelques moments de bravoure face aux plus gros qu’elle. C’est ce que réalise à merveille la guenon de Ponte Preta. Quasi intraitable avec les petits, dont elle est censée faire partie, l’équipe de Campinas s’incline logiquement face aux cadors. Mieux, glanant 6 points important contre Palmeiras et São Paulo, Ponte Preta se faufile avec malice à la 8e place. La bande de William Pottker et Felipe Azevedo a réalisé jusqu’ici du bon boulot. Chapeau !
Médailles de bronze : Santos et Grêmio
Santos et Grêmio, dans ce Brasileirão 2016, auraient du mieux faire au regard de ce qu’ils ont proposé lors de certaines rencontres et des talents qui composent leurs effectifs respectifs. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas encore su être au niveau lorsqu’il le fallait. Si Santos veut réaliser quelque chose de notable cette année, il leur faudra s’imposer dans les grands rendez-vous, chose qu’ils n’ont pas sur faire pour le moment, en s’inclinant face à tous ses rivaux pour le G4. Tout le contraire du Grêmio. Si seul Palmeiras a su les vaincre lors des rencontres au sommet, les gauchos ont en revanche, laissé filer beaucoup trop de points contre des petits. Fautes de concentration ou manque de détermination ? Les deux peut-être ? Toujours est-il que Santos et Grêmio terminent cette première phase de championnat respectivement aux 5e et 6e places. Du bronze quand on aspire à l’or : insuffisant et insatisfaisant.
Les Bagarreurs : Vitoria, Coritiba, Figueirense et Botafogo
On le savait dès le début de saison, ce Brasileirão serait long et chaotique pour ces quatre équipes. A mi-parcours, le maintien est d’ailleurs très loin d’être acquis et chacun squatte à tour de rôle le Z4 d’une journée à l’autre, selon les exploits ou les défaillances des uns et des autres. Kieza et Marinho à Vitoria, Kleber à Coritiba, Rafael Moura à Figueirense ou bien la prometteuse doublette Neilton-Sassa pour Botafogo, les performances de ces escouades reposent bien souvent sur les exploits de leurs buteurs maison. En dehors du cas Figueirense, qui, avec 20 buts encaissés, rivalise défensivement avec les plus grosses écuries, c’est la faiblesse des arrières gardes qui laissent à désirer. C’est dans ce domaine qu’il faudra s’améliorer pour espérer poursuivre dans l’élite en 2017. Ça sera difficile, mais l’état d’esprit combatif montré jusqu’ici laisse penser que l’espoir leur est tous permis. Une bien belle bagarre à venir.
Les Decepções : São Paulo, Fluminense, Chapecoense, Sport Recife et Santa Cruz
Chacun à des degrés différents, ces cinq-là n’ont pas de quoi pavaner. D’abords il y a les grosses déceptions. Et quand on a le palmarès, le passé, le prestige de São Paulo et de Fluminense, pointer à la 9e et à la 10e place à mi-parcours est une grosse déception. Trop de défaites pour les paulistanos, trop de nuls pour les cariocas, aucune régularité pour les deux et déjà beaucoup de retard sur les membres du G4. Bastos, Scarpa, Cicero, Lugano, Calleri, Henrique et compagnie doivent se réveiller dès maintenant pour ne pas faire chou-blanc en décembre.
Ensuite il y a les petites déceptions. Sans être des monstres au niveau national, Chapecoense et Recife nous ont habitué ces dernières saisons à des parcours plus ambitieux, à l’image de ce que réalisent l’Atlético PR et Ponte Preta par exemple. Rien de catastrophique, Bruno Rangel pour Chapeco et Diego Souza pour le Sport enquillent les buts sereinement et ces deux-là ne devraient pas être inquiétés par zone rouge, ils sont tout simplement un cran en dessous de leur niveau habituel.
Sensation de l’avant saison et des premières journées, Santa Cruz ressemble beaucoup à ces gens-là, « Qu'aimerait bien avoir l'air / Mais qui n'a pas l'air du tout / Faut pas jouer les riches / Quand on n'a pas le sou ». Laissons Brel en Belgique, mais ce qui est vrai, c’est que le cobra coral nous a vendu un projet ambitieux dans les paddocks, déclarant détenir un potentiel et un mental de vainqueur. Tout cela pour jouer péniblement le maintien comme la plupart des promus de ce monde. Les nordestinhos, même avant dernier au classement, sont loin d’être enterrés et ont encore toutes leurs chances en main, mais il n’y a rien de plus navrant qu’une grande gueule qui n’assume pas.
Les Cata’ : Cruzeiro et Internacional
7 titres de champions, 5 coupes nationales et 4 Libertadores, voici le pédigrée confondu de Cruzeiro et de l’Internacional, deux monuments brésiliens donc, qui n’ont jamais connu la seconde division. Pour que cela dure encore un temps, il faut se secouer le plus vite possible.
La saison de l’Inter avait pourtant bien commencée avec 6 victoires lors des 8 premières journées, leader du classement à trois reprises jusqu’alors, tout le monde les voyait disputer le titre. Depuis les gauchos n’ont plus brillés et avancent actuellement une série en cours hallucinante de 11 matchs sans victoires ! Argel Fucks viré, la légende Falcão a ensuite tenu un petit mois et laissé sa place à Celso Roth, qui avait conduit o Colorado au sommet du continent en 2010. A voir si cela sera suffisant pour réaliser une deuxième partie de saison à la hauteur des espérances, car la véritable absence à Porto Alegre ne se trouve pas sur le banc, mais sur le terrain : les départs simultanés de Lisandro Lopez, du gardien Alisson et du meneur tout terrain D’Alessandro ont manifestement complétement déstabilisés le groupe.
Pour Cruzeiro, la chute était prévisible. Après deux titres en 2013 et 2014, les mineiros avaient été pillés de leurs meilleurs éléments et la saison 2015 s’était avérée très compliquée. La première partie de 2016 est pour le coup complètement catastrophique : la greffe portugaise Paulo Bento n’a jamais prise, le pari de la jeunesse n’a jamais payé et a Raposa s’est inclinée 10 fois pour 5 victoires en 19 rencontres. Le résultat est effrayant, Cruzeiro barbote dans les eaux saumâtres du Z4 en permanence, n’en sortant qu’épisodiquement, et inquiète grandement ses torcedores. Rafael Sobis, rapatrié du Mexique en urgence pour apporter de l’expérience et du talent, et Mano Menezes, revenu de Chine pour reprendre le travail commencé au club en 2015, ont du pain sur la planche pour réussir leur mission de sauvetage.
Le prix Pierre de Coubertin : America Mineiro
L’America Mineiro est un club sympathique, avec des supporters sympathiques et un petit lapin comme emblème du club. Beaucoup trop tendre pour faire face à la meute du Brasileirão. Comme annoncé les verts de Belo Horizonte galèrent au fin fond du classement avec leurs 13 petits points. L’entraineur emblématique Givanildo Oliveira a même sauté pour Enderson Moreira, connu pour avoir remporté le championnat de Goiano à trois reprises. Evidemment il reste une demi-saison pour se refaire, mais la tâche paraît bien ardue pour notre lapinou favori. Qui veut la peau de l’America Mineiro ?
Les buts de la J19
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