Dernière partie de nos bilans brésiliens 2019. On s’intéresse ici aux coupes qu’elles soient nationale ou continentales.

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Bilan du Brasileirão - Le Onze de l'année

Coupe du Brésil – Titre inédit pour l’Athletico Paranense

Vainqueur de la Copa Sudamericana 2018, l’Athletico Paranaense de Tiago Nunes a une nouvelle fois remporté un titre important avec cette fois la Coupe du Brésil. Grâce au titre en Copa Sudamericana, le Furacão débutait la compétition en huitièmes de finale, avec une double confrontation face à Fortaleza. Un seul but sur les deux matchs, inscrit par Marco Ruben à la 88e minute du match retour, et l’Athletico-PR filait en quarts face à l’un des favoris, Flamengo. Après deux matchs nuls 1-1, la qualification se jouait aux tirs au but. Dans un Maracanã archi-comble, Santos détournait les tentatives de Diego et Everton Ribeiro et offrait au Furacão un ticket pour les demi-finales. Face au Grêmio, l’Athletico Paranaense allait une nouvelle fois passer après une séance de tirs au but, l’attaquant argentin Marco Ruben avait auparavant remis les deux équipes à égalité après avoir été muet pendant douze matchs. Tirs au but, cette fois à l’Arena da Baixada, aucun tireur ne tremble jusqu’à la tentative de Pepê. Santos part du bon côté, l’Athletico s’impose 5-4 et file en finale, une première depuis 2013 où le club paranaense avait été défait par le Flamengo d’Hernane et Elias.

L’Athletico-PR avait privé le Brésil d’un Grenal en finale, puisque l’Internacional d’un Paolo Guerrero qui terminera meilleur buteur du tournoi avec cinq réalisations en compagnie de Luciano (Fluminense) et Pipico (Santa Cruz), s’était également qualifié en battant en demi-finale Cruzeiro, qui pouvait débuter sa crise qui l’enverra en Série B. À domicile, l’Athletico Paranaense était plus entreprenant et ouvrait le score à l’issue d’un bijou collectif conclu par Bruno Guimarães. Ce sera le seul but du match, un résultat qui permettait à l’Athletico-PR de se contenter d’un match nul à Porto Alegre pour décrocher un troisième titre national après le Brasileirão 2001 et la Série B 1995. Au Beira-Rio, Nico López entretenait l’espoir colorado après l’ouverture du score de Léo Cittadini, mais dans le temps additionnel, après un festival de Marcelo Cirino, Rony offrait la Coupe du Brésil à l’Athletico-PR. Un succès mérité pour l’une des équipes les plus plaisantes du Brésil, le Furacão profitant parfaitement de sa pelouse synthétique pour déployer un jeu technique et efficace.

Avec un gardien Santos décisif, un milieu sexy composé de Bruno Guimarães et Léo Cittadini, des ailiers virevoltants comme Nikão, Rony et Marcelo Cirino, mais aussi le vétéran Lucho González, 38 ans, l’Athletico-PR s’impose de plus en plus comme l’un des grands clubs brésiliens et participera de nouveau à la Copa Libertadores. Ce succès doit évidemment beaucoup à son entraîneur Tiago Nunes, 39 ans, et qui a fait le plein de trophées en deux ans au club : championnat paranaense 2018, Copa Sudamericana 2018, Suruga Bank 2019 (contre le vainqueur de la coupe de la ligue japonaise) et donc Coupe du Brésil 2019. On a désormais hâte de le voir du côté du Corinthians alors que l’Athletico-PR ira défier Flamengo lors de la Supercoupe du Brésil le 16 février, au stade Mané Garrincha.

Copa Libertadores - Flamengo superstar

Sept clubs brésiliens étaient engagés en phase de poule de la Copa Libertadores et ont dominé une nouvelle fois la compétition : quatre premiers, deux deuxièmes et un seul troisième, l’Atlético Mineiro, qui termine derrière le Cerro Porteño et Nacional. Du premier tour, on retiendra les retrouvailles de Paolo Guerrero avec l’Alianza Lima et de D’Alessandro avec River Plate côté Internacional, la balade de Cruzeiro qui fait un sans-faute avant une défaite à domicile lors du dernier match, la qualification dans la douleur de Flamengo après un 0-0 en Uruguay qui laisse trois équipes à dix points mais Flamengo premier, la talonnade de Dudu pour le but de Hyoran face à Junior pour un Palmeiras qui termine avec le meilleur bilan de la phase de poules (cinq victoires, un seul but encaissé), sans oublier le triplé de Marco Ruben permettant à l’Athletico Paranaense de terrasser 3-0 le grand Boca, et le match XXL d’Alisson pour offrir la qualification au Grêmio contre Universidad Católica lors de la dernière journée.

Le tableau des huitièmes de finale laissait entrevoir une possibilité qui s’est avérée réelle : si Cruzeiro et l’Athletico Paranaense n’étaient pas favoris face aux géants argentins River Plate et Boca Juniors, les quatre autres clubs brésiliens (Grêmio, Palmeiras, Flamengo, Internacional) avaient des matchs abordables et on pourrait affirmer avant même le début des quarts de finale que la finale serait jouée par un club brésilien. Cruzeiro a fait trembler River (défaite aux tirs au but après deux 0-0), l’Athletico Paranaense a perdu deux fois contre Boca Juniors et les quatre autres ont validé leur ticket pour les quarts, assurant de fait un club brésilien en finale. Les deux clubs de Porto Alegre, Grêmio et l’Internacional, n’ont pas tremblé avec deux victoires et ce fut à peine plus compliqué pour Palmeiras, qui après un 2-2 en Argentine contre Godoy Cruz, a dû attendre la deuxième période à l’Allianz Parque pour faire la différence, une rencontre finalement remportée 4-0. Les tremblements avaient plutôt lieu du côté de Rio de Janeiro, où Flamengo devait rattraper un retard de deux buts après la contre-performance du match aller contre Emelec. En vingt minutes seulement et un doublé de Gabigol, Flamengo remettait tout le monde à égalité avant de cesser de jouer et de se contenter d’une séance de tirs au but. Renê et sa course marche d’élan maltraite le cœur des supporters flamenguistas, mais le gardien Diego Alves devient le héros du match en repoussant la tentative d’Arroyo, Queiroz trouve ensuite la barre transversale et Flamengo file en quarts.

Dans le quart de finale entre Grêmio et Palmeiras, le Verdão pensait avoir fait le plus dur en s’imposant à Porto Alegre grâce à un but sur une frappe lointaine de Gustavo Scarpa. Au retour, au stade du Pacaembu, Palmeiras accroît son avantage avec le but de Luiz Adriano, mais les qualifications se jouent parfois grâce à des joueurs d’exception et Grêmio en possède un en la personne d’Everton Cebolinha. Un but puis une action de grande classe sur le but d’Alisson, Everton permet au Grêmio de prendre l’avantage en huit minutes. Malgré la pression des Paulistes, contenue par un grand Geromel en défense, Grêmio tient le résultat qui l’envoie en demi-finale, face au Flamengo ou au rival l’Internacional. Et ce sera Flamengo grâce notamment à Bruno Henrique qui s’offre un doublé plein de classe en quatre minutes au match aller et Gabigol qui enterre les derniers espoirs colorados en fin de match au retour sur une contre-attaque létale avec la participation des trois hommes forts de la saison flamenguista : De Arrascaeta, Bruno Henrique et donc Gabigol. Flamengo file en demi-finale, une première depuis 1984.

Une demi-finale 1984 qui avait été perdue contre Grêmio, justement le club que retrouve Flamengo cette saison. Si lors du match aller la domination de Flamengo ne se sera vue que sur le terrain, les deux équipes se quittant sur un match nul 1-1 grâce à un but de Pepê en fin de rencontre, la domination au match retour sera totale, la rencontre historique. Bruno Henrique allume la mèche en fin de première période, le feu d’artifice sera en seconde période : un golaço puis un penalty de Gabigol, des têtes de Pablo Marí et Rodrigo Caio. Flamengo s’impose 5-0, Gabigol prend seul la tête du classement des meilleurs buteurs de la compétition. Pour Grêmio, malgré cette lourde défaite, il ne faudra pas oublier le très bon parcours et une troisième demi-finale consécutive pour les hommes de Renato Gaúcho.

Pour la première finale en un match de l’histoire de la Copa Libertadores, à Santiago Lima, l’affiche oppose deux des plus belles formations du continent sud-américain, Flamengo et River Plate. Pour sa première finale de Libertadores depuis 1981, Flamengo se fait surprendre dès le premier quart d’heure de jeu, River Plate se contente ensuite de bien défendre et d’étouffer le jeu flamenguista. Les hommes de Marcelo Gallardo sont proches d’une troisième Copa Libertadores sur les cinq dernières éditions, jusqu’à la 89e minute : Bruno Henrique pour De Arrascaeta pour Gabigol, discret jusqu’ici mais qui égalise. Dans le temps additionnel, Gabigol inscrit son nom dans l’histoire de Flamengo en prenant le meilleur sur deux défenseurs suite à une ouverture de Diego. Flamengo s’offre un scénario digne du Manchester United – Bayern 1999 et s’offre surtout une deuxième Copa Libertadores, trente-huit ans après la première. Le lendemain du sacre, Flamengo remporte le Brasileirão suite à la défaite de Palmeiras, Jorge Jesus signe pour sa première saison au Brésil un doublé Libertadores – Brasileirão qui n’avait alors été réalisé jusqu’ici que par le Santos de Pelé.

 

Copa Sudamericana - La déroute

La Copa Sudamericana réussit assez peu aux Brésiliens avec quatre titres (dont celui de Chapecoense en 2016) en dix-huit éditions, mais le tenant du titre était bien brésilien, l’Athletico Paranaense venant à bout de Junior. Il y avait du beau monde engagé dans cette compétition en 2019, on pense notamment à Santos, Fluminense ou le Corinthians. Le premier tour sera pourtant fatal au Santos de Soteldo face à River Plate (le club uruguayen, pas argentin), tout comme Bahia face à Liverpool (toujours un club uruguayen). Chapecoense ne réalise pas de nouvel exploit et sort dès le premier tour, victime de la règle du but à l’extérieur. Le tour final offrira deux affiches 100 % brésilienne, avec la victoire de l’Atlético Mineiro, reversé après une Copa Libertadores décevante, qui prend le meilleur par deux fois sur Botafogo en huitièmes de finale alors que le Corinthians élimine Fluminense en quarts de finale, à nouveau grâce à la règle du but à l’extérieur. On retrouvait alors deux clubs brésiliens dans le dernier carré, tous deux annoncés comme favoris, avec l’Atlético Mineiro face aux Argentins de Colón et le Corinthians face aux Équatoriens d’Independiente del Valle. Mais dans un cas comme dans l’autre, le club brésilien est sorti par la petite porte, l’Atlético Mineiro après une série de tirs au but au Mineirão, le Corinthians en Équateur après s’être compliqué la tâche au match aller avec une défaite 2-0 à domicile. Pour la première fois depuis 2015 aucun club brésilien ne dispute une finale finalement remportée par Independiente del Valle.

Marcelin Chamoin
Marcelin Chamoin
Passionné par le foot brésilien depuis mes six ans. Mon cœur est rouge et noir, ma raison est jaune et verte.