Suite de nos bilans auriverdes avec l’équipe type du Brasileirão 2019.
Bilan du Brasileirão
Gardien
Tadeu
Á vingt-sept printemps, le portier de Goiás, passé par de nombreuses taules des divisions inférieures, vient de réaliser la saison d’une vie. Si la petite émeraude de Goiânia s’est maintenue en Série A avec une qualification en Sul-Americana en poche, il en est l’un des tout premiers responsables. Une telle performance mérite cette juste récompense. L’apogée de sa carrière ?
Défenseurs
Rafinha
Après quatorze saisons en Europe dont huit au Bayern, Rafinha est revenu au Brésil, à Flamengo. En dix-huit matchs seulement du Brasileirão, Rafinha a mis tout le monde d’accord et s’est imposé comme le meilleur arrière droit du Brésil. Avec un casque à la Petr Čech arboré pour la première fois en demi-finale de Copa Libertadores, Rafinha a beaucoup apporté offensivement, marquant notamment lors du 4-4 contre Vasco, tout en étant solide défensivement. Rafinha a fait en 2019 le plein de trophées, devenant le onzième joueur de l’histoire à remporter la Ligue des champions et la Copa Libertadores.
Rodrigo Caio
Longtemps annoncé en Europe, notamment à l’AC Milan, Rodrigo Caio a finalement rejoint Flamengo après huit saisons au São Paulo FC. Rodrigo Caio s’est rapidement imposé en défense centrale, d’abord aux côtés de Léo Duarte (parti depuis au Milan) puis de l’Espagnol Pablo Marí. Technique, élégant et très bon dans le domaine aérien, Rodrigo Caio a été la tour de contrôle de la défense flamenguista, tout en se montrant dangereux sur les coups de pied arrêtés offensifs, marquant notamment dans quatre compétitions différentes : championnat carioca, coupe du Brésil, Brasileirão et Libertadores.
Léonardo Pereira
La pièce maitresse de l’une des meilleures défenses de ce Brasileirão 2019. À seulement vingt-trois ans, le défenseur central de l’Athletico Paranaense a tenu la baraque contre vents et marées, faisant du Furacão une véritable forteresse, vainqueur avec les félicitations du jury de la Copa do Brasil. Le club de Curitiba sera de nouveau en Libertadores en 2020, grâce à lui et avec lui. À moins qu’un scout passe dans le Paraná.
Reinaldo
Vous la connaissez l’histoire du latéral brésilien très à l’aise techniquement qui sait également être décisif devant ? Oui ? Ah bon. Alors vous ne serez pas surpris de voir se faufiler dans notre XI la frimousse de Reinaldo, latéral-gauche au sein de la meilleure défense de ce Brasileirão, celle du São Paulo FC, et auteur de cinq buts pour les siens, une richesse pour un Tricolor peu généreux avec ses torcedores question spectacle cette saison. Le latéral offensif brésilien, une valeur sûre, comme Reinaldo.
Milieux
Carlos Sánchez
Carlos Sánchez est increvable. À trente-cinq ans, l’ancien du River et des Rayados de Monterrey a réalisé une nouvelle saison pleine. L’expérimenté Uruguayen fut l’homme à tout faire du milieu de terrain de ce Santos version Sampaoli, plus encore : Il fut la pierre angulaire de l’équilibre du jeu santista, un principe fondamental dans la philosophie de jeu du technicien gaúcho. Pour couronner cette belle saison, le grand frère de Nico de la Cruz se sera fendu de douze réalisations, une performance qui lui permet d’être le second meilleur buteur du club, et d’intégrer le top dix des artilheiros du championnat en 2019. Reste à savoir s’il restera à Vila Belmiro malgré le départ du crâne lisse de Jorge.
Everton Cebolinha
Fort de Brasileirão 2017 et 2018 prometteurs et d’une Copa America 2019 taille patron, le petit oignon n’en finit plus de monter en puissance. Avec un Luan plus en retrait cette saison, Everton a porté l’attaque du Grêmio avec ses onze buts et ses six passes décisives, s’imposant à seulement vingt-trois ans comme une valeur sûre du championnat. La confirmation d’un statut qui pourrait bien l’envoyer très rapidement hors vers des cieux plus fortunés, au grand dam des suiveurs du Brasileirão.
De Arrascaeta
Arrivé au Flamengo en début d’année avec la réputation d’être timide mais aussi d’être un crack, De Arrascaeta s’est adapté au club après des débuts difficiles. Souvent remplaçant sous Abel Braga, l’Uruguayen a profité de la blessure de Diego et de l’arrivée de Jorge Jesus sur le banc de Flamengo pour s’imposer dans le onze de départ. Meilleur passeur du championnat (14 passes) alimentant parfaitement le duo Bruno Henrique – Gabigol, De Arrascaeta a également ajouté 13 buts, dont celui de l’année, un magnifique retourné contre Ceará.
Thiago Galhardo
C’est bien simple, sans les performances de son milieu de terrain, c’en était fini du Ceará. Au-delà de ses statistiques flatteuses, douze buts pour l’ancien du Vasco, Thiago Galhardo a prouvé qu’à trente berges passées et de nombreuses tuniques enfilées au cours de sa carrière, il avait atteint une maturité dont aura bénéficié le vestiaire du Vovô tout au long de la saison. Une prestation qui n’aura pas manqué d’éveiller l’intérêt des écuries plus huppées, il évoluera à l’Internacional en 2020.
Attaquants
Bruno Henrique
À 28 ans, Bruno Henrique a réalisé sa meilleure saison en carrière pour sa première année avec Flamengo. Après un passage très discret du côté de Wolfsburg, Bruno Henrique avait retrouvé des couleurs du côté de Santos en 2017 puis avait connu un exercice 2018 plus difficile entre blessures et méforme avec un seul but en 28 matchs de championnat. Bruno Henrique a parfaitement débuté l’année 2019, gagnant le surnom de « Rei dos clássicos » avec des buts face à Fluminense, Vasco et Botafogo, terminant même meilleur buteur du championnat carioca. Bruno Henrique a également talonné Gabigol au classement des buteurs du Brasileirão et a été élu meilleur joueur du Brasileirão, mais aussi de la Copa Libertadores, des performances qui lui ont permis de connaître ses premières sélections avec l’équipe nationale.
Gabigol
Encore une recrue de Flamengo en 2019, également passé par l’Europe sans réussite, que ce soit à l’Inter Milan ou à Benfica. Gabriel Barbosa avait déjà rebondi dans son club formateur, Santos, terminant même meilleur buteur du Brasileirão 2018. Gabigol a remis ça en 2019 avec Flamengo (25 buts), devenant le premier joueur depuis Romário à conserver son titre de meilleur buteur. Également meilleur buteur de la Copa Libertadores, Gabigol a inscrit 43 buts pour Flamengo sur l’année, battant le record de buts d’Hernane pour un joueur de Flamengo au XXIe siècle. Dans le Brasileirão, on retiendra notamment son lob contre Santos afin de permettre à Flamengo de terminer la phase aller en tête du championnat. Appelé de nouveau en Seleção, Gabigol va désormais devoir choisir entre rester à Flamengo ou peut-être une nouvelle tentative en Europe.
Entraîneur : Jorge Jesus
Une évidence évidemment tant Jorge Jesus a marqué l’année. À son arrivée au mois de juin, Flamengo comptait alors huit points de retard sur le leader, un Flamengo qui termine finalement le Brasileirão avec 90 points (un record), seize points d’avance sur le dauphin Santos et 86 buts marqués. Jorge Jesus a révolutionné le club, permis à certains joueurs d’évoluer à leur meilleur niveau, avec il faut le dire, un effectif très au-dessus de la moyenne. Le bilan total du Mister portugais est de 27 victoires, 8 matchs nuls et 4 défaites, avec notamment une série de vingt-quatre matchs sans défaite dans le Brasileirão, un autre record. En remportant la deuxième Copa Libertadores de l’histoire du club, Jorge Jesus entre directement au panthéon des entraîneurs du club et fait aujourd’hui l’unanimité dans le club carioca.
Révélations : Michael (Goiás) et Eduardo Sasha (Santos)
L’attaquant de Goiás a été prépondérant dans le maintien en Série A de son club. Après des débuts sans briller (deux buts en 19 matchs sur la phase aller), Michael s’est éclaté en seconde partie de saison avec sept buts (dont quelques golaços) en seize matchs. L’attaquant de poche (1,66 m) est un miraculé, passé notamment par le football amateur, la troisième division du championnat goiano, mais aussi par les problèmes d’alcool et une implication dans le trafic de drogue. Michael, qui fêtera ses 23 ans au mois de mars, devrait rejoindre Flamengo en 2020 pour continuer sa progression.
En ce qui concerne Eduardo Sasha, si l’on peut également parler de renaissance, c’est plutôt dans l’aspect purement sportif qu’elle aura eu lieu. Arrivé à Vila Belmiro en 2018 après huit saisons exemplaires à l’Internacional Porto Alegre, son club formateur et sa ville de naissance, ce petit blond trapu avait été utilisé jusqu’alors un comme offensif de soutien, un homme de devoir voué à servir un joueur plus clinquant que lui. Puis vint la rencontre avec Jorge Sampaoli, qui transforma cette saison le mulet travailleur en étalon de compétition, meilleur buteur du Peixe et troisième à l’échelle nationale, certes à égalité avec Gilberto, l’attaquant de Bahia, mais sans tirer aucun pénalty. Sampa est décidément un sacré magicien, et la transformation de Sasha un surprenant tour de magie.
Par Simon Balacheff et Marcelin Chamoin


