Colo-Colo s’installe seul en tête, la Católica se rapproche, la U s’enfonce. Destins croisés des trois géants et quatrième journée riche en enseignements.
Le choc de la journée se déroulait à San Carlos de Apoquindo où le champion sortant, Universidad Católica accueillait la petite bête qui monte, Unión La Calera. Coincés d’un côté par les exigences continentales et une Copa Libertadores qui a (mal) débuté et donc nécessitait un rebond quelque jours plus tard, et des absences de poids, Buonanotte blessé, Pinares suspendu, les Cruzados s’en sont finalement tiré avec la victoire. Rien n’a été simple car La Calera a prouvé qu’elle pouvait regarder n’importe qui dans les yeux. La UC a éprouvé toutes les peines du monde à se montrer un tant soit peu fluide et s’est exposée à des Cementeros bien plus générateurs de danger mais pêchant par manque de justesse. En seconde période, le champion s’est toutefois montré plus entreprenant et, bien que s’exposant parfois, a finalement trouvé récompense sur un dernier coup franc de Vargas, plutôt mal tiré mais transformé en passe décisive pour Lobos. Un succès qui permet ainsi à la Católica de revenir sur sa victime du jour.
Ce court succès des Cruzados a donc fait les affaires de Colo-Colo. Se rendre à El Salvador, à 2400 mètres, pour affronter Cobresal n’est jamais une sinécure, le Cacique pourra garder le positif de son déplacement, celui d’avoir gratté le point lui permettant d’être désormais seul leader. Sur le terrain, les hommes de Mario Salas montrent toujours ces deux faces qui laissent encore quelque peu interrogatif : d’un côté un potentiel offensif que l’on sent présent mais qui peine à s’affirmer, à confirmer. De l’autre, une grande capacité à être rapidement déséquilibré défensivement sur les percées adverses. Et comme en face nous avions affaire à des Mineros qui ont montré pareilles caractéristique, le match a été d’une étonnante symétrie. Chacun a eu sa grosse occasion sur un ballon envoyé au second poteau sur un joueur seul, Pavez pour Colo-Colo en première période, Maldonado pour Cobresal en seconde période, chacun a pu compter sur les percées d’un latéral très offensif, Jorquera pour les locaux, Opazo pour les visiteurs, mais personne n’a su montrer la précision nécessaire à générer de l’émotion. Colo-Colo a semblé manquer d’explosivité (effet de l’altitude ?) quand Cobresal a gâché de belles situations de contre emmenées le plus souvent par Poblete. Reste que ce nul offre donc le leadership aux Albos, un leadership qui sera mis à l’épreuve lors du premier clásico de l’année face à la UC.
Loin, très loin de toutes ces préoccupations, la U n’en finit plus de s’enfoncer dans la crise. On sentait que la saison n’irait pas à son terme pour Kudelka, c’est désormais chose faite, l’Argentin est débarqué. La faute d’abord à un simple constat sportif après la deuxième défaite en quatre sorties ce week-end face à Unión Española. Tout n’est clairement pas noir chez les universitaires, mais le mal est profond. Car la U est capable de générer du danger tout en manquant de justesse dans ses derniers gestes, à l’image de Gabriel Torres qui a encore manqué un nombre incalculable de situations. Elle est ainsi capable de dominer une rencontre et de prendre les commandes assez justement au tableau d’affichage (merci au golazo de Matías Rodríguez). Mais elle est surtout fragile, collectivement, mentalement. Dès que les Hispanos ont accéléré, elle a ainsi exposé ses carences et totalement cédé dans sa tête. Yulián Mejía a envoyé l’un des buts de la journée, la U s’est alors effondrée, payant son repli défensif du second acte, et offrant encore un nouveau but, Herrera n’étant pas exempt de tout reproche sur le 2-1 signé Caballero à la 88e. Cette nervosité ambiante, qui semble pourtant ne pas toucher les relations entre le coach et ses joueurs, a fini par exploser quelques jours après la défaite puisqu’à l’issue d’une réunion des plus tendues avec sa direction, Kudelka a claqué la porte, affirmant au passage que le club « n’a pas de projet » et que certains « font du mal à l’institution », visant directement Sabino Aguad le directeur sportif, avant d’évoquer le cas Sebastián Beccacece, en situation d’échec au club, aujourd’hui jouant le titre en Argentine. On souhaite bien du courage à Alfredo Arias, nouvel entraîneur nommé quelques heures après le départ de Kudelka, dans l’énième mission reconstruction.
Ailleurs, le week-end avait commencé par la merveille de Ribery Muñoz pour O’Higgins venue sceller la victoire des Celestes sur Coquimbo, synonyme de deuxième place au général, Palestino a totalement fait exploser une Universidad de Concepción qui avait pourtant ouvert le score et se retrouve désormais lanterne rouge, Everton décroche son premier succès du championnat et respire enfin. En queue de classement Audax Italiano continue de glisser après sa défaite face à Huachipato, la troisième en quatre sorties.
Les buts
Résultats