Retour au championnat au Chili. Après une Copa América qui a vu sa génération dorée rappeler qu’elle n’était pas morte, alors que la Católica semble intouchable, d’autres géants se préparent à un deuxième semestre plus animé. Voire vital pour certains.

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On avait laissé la Primera División aux mains de la Católica, celle-ci a désormais six mois pour conserver sa place et poursuivre sa domination sur le pays. L’intersaison et la coupure provoquée par la Copa América aurait pu servir à tout bousculer, s’il est cependant un point commun à l’ensemble des clubs du championnat, c’est que ce ne fut pas le cas.

Mercato calme

Il suffit de regarder le tableau des transferts pour s’en rendre compte. À l’image de Colo-Colo qui fait partie de ceux qui n’ont recruté aucun joueur, même s’il a laissé partir Esteban Pavéz aux Émirats et libéré Agustín Orión et rêve désormais d’attirer Leonardo Gil. Il en est de même pour Universidad de Concepción et Palestino, ces derniers perdant tout de même le Mago Luis Jiménez (qui s’envole pour l’Arabie saoudite), Alejandro González (qui part en Équateur) ou encore Julián Fernández qui file en Argentine. Ailleurs, le plus souvent, ce sont des fins de prêts et peu d’arrivées. La Calera par exemple voit partir Thomas Rodríguez (Genoa), Walter Bou (Unión Santa Fe), tous deux en fin de prêt, attire Diego Rojas dans ses rangs et va tenter de relancer Nicolás Stefanelli après son passage mitigé en Europe. Au milieu de ce calme plutôt apaisant et qui veut aussi dire qu’on ne rebattra pas toutes les cartes dès la mi-saison, quelques-uns ont tout de même décidé de changer de tête. Huachipato nomme l’excellent Gustavo Florentín, Antofagasta, qui va lutter pour se sauver, fait appel à Juan Manuel Azconzábal dont le travail avait été salué du côté de l’Atlético Tucumán.

Reste tout de même quelques transferts plutôt intéressants sur le papier. L’arrivée de l’expérimenté Diego Vera à Curicó Unido, le retour au pays de Marcelo Cañete, qui va raviver les souvenirs le concernant à son époque Católica, ou celui de Matías Cahais, également ancien Cruzado, qui va tenter de stabiliser la défense de O’Higgins alors que Facundo Castro, ancien du Defensor, viendra dynamiter l’attaque celeste. On suivra également avec attention le retour de l’excellent Pablo Aránguiz à Unión Española. Du côté du leader Universidad Católica, on rapatrie un ancien de la maison, Alfonso Parot, et on réussit l’un des coups de l’été avec le retour au pays de l’international Francisco Silva, double champion des Amériques avec la Roja, et de retour ainsi au club sept ans après l’avoir quitté. De quoi renforcer un groupe déjà homogène et au-dessus des autres, de quoi surtout inquiéter l’ensemble des prétendants à la succession d’une équipe qui a roulé sur la première phase de la saison. Et puis, il y a le cas Universidad de Chile.

Paredes dans la légende, la U en B ?

Loin des rêves de titre, la U va devoir mettre le bleu de chauffe pour s’éviter la relégation. Son maintien dans l’élite sera l’une des grandes questions de cette deuxième partie de saison, et rien n’augure de bon à l’approche de ce deuxième semestre. Alfredo Arias a coupé les ponts avec certains cadres, son conflit avec Johnny Herrera ayant contribué à mettre une ambiance loin d’être propice a travail dans le vestiaire, le club doit gérer l’impatience et la colère de ses fans, et surtout cherche à recomposer son groupe. Ángelo Araos est parti au Brésil, Sergio Vittor rentre en Argentine, Gabriel Torres, à la dérive au club, file en Équateur et Matías Campos Toro est envoyé en Primera B. Niveau arrivées pas grand-chose : l’excellent Marcos Riquelme devrait apporter son lot de buts à une attaque, Osvaldo González l’un des cadres de la défense à trois de l’époque Sampa, revient sauver la maison bleue.

Le cas de la U devrait animer le second semestre avec une autre grande question : Esteban Paredes entrera-t-il définitivement dans l’histoire du football local. Le Tanque de Colo-Colo n’est certes pas forcément dans les petits papiers de son coach Mario Salas (au nom notamment de l’ambitieux projet 60/40 de Blanco y Negro qui vise à ce que 60% de l’effectif soit formé au club), mais il n’est désormais plus qu’à trois buts de doubler Chamaco Valdés pour devenir le meilleur buteur de l’histoire de la Primera División. S’il y parvient, il lui restera à viser celui de Carlos Caszely, 208 avec le club de Macul (Paredes est à 190) et pour cela, la Tanque envisage déjà de prolonger l’aventure de six mois, ce qui devrait plaire à son coach…

Arias saute déjà

Deux journées de reprise et les choses ne changent pas. La Católica continue de dominer les débats, s’offre deux succès sans prendre de buts et surtout creuse davantage l’écart sur ses poursuivants, aidée par un Colo-Colo qui n’avance pas malgré deux matchs à la maison (match nul contre Everton, défaite face à Curicó Unido) et une Unión La Calera qui peine à suivre le rythme même si elle ne perd pas. Rien ne change donc, sauf du côté de la U. Pas sur le plan des résultats, les Universitaires n’étant toujours pas capables de garder un résultat, même lorsqu’ils jouent en supériorité numérique en menant au score pendant plus d’une heure face à Palestino, mais au niveau des têtes. Car les deux nuls de la U en guise de reprise l’ont placé en position de relégable. La faute à un Antofagasta qui a électrocuté O’Higgins en ouverture (6-3, 5-0 à la pause) et semble reprendre sa marche en avant. C’en était donc trop pour les dirigeants d’Azul Azul, Alfredo Arias et son unique victoire en douze matchs de championnat, sont ainsi priés d’aller exercer ailleurs. Hernán Caputto va assurer l’intérim alors que les Pumas d’Antofagasta se présentent au Nacional ce samedi pour ce que l’on appelle une rencontre à six points. La pression risque d’être maximale.

Les buts de la 16e journée

 

Classement

chij16

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.