Étonnante dix-septième journée de Primera Division. Car alors que la Católica aucun leader n’en profite pour recoller. Tant bien que pendant que les Cruzados conservent leur matelas, derrière, la lutte devient intense, au point que les tensions augmentent.

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Au moment de pénétrer sur la pelouse de San Carlos de Apoquindo, l’Universidad Católica pouvait déjà assommer le championnat 2019. Car quelques heures auparavant, Colo-Colo a craqué à Rancagua à l’image de son Mago Jorge Valdivia. Avant l’incident sur lequel nous allons revenir, le Cacique a encore souffert. Mario Salas a beau s’en remettre aux cadres, rappelant les expérimentés Jaime Valdés et Esteban Paredes dès le coup d’envoi, son équipe semble sans solution. Jamais véritablement dangereux, les Colocolinos ont fini par s’exposer, une frappe lointaine de Doffo bien claquée par Cortés en guise d’avertissement n’aura pas suffi. Sur un corner travaillé qui permettait à Cereceda de centrer librement, le jeune portier du Cacique sortait à la pêche et permettait à Paulo Magalhaes de marquer dans le but vide. Le mal était fait. Comme l’expliquera parfaitement Doffo en après match, O’Higgins s’est parfaitement attelé à la tâche consistant à annihiler toute tentative de construction adverse. Sans idée, Colo-Colo n’a donc même pas pu véritablement compter sur son Mago entré peu après l’heure de jeu. Car si Valdivia a donné un peu plus de fluidité au jeu des Albos, il finira pas craquer en fin de partie, s’en prenant très durement à Ángelo Hermosilla, l’arbitre de la rencontre, s’en prenant ainsi à sa maman et lui disant qu’il n’était « qu’une merde » et n’aurait « jamais la moindre chance d’être arbitre FIFA », le tout parce que l’arbitre n’a pas voulu lui accorder une faute de Tomás Alarcón au milieu de terrain et l’avait exclu pour une première salve d’insulte. Et voilà comment Colo-Colo se retrouve dans la crise, enchaînant un troisième match sans victoire avant d’accueillir un Unión Española placé à trois longueurs derrières. Et voilà comment donc, il offrait à la Católica une belle occasion de s’envoler.

Mais donc, la Católica n’a pas saisi l’opportunité. Pourtant le début de rencontre a été parfaitement contrôlé par les Cruzados. Sans forcément générer de grandes occasions, les hommes de Gustavo Quinteros ont géré les pirates de Coquimbo et ont trouvé juste récompense sur le septième but de Chapita Fuenzalida, totalement oublié par une défense attirée par le ballon sur une action caractéristique de cette Católica, transition rapide, précision du contre. Et pourtant, alors qu’elle virait en tête à la pause, on sentait que les visiteurs allaient avoir un coup à jouer. Le début de second acte le confirmait. Appuyant sur les ailes, les hommes de Patricio Graff se montraient enfin véritablement menaçant et allaient égaliser sur un énième centre coupé par Mauricio Pinilla mais surtout dévié par Valber Huerta dans ses buts. 1-1, tout était à refaire pour la Católica qui n’allait pas parvenir à reprendre les devants, la faute à son imprécision dans le dernier geste. Les Cruzados devront donc se contenter d’un point qui leur en offre dix d’avance au général à treize journées de la fin. À noter tout de même les incidents en tribune côté visiteurs, les supporters de Coquimbo ayant lancé de multiples projectiles sur le terrain et conduisant les dirigeants de la UC à enquêter pour identifier les fauteurs de trouble.

Reste que si Católica et Colo-Colo n’avancent pas, les poursuivants directs bloquent tout autant. Audax se fait surprendre chez lui par Huachipato (qui joue tout de même quarante minutes en infériorité numérique), La Calera a dû se contenter du nul face à Palestino au terme d’un match passionnant à suivre, Unión Española est tombé à Viña del Mar face à Everton. Conséquence, derrière, on se rapproche. Curicó Unido met treize secondes pour ouvrir le score face à la U de Concepción mais attend les dix dernières minutes, et un doublé de Jaime, pour tuer le match et plonger le Campanil dans la tourmente (lanterne rouge, aucune victoire depuis quatre mois) au terme d’une rencontre marquée notamment par les accusations d’Alexis Rolín envers Francisco Gilabert, l’arbitre de la rencontre, qui aurait été l’auteur d’insultes racistes envers le joueur, des faits démentis par le défenseur local, Mario Parra, au marquage de Rolín sur l’action, mais qui devraient conduire à une enquête.

Reste enfin le cas de la U. Arias limogé la semaine précédente, l’Universidad de Chile se présentait au Nacional dirigée par Hernán Caputto et surtout avec l’extrême interdiction de s’incliner, le visiteur du jouer, Antofagasta, pointant juste devant avec le même nombre de points mais une meilleure différence de buts. Crispée, la U concédait la première occasion d’entrée de partie, une tête de Tobías Figueroa s’écrasant sur le poteau de Fernando De Paul dès la vingtième seconde. Ç’aurait pu être un tournant, ce fut peut-être un signe. Car ensuite au fil des minutes, la U est sortie de sa torpeur et s’est créée plusieurs situations notamment par Guerra, Riquelme et Benegas. Reste que le danger de tomber dans les abysses n’était jamais loin, à l’image de cette tête de Peñailillo qui s’écrasait sur la transversale de De Paul en début de deuxième acte. Mais, sans doute est-ce un signe, la U ne cédait pas. Mieux, elle allait arracher une victoire, la première depuis près de trois mois, dans les derniers instants, Leandro Benegas surgissant au deuxième poteau pour tromper Garcés. C’est donc ainsi que le peuple azul respire un peu, sa U sort de la zone rouge. Rien n’est fait cependant, car le calendrier est terrible : déplacement au Nicolás Chahuán Nazar pour défier La Calera, puis réception de la Católica pour un Clásico Universitario qui s’annonce brûlant, deux matchs que le défenseur central Osvaldo González devrait ne pas jouer, sorti sur blessure. Preuve que le chemin sera semé d’embûches.

Résultats

chij17r

Classement

chij17c

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.