Alors que la Católica n’avance plus vraiment, que Colo-Colo s’enfonce doucement dans la crise et que la surprise La Calera est passée, un nouveau prétendant n’en finit plus de s’affirmer : Audax Italiano. De là à croire en un titre fou ?
Les semaines se suivent et se ressemblent en Primera División. En clôture de la journée (ou presque), la Católica pouvait accentuer son avance au classement mais a éprouvé toutes les peines du monde à trouver la solution – elle n’y est d’ailleurs pas arrivée – face à un O’Higgins parfaitement organisé et bien décidé à frapper en contre, ce que les jaunes célestes auraient pu réussir à faire avec un peu plus d’ambition et de justesse. Bilan, les Cruzados ont encore laissé filer des points, poursuivant leur cycle victoire/nul. Mais une fois encore, personne n’en profite véritable. Personne ou presque. Car si Colo-Colo n’en finit plus de tomber, d’autres commencent à sortir du bois.
Ces autres, ce sont les « Italiens » d’Audax Italiano. Après la victoire arrachée dans le clásico face à Unión Española, les Tanos se rendaient à Cavancha pour défier les Dragones d’Iquique. Les hommes de Juan José Ribera peuvent s’appuyer sur un système équilibré, qui mise sur les complémentarités à l’image de l’association Holgado, mangeur de profondeur, et Jeraldino, parfait pivot/remiseur et un jeu rapide et vertical. Audax s’est ainsi procuré les meilleures situations et a logiquement ouvert le score alors que le premier acte commençait à tirer sa révérence. Si Iquique a un temps espéré, entrant mieux dans la deuxième mi-temps, bien aidé en cela par l’égalisation rapide de Donoso, les Tanos ont ensuite repris le jeu à leur compte, Holgado a délivré une merveille de caviar à Espinoza avant d’offrir un récital de une-deux avec son compère de l’attaque pour tuer le match. Et ainsi, Audax a enchainé une deuxième victoire qui lui offre ainsi la deuxième place au général, à treize longueurs du leader. Reste désormais à confirmer et la réception de Colo-Colo le week-end prochain a tout de l’occasion idéale.
Idéale car le Cacique est à la dérive. En déplacement à Concepción pour y affronter une U de Conce qui n’avait plus gagné le moindre match depuis près de cinq mois, la bande à Mario Salas a sombré. Ce Colo-Colo manque de rigueur défensive, à l’image du premier but inscrit par Pato Rubio (son huitième face aux Albos) d’entrée de match, mais surtout manque d’idées et de caractère. Si Bolados a ramené les siens au score dès le début du second acte, le relâchement immédiat a été sanctionné par les locaux. Rabello a pu se promener tranquillement dans la défense du Cacique pour redonner l’avantage à la lanterne rouge du championnat, et plier l’affaire en fin de partie. Entretemps, Colo-Colo n’a rien proposé, semble sans idées. Pour l’instant, la position de Salas n’est pas menacée, mais avec Audax Italiano à La Florida puis le Superclásico face à la U en approche, le danger est réel. Au point que les joueurs n’auront pas le droit aux jours fériés des festivités nationales pour se reposer. Cela commence à ressembler à un baroud d’honneur.
Alors si Colo-Colo a probablement tiré un trait sur le titre, il doit s’accrocher pour garder une place en Libertadores. Doublé par Audax, le Cacique a eu le bonheur de voir La Calera tomber chez elle, certes surprises dans les arrêts de jeu du match par les Pumas d’Antofagasta mais surtout coupable d’une première période totalement ratée et d’un second acte marqué par de nombreux ratés devant le but. Mais Colo-Colo ne peut clairement pas se reposer car derrière, le duo Palestino – Huachipato se rapproche dangereusement, enchainant les succès (2-0 cette semaine respectivement face à Coquimbo et Curicó). Ainsi, une mauvaise performance de Colo-Colo la semaine prochaine pourrait signifier la chute du top 3 synonyme de Libertadores.
Avec les victoires de Concepción et d’Antofagasta, l’autre géant en danger se nomme Universidad de Chile. En déplacement au Santa Laura, la U a confirmé qu’elle avait retrouvé de la consistance dans le jeu, mais faute de n’avoir véritablement su concrétiser ses temps forts, elle a dû se résigner à sauver un point face à d’excellents Hispanos. Un nul face à Unión Española n’est en soi pas un mauvais résultat, mais ce quatrième nul consécutif ne fait pas avancer et l’écart avec la zone rouge continue de se réduire. Avant d’accueillir Palestino et d’aller au Monumental pour le Superclásico, la U n’a désormais qu’un point d’avance sur Antofagasta premier relégable, deux sur la U de Conce, lanterne rouge.
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