Les journées défilent et l’inévitable se rapproche. Alors qu’aucun de ses poursuivants ne parvient à enchaîner ou même à lancer une série, la Católica file tranquillement vers le titre. Pendant ce temps, la U a beau s’améliorer, elle commence à manquer de temps.

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S’il y a une chose qui semble inéluctable, c’est bien que la Católica file vers le titre. Ne perdant pas même lorsqu’elle souffre, à l’image du clásico universitario de la semaine passée – nous allons y revenir, elle sait aussi parfaitement gérer ses temps forts et prendre les points lorsqu’ils se présentent à elle. En déplacement tout au Nord à Antofagasta, elle n’a mis que huit petites minutes pour prendre les devants au terme d’une action collective toujours aussi limpide. Comme souvent une fois devant au score, elle s’est repliée et a aussi souffert. Bello a trouvé le poteau de Dituro avant de voir ses Pumas réduits à dix pour deux jeux dangereux de Nery Leyes. Et pourtant, Antofagasta est parvenu à égaliser juste avant la pause, laissant planer la possibilité d’un exploit. Mais rien n’y a fait. Parce que les Cruzados ont pris le contrôle du match, n’ont cessé de pousser et menacer les cages de Garcés et ont fini par être justement récompensés en toute fin de partie. Cette défaite plonge les Pumas plus que jamais dans la zone rouge, mais lance surtout la Católica vers le titre.

Car pendant ce temps, le principal poursuivant, Colo-Colo a encore trébuché. Tout était pourtant prêt au Monumental pour que ce soit la grande soirée d’Esteban Paredes. Tout le peuple albo attendait le but, celui qui allait faire devenir le Tanque seul meilleur buteur de l’histoire du championnat une semaine après le 215e inscrit face à Palestino, celui qui permettait d’égaler Chamaco Valdés. Le souci de cette chasse au record, c’est qu’elle cache une série négative (une victoire en quatre sorties et quatre points pris sur douze possible). L’autre souci, c’est qu’elle fait oublier qu’il y a toujours un adversaire en face. Et Cobresal l’a fait sentir d’entrer lorsque Reynero, totalement oublié par la défense du Cacique, ouvrait le score dès la quatrième minute. Derrière, Colo-Colo a eu du mal à venir se porter sur les cages adverses : une situation pour Paredes, une tête de Costa et une mine de Villanueva, telles furent les seules occasions du premier acte. Un premier acte qui aurait pu tourner à la catastrophe si Reynero et surtout Gaete avaient su se montrer plus efficaces en contre. La suite ? Un Colo-Colo nerveux, qui laisse des espaces et ne parvient pas à être véritablement dangereux et accumule les fautes. Et se fait finalement punir en fin de partie, Reynero s’offrant un doublé. Rien ne va pour ce Cacique version Mario Salas qui se retrouve désormais à treize points du leader et va rapidement devoir commencer à sauver sa place de qualifié pour la Libertadores et préparer la saison prochaine.

La chance du Cacique c’est que derrière lui, peu sont capables d’enchaîner, seul Audax Italiano s’impose parmi les autres équipes du top 7, porté par sa machine à but Ignacio Jeraldino dont le dixième but inscrit en championnat est synonyme de victoire arrachée lors du clásico de colonias face à Unión Española. Pour le reste, tout le monde se regarde et personne n’avance. Cela profite aux équipes placées juste en-dessous du top 7, à commencer par Huachipato qui une semaine après l’incroyable victoire 4-3 arrachée face à Antofagasta s’en va atomiser O’Higgins à Rancagua.

Reste enfin le cas de l’Universidad de Chile. Certes la U ne gagne toujours pas, mais ses deux dernières sorties sont véritablement prometteuses. Il y a d’abord eu le clásico universitario que les hommes de Caputto ont copieusement dominé, proposant une belle variété de jeu (attaques placées, centres, frappes lointaines, coups de pied arrêtés) et ne devant la perte de deux points qu’à une efficacité létale des Cruzados et à un Dituro absolument infranchissable. Il y a eu ensuite le déplacement à Coquimbo où l’on a encore vu les bons enchaînements collectifs de la U, même si moins intenses que la semaine précédente, mais surtout le caractère des universitaires que se sont retrouvés encore menés au score mais ont réussi à ne pas couler, sauvant le nul sur une merveille du tout aussi merveilleux Leo Fernández, dont vous suiviez jusqu’ici les exploits avec Fénix en Uruguay. Cela ne fait donc que deux points sur six, un classement toujours aussi piégeux, mais la U sait désormais quel chemin elle doit suivre si elle veut se sauver.

Résultats

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Classement   

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.