Pour la première fois de son histoire, la Católica décroche le tricampeonato. Pendant ce temps, la lutte pour les accessits et la survie n’a jamais été aussi chaude. Retour sur l’avant-dernière journée d’un tournoi toujours aussi fou.

bandeaubielsa

Universidad Católica et Unión La Calera s’affrontaient dans ce qui était la grande finale du championnat. Pour les pensionnaires de San Carlos de Apoquindo, l’équation était simple : tout autre résultat qu’une défaite leur assurait le titre. Alors les hommes d’Ariel Holan ont d’abord cherché à se mettre à l’abri, se procurant quelques situations, les plus belles pour Fernando Zampedri, seul face au but vide, et Valber Huerta dont la tête était claquée par l’excellent Alexis Martín Arias. Mais le premier acte restait équilibré, La Calera s’appuyant comme bien souvent sur Yonathan Andía, Erick Wiemberg et Juan Leiva pour générer du danger. Des Cementeros bien plus dangereux en deuxième période, contrôlant la possession et menaçant rapidement Matías Dituro - but de Gonzalo Castellani refusé au VAR pour un hors-jeu du passeur Jeisson Vargas, frappe lointaine d’Andrés Vilches sortie par le portier cruzado. Malheureusement pour les hommes de Vojvoda, jamais ils n’allaient parvenir à faire trembler les filets, sans jamais pourtant baisser les bras et tentant jusqu’au bout de briser la course folle du destin. Il n’en sera rien donc, l’Universidad Católica décroche un titre mérité tant sa gestion de ce tournoi particulier a été parfaite et, par les nombreux jeunes qu’Holan a lancé - huit U21 utilisés par l’entraîneur argentin aux côtés d’Ignacio Saavedra, vingt-deux ans (citons Marcelino Núñez, César Munder, Gonzalo Tapia, Clemente Montes, Carlos Salomón et Aaron Astudillo), peut espérer des lendemains tout aussi bons. Reste que cette nouvelle étoile décrochée permet à la Católica d’entrer dans un club très fermé, celui des tricampeónes, une liste qui ne comptait que trois membres jusqu’ici, Deportes Magallanes (1933,1934,1935), Colo-Colo (1989, 1990, 1991 puis Apertura et Clausura 2006/Apertura 2007) et Universidad de Chile (2011, Apertura et Clausura 2012).

Colo-Colo n’est pas sauvé

Loin des joies, la tension du Monumental. À l’heure d’accueillir Cobresal, Colo-Colo savait qu’il devait s’imposer pour prendre son destin en main. Mais le Cacique n’y est pas parvenu. La faute à cette incapacité récurrente à prendre le jeu véritablement à son compte, à faire preuve de maîtrise durant plus d’une mi-temps. Certes les hommes de Gustavo Quinteros auraient pu s’imposer, si Parraguez s’était montré plus adroit, si Mouche n’avait pas croqué deux énormes situations et surtout si les polémiques arbitrales n’avaient pas décidé du sort de la rencontre. Car c’est aussi ce que l’on retiendra en premier. Non pas que Colo-Colo n’est pas parvenu à véritablement étouffer un Cobresal bien trop orphelin de Marcelo Cañete pour être un tant soit peu dangereux, non, on retiendra l’incroyable décision de la 95e minute, celle qui montre la faute de Pablo Cárdenas sur Maximiliano Falcón, ce pied qui vient s’écraser sur le tibia du central colocolino. Suffisant normalement pour que le VAR permette de siffler le penalty pensait-on, deux angles montrant clairement que Cárdenas n’avait jamais touché le ballon. Mais c’était oublier que pendant que Julio Bascuñán avait fait des siennes en finale de la Coupe du Monde des Clubs, ses compatriotes s’en servaient de modèle. Il n’y aura donc pas eu de penalty pour Colo-Colo, celui qui aurait assuré le maintien (si transformé). Ne restent donc que les regrets d’un deuxième acte plus intéressant que le premier (même si donc, pas forcément démentiel) et surtout la pression d’une dernière journée qui s’annonce terrible.

Car si le sort du Deportes Iquique est scellé, dans les ultimes secondes, les Dragones Celestes étant rejoints par Audax Italiano à la 89e minute alors que la U de Conce sauvait le nul dans les arrêts de jeu face aux Wanderers, la lutte finale pour la survie s’annonce folle et les différents cas sont nombreux. Alors comment simplifier ? En écrasant Everton (3-0), Coquimbo Unido s’est offert un joker : il peut encore ne pas descendre directement. Il faudra pour cela faire mieux que Iquique sur la prochaine journée, le principal souci étant que l’adversaire sera Palestino qui lutte pour une place en Libertadores. Pour Colo-Colo, le calcul est encore plus simple : il faudra s’imposer à Rancagua face à un O’Higgins qui joue une place en Sudamericana. Cela leur permettrait de doubler soit Audax, soit La Serena qui s’affrontent. Si Colo-Colo devait rester à la seizième place à l’issue de la prochaine journée, sa seule chance d’éviter à devoir passer par un barrage pour la survie ne tiendrait que dans les résultats de Coquimbo et Iquique. Si Iquique passe dernier, Colo-Colo sera sauvé, quoi qu’il arrive. D’autres cas impliquent aussi la U de Chile mais par souci de ne pas vous perdre, on préfère ne pas en ajouter. Une chose est sûre, les quatre-vingt-dix dernières minutes du marathon chilien s’annoncent incroyables.

Résultats

Deportivo Antofagasta 1 – 0 O'Higgins

Unión Española 1 – 1 La Serena

Curicó Unido 0 – 0 Universidad de Chile

Universidad Católica 0 – 0 Unión La Calera

Audax Italiano 1 – 1 Deportes Iquique

Santiago Wanderers 1 – 1 Universidad Concepción

Coquimbo Unido 3 – 0 Everton

Colo-Colo 0 – 0 Cobresal

Huachipato 1 – 0 Palestino

Classement

Position

Équipe

 

Points

 

Diff.

 

1

Universidad Católica

 

62

 

+29

 

2

Unión La Calera

 

57

 

+19

 

3

Unión Española

 

52

 

+5

 

4

Palestino

 

50

 

+4

 

5

Universidad de Chile

 

49

 

+14

 

6

Deportivo Antofagasta

 

48

 

+3

 

7

Huachipato

 

46

 

0

 

8

Cobresal

 

44

 

+2

 

9

O'Higgins

 

44

 

+1

 

10

Santiago Wanderers

 

44

 

-9

 

11

Curicó Unido

 

43

 

-13

 

12

Universidad de Concepción

 

41

 

-7

 

13

Everton

 

40

 

-5

 

14

Deportes La Serena

 

39

 

-5

 

15

Audax Italiano

 

38

 

-5

 

16

Colo-Colo

 

38

 

-10

 

17

Deportes Iquique

 

35

 

-10

 

18

Coquimbo Unido

 

34

 

-13

 


 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.