Il aura fallu quatre-vingt-dix minutes de combat et de tension pour que le Cacique parvienne à éviter son pire cauchemar. Face à une Universidad de Concepción trop nerveuse pour en profiter, Colo-Colo reste ainsi le seul chilien à ne jamais avoir connu la relégation.

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Tension extrême à Talca. Quatre-vingt-dix minutes au bord d’un précipice nommé relégation et un climat porteur de tous les excès. Au moment de pénétrer sur le terrain Colo-Colo et Universidad de Concepción savaient qu’ils abattaient leur dernière carte, jouaient leur dernière chance de survie dans l’élite chilienne. Et finalement, tout s’est probablement joué d’entrée de partie, impliquant un homme, le seul colocolino à surnager depuis des mois : Pablo Solari. L’Argentin, prêté par Talleres, se montrait d’abord fautif d’une énorme semelle sur le tibia d’Eric Godoy qui aurait dû lui valoir une expulsion logique – à la fois selon les règlements, ensuite eu égard à la jurisprudence que peut être par exemple le rouge reçu par Bolados le week-end dernier. Mais il n’en fut rien. Et moins de dix minutes plus tard, servi sur la droite, l’Argentin se jouait de la défense adverse (bien passive) et d’un Guillermo Reyes bien peu inspiré pour ouvrir le score. Ce but venait récompenser une bonne entame des hommes de Quinteros, qui s’étaient procurés deux situations : une demi-volée de Jara parfaitement servi par Parraguez et une tête du Búfalo au deuxième poteau. On aurait pu penser qu’il allait libérer les joueurs. Il n’en fut rien.

D’un côté Colo-Colo a alors choisi d’attendre, de l’autre, le Campanil, qui aime habituellement essayer de combiner, n’a fait qu’envoyer de longs ballons et entrer dans la lutte. Le match était haché par les nombreuses fautes, la tension palpable. À la pause, Colo-Colo était en ballotage favorable. La chance du Cacique était que la U de Conce n’allait jamais véritablement entrer dans son match, ne faisant qu’abuser de ces longs ballons faciles à lire pour une défense. Par moment les hommes de Balladares tentaient de combiner, posant alors quelques frissons dans les lignes colocolinas mais sans pour autant être véritablement dangereux. La seule vraie occasion était une frappe en pivot de Watermann sur une touche et l’enroulée non cadrée de Cabrera qui lui faisait suite. Rien de plus. Les meilleures situations étaient finalement pour le Cacique, toujours du duo Solari – Parraguez, le premier trouvant la lucarne, le second, précieux dans son jeu de remise étant à l’origine du centre de Fuentes qui passait à un rien de tuer le match. Ainsi, Colo-Colo n’aura jamais véritablement tremblé. La dernière émotion était l’expulsion au VAR de Leandro Díaz (pour une semelle sur le tibia de son adversaire qui n’était pas sans rappeler celle de Solari en début de match). Colo-Colo se sauve ainsi dans l’élite, espère par la même retrouver le calme et peut se tourner vers la finale de la Super Coupe, prochain rendez-vous. De son côté, l’Universidad de Concepción cherchera désormais à revenir immédiatement dans l’élite, comme ce fut le cas lors de sa dernière relégation, en 2013.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.