Quart de finale aller de la Liga Águila avec notamment une double confrontation entre les clubs de Bogotá et de Medellin. Et ce sont les Bogotanos qui ont frappé un grand coup.

On attendait à Atanasio Girardot plein, c'était loin d'être le cas samedi soir où le DIM, champion en titre, recevait Santa Fe. On attendait une réaction des joueurs de Medellin, méconnaissables sur cette phase retour et non tête de série après leur défaite lors de dernière journée.

Contre attente, ce sont bien les joueurs de Gustavo Costas qui sont mieux entrés dans le match, avec une énorme occasion pour Humberto Osorio. Seul à un mètre face au but vide, il n'a pas réussi à accrocher le cadre des buts de David González (3e). C'est bel et bien contre le cours du jeu quelos Poderosos de la Montaña vont ouvrir le score. À l'affut, Mauricio Cortés repris de la tête le ballon mal renvoyé par Leandro Castellanos, le gardien de Santa Fe (10e 1-0). On pensait que ce but allait les libérer mais ils se sont sabordés presque dans la foulée. Sur un ballon anodin à l'angle de la surface de réparation, Pertuz a manqué son dribble. Il n'en fallait pas plus pour Anderson Plata qui après avoir éliminé Didier Moreno, a glissé le ballon entre les jambes du gardien international colombien (17e 1-1). Si le rapport de force a été équilibré en première période, losCardenalesont pris le dessus dès de le début du deuxième acte. L'excellent Jonathan Gomez a déposé un coup-franc sur la tête de Leyvin Balanta pour logiquement permettre aux siens de prendre l'avantage (1-2 56e). À court d'idée, les joueurs de Leonel Álvarez ont eu toutes les peines du monde à se montrer dangereux, sauf sur une tête de Caicedo, sortie par Castellanos. Si le DIM a poussé dans les derniers instants avec deux occasions. La première sur coup-franc, après un cafouillage le ballon est revenu dans les pieds de l'équipe paisa, mais le portier bogotano a repoussé la frappe du joueur du DIM (89e). Même fin sur la frappe de Cortés au bout du temps additionnel (90e+2). Avec cette victoire logique à l'extérieur, Santa Fe a fait un grand pas vers une qualification en demi-finale, même sans le système où le but marqué à l'extérieur vaut double en cas d'égalité. Les derniers vainqueurs de la Copa Sudamericana ont plutôt maitrisé leur sujet avec comme souvent ces derniers temps, un très bon Jonathan Gomez. Après la rencontre, il est difficile de les voir céder à domicile la semaine prochaine.

L'autre match entre une équipe de la capitale face à une équipe de la deuxième ville du pays se jouait dans un Campín rempli et chaud comme la braise. Qualifié lors de la dernière journée, Millonarios recevait l'Atletico Nacional, qui comme d'habitude en Liga Águila avait envoyé ses remplaçants après la qualification en finale de la Sudamericana en milieu de semaine. Sans complexe, ce sont eux qui se sont mis les premiers en action et c'est donc logiquement qu'ils ont ouvert le score. À 30 mètres, Arley Rodríguez a envoyé un caviar pour Rodin Quiñónes qui a marqué dans le but vide après avoir éliminé le gardien de Millos (15e 0-1). Ce but a donné de la folie au match. Libérés losAzules ont enchainé les occasions … et les maladresses aussi. Seul face au but Escobar n'a pas trouvé le cadre (32e). Même chose dans la foulée pour Cadavid, venu placer sa tête sur corner mais qui a échoué à quelques centimètres du poteau gauche (33e). Et pourtant en bonne position, le meilleur buteur du championnat, Ayron Del Valle, a vu sa tête repoussée par Cristian Vargas (45e+2). En difficulté dans la finition, Millos aurait même pu se retrouver mené de deux buts si Arley Rodríguez n'avait pas gâché une occasion en contre (31e). Même scénario en deuxième période, LosEmbajadores se procurent trois grosses occasions. Del Valle, seul face à Vargas envoie la balle au-dessus (51e). Pire, quand le meilleur buteur du championnat a pu tromper le portier du Nacional, c'est Barreto, son coéquipier, qui a empêché l'égalisation en touchant (inutilement) le ballon alors qu'il prenait le chemin des filets (60e). Enfin Escobar, seul au deuxième poteau a envoyé le ballon en orbite. Heureusement pour le rythme cardiaque des supporters Diego Cocca a fait entrer David Macalister Silva. Sur un de ces premiers ballons, il a décalé Maximiliano Núñez. Son centre a trouvé la tête d'Ayron Del Valle pour libérer El Campín (67e 1-1). Sept minutes plus tard, il a lui-même fait le travail sur une frappe longue distance, déviée par un défenseur du Nacional (74e 2-1). Millos aurait même pu corser l'addition mais ni Del Valle (85e), ni Henao (88e) n'ont trompé Vargas. Ce manque de réalisme pourrait coûter cher aux joueurs bogotanos dans une semaine pour le match retour. Cette victoire a au moins un mérite, elle valide la présence de Millos à la Libertadores 2017. Avec un déchet technique inhabituel, et sans Rueda sur le banc, le Nacional a craqué en deuxième période. Nul doute que ça ne sera pas la même musique à l'Atanasio Girardot.

Un des autres favoris qui a craqué c'est le Deportivo Cali, en déplacement sur la pelouse de Bucaramanga. Sur une pelouse en très mauvais état, en raison des gros orages qui s'abattent en ce moment sur la Colombie, les Caleños se sont montrés les plus dangereux en première période par Giraldo, en bonne position mais qui a envoyé sa frappe sur la barre (2e), Mayer qui a manqué son face à face avec Bava (16e), le gardien uruguayen de Buca (passé par Rosario Central en Argentine), mais surtout avec Preciado qui a manqué son pénalty (39e). Mais ils peuvent aussi remercier leur gardien Camilo Vargas, auteur d'une double parade salvatrice (33e) devant les attaquants santandereanos. C'est donc logiquement qu'ils ont ouvert le score en début de deuxième période. Si Harold Preciado a fait preuve de maladresse, José Lloreda a montré qu'il pouvait lui aussi enfiler le costume de sauveur. Sa tête décroisée, suite à un centre parfait de Daniel Giraldo, a permis aux visiteurs de prendre les devants (47e 0-1). Paradoxalement, ce but a assommé les joueurs de Mario Yepes qui petit à petit ont commencé à reculer malgré les alertes. Dario Rodriguez a sollicité Camilo Vargas par deux fois (62e et 66e). Ils ont donc craqué une première fois suite à l'enchainement contrôle poitrine, demi-volée de Mauro Guevgeozián (1-1 71e), l'international arménien (2 sélections) de l'Atlético Bucaramanga (oui un uruguayo-arménien ça existe). Cette égalisation a été entachée d'une grosse poussette du buteur sur un défenseur. Bien plus entreprenant, les Bumangués ont pris l'avantage à dix minutes de la fin grâce à l'infernal Dario Rodriguez qui a repris la déviation de Mauro Guevgeozián (2-1 82e). Cette rencontre a même tournée au cauchemar pour Cali puisque dans la foulée du deuxième but, Abel Aguilar (ancien du TFC) a vu rouge pour une obstruction inutile au milieu du terrain. Cette expulsion sévère viendra renforcer la colère de l'équipe Verdiblancoqui n'a pas été aidée par l'arbitrage. Sentiment peut-être légitime mais la défaite sera aussi à mettre sur le dos d'une absence totale de jeu après l'ouverture du score et qui pourrait coûter cher. À noter dans cette rencontre, l'expulsion d'un ramasseur de balle, dont l'attitude n'a visiblement pas plus à l'arbitre.

Dans le dernier quart, Tolima a réussi à renverser la vapeur sur la pelouse de Patriotas. Bougés en première période et rapidement menés au score après le but de Mauricio Gomez (1-0 4e), les coéquipiers de Santiago Montoya ont montré les muscles lors du second acte. C'est d'abord Angelo Rodríguez (le frère de l'attaquant du Nacional) qui a remis son équipe dans le sens de la marche (1-1 54e) et Dider Delgado d'une belle frappe croisée a donné la victoire à son équipe (1-2 62e). Cette victoire donne un sérieux avantage aux joueurs de Gamero qui devraient voir, sauf accident majeur, la demi-finale. Ce match est un peu le chassé-croisé des entraineurs puisque Alberto Gamero vit ses derniers moments sur le banc de Tolima, il devrait s'engager avec Junior la saison prochaine. Hárold Rivera entraineur de … Patriotas, devrait lui prendre la direction de Tolima selon Win Sport.

Mais l'évènement du week-end en Colombie s'est déroulé à Cali. Après cinq ans de purgatoire et dans un stade Pascual Guerrero chaud bouillant deux heures avant le match, l'America de Cali a validé son ticket pour monter en Liga Aguila. Sous pression puisque la victoire était obligatoire, le triple finaliste de la Libertadores s'est imposé 2-1 face à Quindio avec des buts de l'inévitable Ernesto « el Tecla » Farías et de Cristian Borja sur pénalty.

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée