Dernière journée de la Liga Águila avant les quadrangulaires, avec un grand suspense puisque seulement deux équipes sur 8 avaient validé leur billet. Au final pas de grandes surprises, tous les favoris (ou presque) seront au rendez-vous.

C'était le moment fort de cette journée. Le mythique gardien de Once Caldas, Juan Carlos Henao, a joué son dernier match avec son club de cœur. À 45 ans et après deux championnats et surtout une Libertadores en 2004 il a décidé de mettre un terme à sa carrière. Le club de Manizales avait organisé une cérémonie pour lui offrir la sortie qu'il mérite.

Pour ce qui est du terrain, honneur au premier de la classe, l'Atlético Nacional. Vainqueur en milieu de semaine de la Copa Águila (et donc toujours en lice pour un incroyable quadruplé, voire même un quintuplé avec la Coupe du Monde des clubs), le leader de la Liga Águila avait déjà son billet avant de recevoir Pasto. Pour ce match impossible d'utiliser le stade Atanasio Girardot qui se prépare à accueillir un concert mercredi. C'est donc à Itagüi que les joueurs de Rueda se sont présentés avec une équipe « B », classique ces derniers temps en championnat. Dans un match presque sans enjeu, la première période s'est jouée sur un faux rythme et on a dû attendre vingt minutes avant de voir une occasion avec la tête de Roderick Miller, défenseur panaméen du Nacional, sauvée sur sa ligne par la défense de Pasto. C'est donc sur coup de pied arrêté que ce math s'est débloqué, doublement débloqué même puisque si Arley Rodriguez, sur pénalty après une faute sur Dájome, a ouvert le score pour l'équipe paisa, une magnifique coup-franc de Johan Arango a remis les deux équipes à égalité. Certainement secoués à la mi-temps, les vainqueurs de la Libertadores ont accéléré en deuxième période et ont su faire la différence par Juan Pablo Ramirez à la suite d'une action avec deux talonnades et par un nouveau pénalty d'Arley Rodriguez en fin de match. Cette victoire assure la première place à l'ogre du continent américain, lancé dans une longue marche en avant.

Huit équipes se tenaient en deux points avant le début de cette journée où les matches importants se jouaient en même temps. Cette après-midi de folie a commencé très vite puisqu'il ne fallait pas arriver en retard à Ibagué où le Deportes Tolima (5e) recevait Jaguares, qui n'avait rien à craindre ou à gagner. En deux minutes le match était plié puisque Santiago Montoya s'est offert un doublé, de la tête d'abord, avant de reprendre une frappe manquée d'un partenaire. Rapidement à l'abri, les joueurs de Gamero ont géré tranquillement et sont restés imperturbables, malgré la panne temporaire de lumière en fin de match, bien aidés par un adversaire complètement inoffensif. Cette victoire leur permet de passer tête de série puisqu'ils arrivent à la troisième place.

L'autre équipe qui a fait ce bond en avant c'est Santa Fe, en déplacement à Manizales. Là aussi le match est parti vite puisqu'à la suite d'un cafouillage, Hector Urrego a ouvert le score pour le dernier vainqueur de la Sudamericana. L'équipe cardinale aurait même pu doubler la mise, mais le poteau a contrarié Plata. Si au retour des vestiaires Caldas a égalisé par Lopera, les joueurs de la capitale n'ont pas eu le temps de douter puisque presque dans la foulée Osorio Botello a donné la victoire à son équipe. Septième avant le match, Santa Fe a fait un bond jusqu'à la quatrième place et s'est donc offert une place de tête de série.

La dernière équipe à se placer dans le quatuor de tête, c'est le Deportivo Cali. Quatrièmes avant le coup d'envoi de leur match à Rionegro, les Caleños n'ont pas tremblé en s'imposant assez facilement contre Rionegro Águilas. C'est le latéral gauche Luis Orejuela qui a mis son équipe sur les bons rails avec une puissante frappe du gauche. Si les Aigles sont revenus dans la partie grâce à un pénalty de Luis Paez, les joueurs de Yepes ont repris l'avantage juste avant la mi-temps. À nouveau avec un but du gauche, marqué cette fois par son milieu Daniel Giraldo. En supériorité pour les dix dernières minutes, ils ont finalement tué le match dans les arrêts de jeu avec un superbe but de Nicolas Benedetti. Avec dix victoires, mieux que le Nacional, Cali se place à la deuxième place et peut souffler, tant la situation paraissait difficile après la défaite face à l'Alianza Petrolera.

L'affiche de cette journée opposait Millonarios au Deportivo Independiente Medellin au Campin, qui a rouvert ses portes après d'interminables travaux. Si le DIM était assuré de passer au tour suivant, son adversaire devait absolument l'emporter pour assurer sa place. Ce match a tenu toutes ses promesses. Du rythme, des occasions et une belle ambiance, tous les ingrédients d'une bonne soirée foot. Pas de round d'observation, après six minutes Oscar Barreto à l'affut a placé sa tête pour ouvrir le score pour Millos. Comme tétanisés par cette ouverture du score, les joueurs de Cocca ont reculé, c'est donc logiquement qu'ils ont cédé. Profitant d'un ballon mal renvoyé pour la défense, Mauricio Cortés a remis les deux équipes à égalité. Dos au mur, LosEmbajadores se sont montrés dangereux devant les cages de David González, mais ni Rojas sur coup-franc, ni Núñez n'ont trompé la vigilance du gardien international colombien. Pas plus de réussite en début de deuxième période avec trois occasions nettes dix minutes. Logiquement, les espaces en défense sont devenus plus grand et sans un Vikonis inspiré et incisif dans plusieurs sorties, le DIM aurait tué les espoirs du club de Bogotá. C'est Andrés Escobar qui a libéré tout le stade à vingt minutes de la fin. L'ailier colombien a profité de la remise de la tête de Gabriel Díaz sur corner pour placer une volée imparable. Et comme toujours ces derniers temps, Millonarios a pu s'appuyer sur le meilleur buteur de cette Liga Águila II pour définitivement assoir sa victoire. Après un centre de Núñez (excellent sur son côté droit), Ayron del Valle (11 buts) a mis sa tête hors de portée du gardien. Septième match consécutif où il marque, record pour lui. Ce succès logique a permis à Millonarios de passer de la huitième à la sixième place. Mauvaise opération pour le DIM qui passe lui de la deuxième à la cinquième place et ne sera donc pas tête de série.

L'autre équipe qui a rétrogradé, et qui s'est fait une belle frayeur, c'est Bucaramanga. Troisième avant de recevoir Huila, sans John Pérez, le club santandereano n'a pu faire mieux qu'un 0-0. Ce nul a retrogradé le promu à la septième place, mais qu'importe pour la première fois depuis 2004, il verra la quadrangulaire. Le dernier billet a été arraché par Patriotas qui jouait un classico boyacense contre Boyacá Chico à Tunja. Menés à la mi-temps, les joueurs d'Harold Rivera ont fait le forcing pour marquer deux buts dans la dernière demi-heure pour se qualifier in-extremis. Les mauvaises opérations de la journée sont donc pour Envigado, le cocu de la soirée, malgré son succès 1-0 à domicile face à Cortulua. Insuffisant pour devancer Patriotas à la différence de but. L'autre mauvaise opération est pour l'Alianza Petrolera, sixième avant son voyage à Bogotá pour affronter Fortaleza. Le club de Barrancabermeja a cédé en fin de match, et cette défaite l'a condamné. À noter, le golazo de la journée dans le match sans enjeu de cette journée entre Junior et La Equidad. Dans le temps additionnel, Michael Rangel a claqué un retourné dans la lucarne. Merci. Au revoir.

 

Programme des cuadrangulares

Résultats

Classement

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée