Avant dernière journée de cette Liga Aguila II et on connaît déjà deux clubs qualifiés pour les quadrangulaires, les deux clubs de Medellin. Le Deportivo Cali s'est lui placé en position très favorable après sa victoire contre Envigado.

C'était le match le match à ne pas perdre pour le Deportivo Cali. Avec un point de moins que son adversaire du soir, Envigado, tout autre résultat qu'une victoire signifiait une non-qualification dans les huit. Sans son capitaine Andres Pérez et contre un adversaire invaincu en terre Vallecaucana depuis cinq ans la tâche s'annonçait difficile. Ce match a basculé en deux minutes, avec l'arbitre, M. Otero, en acteur principal. En position de dernier défenseur, Andrés Mosquera a fauché son adversaire. Malgré la faute évidente, l'arbitre a laissé le jeu se poursuivre sans siffler faute ni sanctionner le joueur de Cali. Deux minutes plus tard, tout en puissance et en technique Harold Preciado s'est joué de la défense paisa pour ouvrir le score. Cette ouverture du score peu avant la mi-temps a tendu les débats. Moins dangereux, Cali a reculé toute la deuxième période, en mode bloc Ligue 1 bien en place. Le match s'est donc tendu petit à petit (9 avertissements) jusqu'à l'expulsion de Mario Yepes qui contestait presque chaque décision arbitrale (il aurait dû être expulsé pour son horrible pantalon gris avec des rayures noires). Mais qu'importe, ses joueurs ont tenu et se sont imposés dans la douleur. Au vu des joueurs à sa disposition, Roa, Sambueza,Bendetti ou Preciado, pour ne citer qu'eux, on pourrait presque dire que c'est du gâchis de les voir autant en difficulté. Cette victoire permet au Deportivo Cali d'avoir son destin en main et de pousser son adversaire du soir hors des 8.

Un match pouvait sceller le destin des deux équipes. Le Deportivo Independiente Medellin recevait Boyacá Chicó. Le champion sortant contre une équipe qui avait un pied et quatre orteils en deuxième division. Très déséquilibré sur le papier, ce match a pourtant réservé bien des surprises. Si le DIM a maitrisé le début de match, ils se sont fait surprendre après vingt minutes par un but d'Andrés Correa. Vexé, Juan Cabezas a envoyé une mine dans la lucarne de Rafael Garcia pour remettre les deux équipes à égalité. On pensait alors los Poderosos de la Montañalancés, surtout qu'en début de deuxième période, ils ont obtenu un pénalty. C'était sans compter sur le gardien boyacense qui a renvoyé la tentative du capitaine Marrugo. Pire, sept minutes plus tard, ce sont eux qui ont concédé un pénalty, transformé par Misael Riascos. Mal embarqués, deux trentenaires vont venir sauver la patrie paisa. C'est d'abord Mauricio Molina (passé par le Brésil, le Paraguay, la Serbie, la Corée du Sud ou les Émirats-Arabes-Unis, un voyageur quoi) qui a égalisé avec une frappe lointaine déviée par Marrugo. La fin de match a tourné au grand n'importe quoi avec trois rouges pour Boyacá Chicó. Le premier pour Deiner Cordoba, logique après une faute à l'entrée de la surface qui lui a valu un deuxième jaune. Alors qu'on se dirigeait vers un match nul, sur la dernière action l'arbitre a vu la main d'Andrés Correa renvoyer le ballon alors que Cortés avait le but vide. Sévère puisque c'est de la poitrine que le latéral gauche a sauvé les siens. Double peine puisqu'en plus du pénalty, l'arbitre l'a renvoyé au vestiaire. Alors que le ballon était sur le point de pénalty on a assisté à une scène incroyable. Misael Riascos a pris le ballon pour le dégager de toutes ses forces en tribune. L'arbitre lui a montré le rouge. Dans la confusion Marrugo ne s'est pas défilé et a transformé ce pénalty, synonyme de qualification pour son équipe. De son côté, cette défaite a enterré les espoirs de maintien de Boyacá Chicó.

Le gros match de cette journée avait lieu à Bogotá, où Santa Fe recevait une équipe du Nacional sur tous les fronts. Comme souvent ces derniers temps en Liga Aguila, les derniers vainqueurs de la Libertadores ont envoyé l'équipe B. Il y a eu deux matches dans le match. Pendant la première demi-heure le Nacional a dominé assez nettement aurait même pu ouvrir le score mais le poteau a renvoyé la frappe de Rescaldani. Ce match a basculé à la demi-heure quand LosVerdolagas se sont retrouvés à 10 après l'expulsion de JuanPablo Nieto pour un tacle appuyé. Après ça Los Cardenales ont pris le match en main pour enfin inquiéter Bonilla, bien aidés par l'entrée d'Omar Pérez, capitaine historique au club depuis 2009 (qui a commencé à Boca). Ils se sont même vu refuser (logiquement) deux buts pour hors-jeu. Et si les deux équipes ont terminé à 10, après l'expulsion de Cristian Borja, la fin de match a été marquée par une action qui fera parler. Sur une action anodine dans la surface de Santa Fe, Javier López, le défenseur des derniers vainqueurs de la Sudamericana, a décroché deux droites à Jhon Mosquera, qui est sorti avec l'œil enflé. Ce geste, impossible à voir pour l'arbitre, pourrait lui coûter la fin de saison. Au final ce match nul et vierge sert surtout le Nacional qui a validé son ticket pour la quadrangulaire. Santa Fe lui est en danger, septième mais avec seulement un point d'avance sur les poursuivants et un match chaud à disputer sur la pelouse d'Once Caldas pour la dernière journée.

Battu en milieu de semaine par Junior, Millonarios abattait sa dernière carte sur le terrain de Huila. Tout autre résultat qu'une victoire serait presque synonyme d'élimination pour losEmbajadores. De match il n'y en a pas eu. D'entrée Millos a mis une pression sur son adversaire et s'est procuré beaucoup d'occasions. Logiquement, la défense du club de Neiva a craqué peu après la demi-heure en offrant un but au goleador Ayron Del Valle. Avec son dixième but en dix-sept matches, l'ancien avant-centre de l'America Cali, prend la tête du classement des buteurs. Avec une défense à la rue, Huila n'a pu que subir les différentes vagues bleues. Et concédé deux nouveaux buts par Oscar Barreto et Maximiliano Núñez bien servi par son goleador. Ce score aurait pu être bien plus lourd si le gardien de l'Atletico Huila n'avait pas sorti plusieurs parades. Cette victoire facile permet au club de la capitale d'entrer dans les 8 et d'avoir son destin en main avant la réception du DIM (déjà qualifié) pour la dernière journée.

Dans les autres matches, Patriotas a réalisé la mauvaise opération du week-end, l'équipe de Tunja s'est inclinée 1-0 à domicile face au Once Caldas et sort donc des 8. Mauvaise opération aussi pour Bucaramanga qui avait l'occasion de se qualifier mais qui est tombé sur la pelouse de La Equidad (2-1). À noter le caviar de Stalin Motta qui a offert le but de la victoire à Carlos Peralta. Même chose pour Tolima qui pouvait se qualifier mais qui a explosé dans la fournaise de Barrancabermeja (ne vous hasardez pas à le prononcer). L'Alianza Petrolera s'est imposé 3-0 face aux Tolimenses et se place dans les 8 après avoir enchainé cinq victoires consécutives. Le Deportivo Pasto s'est imposé 1-0 à domicile face au relégué Fortaleza, et a assuré son maintien. Dans un match sans grand intérêt, Jaguares a battu une équipe de Rionegro Aguilas en roue libre en cette fin de saison, et secouée par une affaire de violence conjugale concernant l'un de ses joueurs. Et enfin pour l'honneur, Junior s'est imposé à Cortuluá (2-1). Deux victoires dans la semaine, voilà qui va rassurer l'équipe Tiburónavant le match aller de la finale de la Copa Aguila la semaine prochaine.

Résultats

Classement

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée