Pour la première fois depuis bien longtemps, les quatre équipes historiques du pays vont se disputer le titre. Les deux surprises de ces quarts sont venues de Cali, notamment du Deportivo qui a sorti le DIM.
C'est la grosse surprise de ces quarts de finale. Largement favori, le Deportivo Independiente Medellin a pris la porte face au Deportivo Cali. Si vous cherchez comment flinguer une demi-saison en un soir, il suffit de regarder le match aller de ce quart de finale. Parce que c'est bien en territoire caleño que le DIM a perdu cette double confrontation. Tout le monde a failli, de l'entraineur jusqu'aux joueurs, y compris ceux qui ont le plus d'expérience. Luis Zubeldia, tout d'abord, a décidé de changer ses cartes. Exit le 4/4/2 habituel pour passer à une seule pointe, Valentin Viola. Le pauvre attaquant a passé son temps à courir dans le vide dans un schéma qui ne lui correspondait pas du tout. Les joueurs, ensuite, ont enchainé les erreurs individuelles. Quintero, le premier, a perdu le ballon qui a couté l'ouverture du score à son équipe. Le pourtant habituellement très sûr Didier Moreno a joué avec le feu dans sa surface, résultat 2-0. La défense a aussi clairement manqué d'agressivité. Dans ces conditions le trio offensif Roa/ Benedetti/Sambueza s'est amusé et a enfin décidé de montré au pays tout son talent. Après moins d'une heure de jeu, ça faisait 4-0. La réduction en fin de match du DIM a juste permis de laisser un peu de suspense pour le match retour. Au retour justement, schéma traditionnel pour l'équipe poderosa et un scénario qui a pendant une heure a fait croire l'impossible. Un pénalty de Quintero et un contre son camp ridicule l'a ramenée à un but de la séance de tirs aux buts (le but à l'extérieur ne compte pas double en cas d'égalité et pas de prolongations). Mais sa fébrilité défensive du match aller a permis à Benedetti de mettre un terme définitif à la série à l'heure de jeu. Un duel perdu de la défense centrale face à Sambueza, un centre en retrait pour le numéro dix colombien et un tacle pour bien détourner le ballon. Fin des illusions. Le but de Luis Carlos Arias en fin de match n'a donné qu'un peu plus d'amertume aux joueurs de Zubeldia qui sortent sur un 4-5 sur l'ensemble des deux matches. L'homme de cette série a été Nicolás Benedetti. Formé au club, il est probablement le plus beau joyau du club actuellement et ne devrait pas faire de vieux os ici. Il a montré sur ces deux matches sa qualité technique (logique pour un dix sud-am) et surtout sa grande vision du jeu.
Et en demie on aura le droit à un Clásico caleño puisque l'América a sorti le Deportivo Pasto. On ne va pas se mentir si les deux matches entre le DIM et le Deportivo étaient de bonne facture, ça n'a pas été le cas entre les deux équipes. Le match aller a débouché sur un 0-0 logique mais qui a laissé los Volcánicos sans leur capitaine Carlos Giraldo pour le retour pour accumulation de carton jaune. C'est donc dans les hauteurs de Pasto que l'América est allé chercher sa qualif dans un match tendu. Une seule occasion en première période, un coup-franc de Luis Payares sur le haut de la barre pour les joueurs de Flabio Torres. Un peu plus d'action dans le deuxième acte, avec notamment un bel arrêt de Carlos Bejarano. Le gardien de l'América bonne surprise de cette demi-saison s'impose petit à petit comme un des meilleurs gardiens de la Liga Águila. Et comme pour son voisin, c'est un numéro dix qui a décanté la situation. Bien servi par l'homme le plus important de los Escarlatas, Cristian Martínez Borja, Juan Camilo Hernández a débloqué la situation d'un enroulé du droit dans la lulu. Suffisant pour passer et nous offrir une demi-finale caleña entre les deux équipes de la ville. Seul hic et il est de taille, le dernier match entre les deux équipes en Copa Águila nous a offert un triste spectacle dans les tribunes avec des violents affrontements entre les barras bravas des deux équipes. La DIMAYOR a décidé à la suite de cette rencontre de condamner les deux équipes à jouer à « puerta cerrada » c'est à dire à huis-clos, cinq matches, trois en Copa et deux en Liga. Le Deportivo a purgé ses deux matches de Liga lors de la dernière journée et du quart de finale aller. L'América lui n'a purgé qu'un des deux matches et ne devrait donc pas avoir de public au Pascual Guerrero. Dommage pour le football…
Seulement deux têtes de série ont donc tenu leur rang, l'Atlético Nacional et Millonarios. L'Atlético Nacional jouait face à Jaguares et a plié la série dès le match aller. Profitant des errements défensifs de l'équipe de Monteria, le Nacional avait été d'une efficacité chirurgicale pour gagner 3-1. Dayro Moreno a profité du craquage de slip de Ramón Córdoba qui s'est pris pour Beckenbauer à remonter le terrain. En contre, Rodin Quiñones a bonifié le caviar de Mcnelly Torres pour alourdir le score. Avant que ce même « Mc10 » mette un terme définitif à tout suspense dans une défense totalement absente. La réduction de l'écart de Ray Vanegas a juste allégé un peu la note. Cette large victoire n'a pas empêché aux Verdolagas de se faire peur, voire très peur lors de la deuxième manche. Endormis, les joueurs de Rueda étaient menés 2-0 à l'heure de jeu. Mais comme pour le match aller, la naïveté défensive a coûté cher à l'équipe felino. Presque dans la foulée sur un ballon en profondeur, Ramón Córdoba (décidément dans tous les mauvais coups) a suivi Dayro Moreno au lieu de le mettre en position de hors-jeu et il s'est jeté sur sa frappe trompant son propre gardien. La fin de match est devenue une partie de plaisir pour l'équipe paisa qui s'est imposée au finish 3-2, grâce à un doublé de l'ancien attaquant de Millonarios. Si au final cette victoire est logique, la première heure du match retour a eu l'effet d'une grosse piqûre de rappel. Si le Nacional veut aller au bout, et a le talent évidemment pour le faire, les joueurs devront éviter ce genre d'errance. De son côté Jaguares a été l'équipe surprise et s'est placé comme un candidat sérieux pour le maintien. Il faudra évidemment les surveiller lors de la Liga Águila II.
Millos lui aussi s'est fait peur lors du match aller de sa double confrontation face à Bucaramanga. Devant au score grâce à Duvier Riascos, los azules ont craqué deux fois. Un pénalty au bout du temps additionnel d'Ayron del Valle a évité la déroute totale et de se retrouver en difficulté. Le retour a été beaucoup plus tranquille. Bucaramanga est venu à Bogotá avec une stratégie très claire, préserver le 0-0 pour aller aux pénos. Stratégie évidemment perdante. Dans ce match dominé par les joueurs de Russo, mais sans mettre une pression incroyable, ils ont fait la différence en trois minutes et juste avant la mi-temps. Avec deux buts sur deux corners venus du même côté et par le même homme, Henry Rojas. Sur le premier c'est Andrés Cadavid qui est venu placer sa tête au premier poteau. Trois minutes plus tard, au deuxième poteau Duvier Riascos a mis définitivement à l'abri son équipe. Dans le deuxième acte devant l'absence de réaction de son équipe los embajadores n'ont eu qu'à gérer cet avance de deux buts. Suffisant donc pour nous offrir en demi un des classiques du football colombien contre l'Atlético Nacional. Ce match sur fond de différence sociale entre les paisa (les personnes du département d'Antioquia et des alentours) et les rolos (les personnes de la capitale). Lors de la Liga Águila II 2016 les deux équipes s'étaient affrontées en quart et le Nacional l'avait emporté.


