Le champion en titre ne défendra pas son titre. Pourtant en situation favorable avant le match Santa Fe n'a pu faire mieux qu'un match nul face à l'Alianza Petrolera à la maison. Dans le même temps Bucaramanga a fait le job face à l'America pour se mettre dans les 8 au meilleur moment.

Santa Fe a vécu une semaine noire. Noir comme du charbon, noir comme un rôti oublié dans le four. Éliminé en milieu de semaine de la Libertadores après avoir concédé le nul sur la pelouse du Campín face aux Boliviens de The Strongest, le même scénario s'est reproduit ce samedi, au même endroit face à l'Alianza Petrolera. Jonathan Gómez pensait avoir fait le plus dur en ouvrant le score peu avant le quart d'heure de jeu. Gros pressing, du mouvement, du danger, dans le premier quart d'heure l'équipe cardinale a mis tous les ingrédients pour ne pas se faire peur. Le problème c'est que comme trop souvent cette année 2017, cette équipe a tendance à éteindre la lumière et baisser le rideau. Le match de samedi n'a pas échappé à la règle. Peu à peu les joueurs de la capitale ont refusé le jeu, attaquant sans idée et sans volonté. À ce petit (non) jeu-là ils ont perdu. Et bêtement. Sur un centre anodin Juan Daniel Roa a pris l'ascenseur sur le dos d'Alex Castro dans la surface. Pénalty transformé par Carlos Lizarazo (rien à voir avec notre Bixente hein). Deux enseignements à tirer de ce match. Le premier est que ce match nul élimine les deux équipes. Le deuxième c'est que le football froid, le football de calcul, le football petit bras a été sanctionné. L'élimination du dernier champion de Colombie est plus que logique. Depuis le début de la saison on le dit, cette équipe a perdu son football. Anderson Plata et Jonathan Gómez, les joueurs les plus importants du titre sont devenus transparents. Le recrutement n'a rien apporté, à commencer par Denis Stracqualursi. Le meilleur buteur du championnat argentin 2010 a tout bonnement traversé ces vingt matches comme un fantôme. Ces deux raisons expliquent en partie la chute des joueurs de Costas. Enfin, je dirai qu'un chiffre symbolise bien cet échec, en vingt matches, Santa Fe n'a marqué que seize buts. Seulement trois équipes ont fait moins bien. Pas de 8e de finale de Libertadores et pas de quart de finale de Liga Águila, c'est évidemment un échec pour Gustavo Costas. En fin de contrat en juin, l'entraineur argentin en saura plus sur son futur cette semaine. César Pastrana, le président a néanmoins affirmé au site Futbolred sa volonté de prolonger son coach. L'intersaison pourrait donc être plus calme qu'on pourrait le penser.

Une équipe était donc à l'affut et espérait un match nul au Campín, Bucaramanga. Dans un affrontement crucial face à l'América pour la qualification en quart (et le maintien, ça c'est la magie du football colombien) les léopards n'ont pas été brillants mais ils ont fait le travail. Dans un match pas franchement riche en occasion, les santandereanos ont trouvé la solution sur un coup de pied arrêté. Un coup-franc dévié de John Pérez a suffi à leur bonheur. En reconstruction après le départ de l'entraineur Flabio Torres et du capitaine Carlos Giraldo, notamment, au début de la saison, cette qualification est une bonne surprise. Si le jeu n'est vraiment pas brillant, seize petits buts marqués en vingt matches (comme Santa Fe) c'est surtout défensivement que la qualification s'est construite avec dix-sept buts concédés. Deux équipes ont fait mieux, Jaguares et l'Atlético Nacional. Cette victoire a donc placé in-extrémis Buca dans les 8 sans pour autant éliminer son adversaire du soir. L'América, promu cette saison, s'est donc offert un bonus d'entrée dans une saison où l'objectif est surtout de sauver sa place dans l'élite pour ne pas connaître une nouvelle fois une descente à l'étage inférieur. Si la première partie de saison a été encourageante, la défaite concédée samedi l'a replacé dans la zone rouge.

Pour voir du grand spectacle dans une journée où la moitié des matches comptaient pour du beurre il fallait aller à Medellín où on avait le droit à un clasico antioqueño entre les deux clubs de la ville. Assurées de rester à leur place, la première pour l'Atlético Nacional et la seconde pour le DIM, les deux équipes nous ont offert un grand spectacle. On a eu le droit à la totale, sept buts, douze cartons jaunes, deux pénaltys et un dénouement dans les derniers instants. Et pourtant les deux équipes arrivaient avec le moral dans les chaussettes. Déjà sorti de la Libertadores, l'Atlético Nacional n'a pas réussi à atteindre la troisième place de son groupe synonyme de Suramericana. Compétition que jouera le DIM qui lui n'a pas réussi à sortir de son groupe malgré sa victoire contre River à Buenos Aires. Invaincu avant le match, le Nacional pouvait faire l'exploit de rester invaincu sur les vingt matches malgré un turnover parfois nécessaire. Ce match est parti vite, très vite. Leonardo Castro, qui n'a pas marqué depuis son retour de blessure, aurait pu débloquer son compteur mais la barre a renvoyé sa reprise de volée. Dans la foulée, Dayro Moreno a ouvert le score pour les visiteurs d'un soir. Et puis presque rien à signaler jusqu'à l'heure de jeu. Le calme avant la tempête. La grosse tempête. En quatre minutes le DIM a pris l'avantage grâce à Andrés Mosquera et Christian Marrugo. Huit minutes plus tard, caviar de Diego Arias, tête de Rodin Quiñones et les deux équipes sont à égalité à un quart d'heure de la fin. C'est à ce moment qu'Adrián Vélez, l'arbitre de la rencontre a décidé d'y ajouter sa touche personnelle. Deux pénos sifflés en quatre minutes, un pour chaque équipe, et un festival de carton jaune. Alors qu'on se dirigeait vers le début du temps additionnel avec un match nul, un dernier corner de Quintero a trouvé la tête de Juan David Valencia. Pas d'invincibilité pour l'Atlético Nacional. Au-delà du résultat ce match a offert une belle publicité pour un football colombien qui a bien souffert cette semaine, qui pour la première fois depuis 2009 n'a pas réussi à envoyer un représentant en 8e de la Libertadores. Si on avait un doute, ces deux équipes nous ont confirmé qu'elles étaient bien les deux meilleures équipes du pays. Que ça soit en termes de collectif ou de qualité individuelle. Ces deux équipes ont pourtant fait face à des changements majeurs. Changement d'entraineur pour le DIM avec l'arrivée de Zubeldia en janvier mais qui a réussi à mettre très rapidement sa patte. Côté Nacional, il a fallu refaire presque un effectif puisque 6 des titulaires vainqueurs de la Libertadores ont quitté le club. Pourtant le niveau est toujours là. Avec presque deux équipes différentes le niveau est toujours là. Ce serait logique de retrouver ces deux équipes en finale en à la mi-juin.

Avant la finale, on connait les affiches des quarts de finale de cette Liga Águila I 2017. Match aller mercredi jeudi et retour ce week-end. Petit point de règlement, en cas d'égalité le but à l'extérieur ne compte pas double :

Jaguares – Atlético Nacional

América – Deportivo Pasto

Bucaramanga – Millonarios

Deportivo Cali – DIM

Les buts

Résultats

coloj20r

Classement

coloj20c

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée