L'América de Cali a vécu une semaine difficile terminée par un week-end noir sur et en dehors du terrain. La crise dans lequel le club est plongé semble profonde et touche tous les niveaux. On serait presque tenté de dire qu’heureusement le spectre de la B n'est pas là.
La défaite sur le terrain de Pasto aura donc été celle de trop. La cinquième en neuf match (pour trois victoires et un match nul) aura donc entrainé la démission de l'entraineur uruguayen Jorge Polilla da Silva. La deuxième défaite de la semaine, après la valise prise contre Santa Fe en milieu de semaine, a une nouvelle fois montré le mal profond de los Escarlatas. Contre le Deportivo Pasto, qui n'avait gagné qu'un seul match jusque-là, l'América a eu sa première véritable occasion à la 83e minute. C'était trop peu évidemment contre une équipe qui avait ouvert le score juste avant le repos et le score aurait même été plus large sans un Carlos Bejarano encore impérial. Le but est d'ailleurs symbolique : Un centre de trente mètres de Toloza, trois défenseurs de l'América passifs et qui lèvent la main pour demander un hors-jeu (inexistant) et donc Bejarano battu. Pire, en fin de match sur un coup de pied arrêté le club de Cali a bu le calice jusqu'à la lie avec une tête de Gastón Cellerino pour une défaite au final 2-0 on ne peut plus logique au vu du match. Cette défaite a entrainé un peu plus que la démission de l'entraineur uruguayen. Le retour dans la capitale caucana a été plus qu'agité avec des échanges parfois houleux avec les supporters. Les supporters ont même eu la tête d'un joueur, Carmelo Valencia. L'ancien buteur de La Equidad a tout simplement démissionné, ce qui a été accepté par Tulio Gómez le président du club. La raison ? « La verdad yo ya temo por mi integridad porque la gente me está provocando, hablé con el presidente y me aceptó la renuncia. Yo me voy, ya a mis hijas no las puedo llevar ni al colegio » (La vérité c'est que je crains pour ma sécurité parce que les gens me provoquent, j'ai parlé avec le président et il a accepté la démission. Je m'en vais, je ne peux même plus emmener mes filles au collège). Enfin, quatre supporters de l'América ont perdu la vie après le match face à Pasto. Ils sont tombés dans un ravin en tentant d'échapper à la police sur la route du retour. Selon RCN radio, ils étaient poursuivis pour des infractions commises sur la route du retour. Dix-huitième au classement (avec un match de moins que les autres) et avec une situation donc ultra tendue hors et sur le terrain, l'América est donc dans une vraie crise dont il faudra sortir le plus rapidement possible pour ne pas voir la situation dégénérer plus qu'elle ne l'est actuellement. Une victoire en milieu de semaine contre Envigado pourrait apaiser quelque peu les tensions.
La crise est moins importante, dans le sens où elle n’est pas étalée hors du terrain, mais elle est bien présente du côté de Millonarios. Deux matches à la maison contre des adversaires à sa portée devaient permettre au club azul de remonter au classement. Raté. Évidemment il y a plusieurs explications, dont le niveau de jeu proche du néant contre Jaguares dimanche soir, mais deux erreurs individuelles ont fait perdre deux points précieux à chaque fois dans les derniers instants. Le problème c'est que ces erreurs sont venues d'un même homme, Wuilker Faríñez. Le gardien vénézuélien a fait une faute de main contre l'Alianza Petrolera en milieu de semaine alors que son équipe menait à la 89e minute. Même schéma donc quelques jours plus tard avec cette fois une faute dans la surface alors que le temps additionnel venait de commencer. Pénalty transformé par Pablo Rojas, deux nouveaux points de perdus pour le club de la capitale et donc, une situation au classement qui commence à être problématique, puisque le club occupe la dix-septième place au classement à six points du huitième, l'Once Caldas, son prochain adversaire. Nul doute qu'une nouvelle contreperformance serait un frein important aux ambitions de viser une place en quart de finale. Pour aller chercher un résultat à Manizales, il faudra proposer autre chose. Cette équipe semble avoir perdu son fond de jeu. Hier sa première période a tout simplement été indigente. Nelson Ramos (ancien gardien de Millonarios) n'a tout simplement rien eu à faire pendant le premier acte. C'est évidemment trop peu, surtout pour une équipe qui a le potentiel pour faire bien mieux. On peut notamment pointer le faible rendement de Santiago Montoya. Arrivé de Tolima dans l'optique de créer, d'apporter le danger, il est pour le moment une vraie déception. Placé en meneur de jeu, il a encore été décevant et a été remplacé peu après l'heure de jeu par Orles Aragón. Du haut de ses vingt ans, ce dernier a été à l'origine de l'ouverture du score d'Ayron del Valle. Un chiffre symbolise ce manque de danger offensif : en dix matches, le champion en titre n'a inscrit que neuf buts.
L'autre club de la capitale n'est pas beaucoup mieux. La victoire en match en retard contre l'América a fait du bien et a donné une peu d'air mais la rechute est revenue rapidement. En déplacement à Tunja pour défier Boyacá Chicó, qui n'avait pas gagné un match depuis le début de la saison, le club cardinal a pris l'eau. En deux minutes il a complètement sombré. Après une ouverture du score du score de John Riascos suite à un pénalty litigieux, en deux minutes Felipe Ponce et Diego Valdes ont enfoncé Santa Fe. À 3-0, on a vu des gestes d'énervement inhabituel, Javier López pourrait être sanctionné pour un coup inutile sur un adversaire, il le pourrait d'autant plus parce qu'il a un passif assez lourd à son niveau. La réduction de l'écart en fin de match d'Armando Vargas a à peine consolé le premier champion de l'histoire du football professionnel colombien. Cette défaite, la sixième en quatre matches, place Santa Fe, premier non-qualifié, à quatre points du premier qualifié. Rien de dramatique donc, mais cette défaite pose quelques questions. La première sur le rendement de ceux qui ne sont pas habituellement titulaires. Alors que Santa Fe reçoit le DIM pour la onzième journée, qui aura lieu en semaine, Grégorio Pérez avait donc décidé de faire un peu tourner, notamment au milieu où Gordillo et Perlaza étaient remplaçants et l'association Vargas/Soto n'a clairement pas été au niveau. Ça pourrait donc obliger l'entraineur uruguayen de Santa Fe à revoir ses plans sous peine de se retrouver en difficulté sur les deux tableaux (avec la Libertadores). Quoiqu'il arrive, si le vainqueur n'arrive pas à prendre au moins un point contre le DIM les choses commenceront à se compliquer vraiment.
Dans la catégorie « je vais bien mais sans plus », voici les deux clubs de Medellin. L'Atlético Nacional tourne au ralenti. En déplacement sur la pelouse de Bucaramanga en match en retard, le club verdolaga n'a ramené qu'un match nul et vierge grâce à un adversaire qui aurait pu prendre les trois points s’il s’était montré un peu plus adroit. Face à Envigado, on pensait que le match était plié après le but d'Aldo Leao qui en donnait deux d'avance à son équipe à vingt minutes de la fin, Gustavo Torres ayant ouvert le score peu après le quart d'heure. Mais non, une double déconcentration fatale a permis au club de la banlieue de Medellín d'arracher un point. Ce point a conclu la très belle semaine des Naranjas qui étaient allés gagner 3-0 sur le terrain de Junior en match en retard. Pour le DIM c'est la même chose que pour le voisin vert et blanc. Le club Poderoso recevait Tolima, un adversaire dans le ventre mou, avait match le match en main, sans être brillant avant qu'un c.s.c de Jesus Murillo ne vienne gâcher la soirée. Au classement, ces contre-performances n'ont rien de dramatique : L'Atlético Nacional est leader, deux points devant son voisin. Attention néanmoins à ne pas s'endormir sur ses lauriers sous peine de se mettre à douter.
Car derrière, ça revient fort, et notamment deux équipes Junior et Rionegro. Sans ses deux joueurs partis en sélection, Junior s'est bien fait surprendre par Envigado en milieu de semaine mais ne s’est pas manqué contre Once Caldas. Trois buts inscrits, aucun encaissé et une victoire plus que logique. Un doublé pour Luis Diaz et un but de Téo pour les buteurs, un bon match à signaler pour Jarlan, impliqué dans le premier but et auteur d'une passe décisive. Il était important pour le Tiburón de remettre la marche avant pour deux raisons : La première est de montrer que ce qui s'est passé contre Envigado était un accident, la deuxième est d'être capable de prendre des points sans deux joueurs clés. De son côté Rionegro enchaine et se place dans la course pour disputer un quart de finale. Après avoir gagné à Manizales la semaine dernière, le club antioqueño a bonifié ce succès en s'imposant 2-1 à la maison contre La Equidad. Menés à la pause, les joueurs d'Hernán Torres ont renversé la vapeur en dix minutes. Ils peuvent cependant remercier la barre transversale qui a renvoyé la tête de Diego Valoyes sur la dernière action. L'ancien entraineur de Millonarios et de l'América réussit pour le moment son pari mais à voir si sa méthode exigeante permettra aux joueurs d'avoir suffisamment de gaz pour terminer la saison régulière.
Dans le reste de la journée, dans le duel des bonnes surprises, Huila a disposé de Patriotas à la maison, bien aidé par une saucisse du gardien boyacense qui a réussi le combo relance ratée – faute de main pour permettre à Michael Ordoñez d'ouvrir le score moins d'une minute après la reprise. Peu après l'heure de jeu, le capitaine Omar Duarte a donné un peu plus d'ampleur au score pour une victoire logique. On s'attendait à une victoire facile contre Leones mais le Deportivo Cali a lutté pour venir à bout du promu à domicile. Deux golazos en moins de dix minutes, de Yeison Zabaleta pour les visiteurs avant la réponse de Kévin Balanta et puis plus rien pendant une heure jusqu'à un pénalty pour les locaux transformé par Pepe Sand. Avec seize points, le Deportivo Cali est donc dans le bon wagon mais continue sans convaincre. Enfin, sa célébration a fait le tour du monde, Sherman Cardenas a été un artisan e la victoire de son équipe, Bucaramanga contre l'Alianza Petrolera. Avant son pénalty, le club santandereano était déjà devant grâce à un but de Yilmar Filigrana. Michael Rangel et Franco Arizala ont aussi participé à la fête, à peine gâchée par le but de Manuel Palacios qui avait permis à l'Alianza Petrolera d'espérer un temps revenir dans le match.
Résultats

Classement



