Après une huitième journée en semaine pour cause d'élection législative, la Liga Águila reprenait ses habitudes en week-end. Deux favoris s'installent progressivement, l'Atlético Nacional et Junior, pendant que Santa Fe continue son calvaire.
Aujourd'hui la petite turbulence issue de la défaite à Patriotas semble loin. Les voyants sont de plus en plus verts du côté de l'équipe verdolaga. Après la large victoire en Libertadores contre Delfin (et donc le 6 sur 6), le Nacional recevait le Deportivo Pasto. Alors on ne va pas se mentir, il ne nous a pas offert son meilleur match de la saison mais il a su se montrer ultra efficace. Notamment en première période où une erreur en sortie de ballon de Pasto a permis à Aldo Leao de jouer un quatre contre un conclu par Gustavo Torres. Ce but a tout sauf libéré les joueurs de Jorge Almirón qui n'ont plus rien proposé ou presque du premier acte. Ils se sont même fait peur dans la foulée avec un double poteau après une tête, la frappe d'Edinson Toloza a été détournée sur son poteau par Monetti. Sans être génial, on a vu un Atlético Nacional meilleur après la pause et ce n'est pas illogiquement qu'il a doublé la mise par Aldo Leao (probablement le meilleur joueur de son équipe) à dix minutes de la fin. Cette victoire sans être brillante, permet au club paisa se placer en tête du championnat et de garder cette dynamique positive. Et sans ses joueurs importants comme Macnelly Torres ou Dayro Moreno qui n'ont pas joué une minute. Ça montre au passage que ce club a une réserve qui lui permet d'être compétitif sur les deux tableaux. De son côté, Pasto n'arrive pas à sortir de la crise dans laquelle il est plongé. Le club volcánico n'a plus gagné depuis son match face à Junior. C'était le 11 février lors de la deuxième journée. Une éternité donc. La situation pourrait cependant être plus critique. En reproduisant ce genre de prestations, le club devrait rapidement prendre quelques points et remonter au classement.
L'autre équipe qui marche bien et qui revient comme un boulet de canon après un petit moment de doute c'est Junior. Exempté de deuxième journée de la Libertadores, notamment en raison de la finale de la Supercopa Argentina entre Boca Juniors et River Plate, c'est donc avec presque toute son armada (seul le nouvel appelé en sélection Víctor Cantillo manquait à l'appel) que l'équipe de Barranquilla recevait Millonarios pour un duel entre deux équipes qui luttent également sur la scène continentale. Autant l'Atlético Nacional n'a pas fait un grand match, autant il n'y a pas eu de suspense dans celui de Junior. Très rapidement, Junior a fait la différence. Au quart d'heure de jeu une faute en position de dernier défenseur de Felipe Banguero sur Yimmi Chará a offert un pénalty logique à l'équipe tiburón (intelligemment sans carton rouge). Pénalty converti par Luis Carlos Ruiz. Dix minutes, sur un centre de Marlon Piedrahita, à la lutte avec Yimmi Chará le défenseur central Anier Figueroa a poussé le ballon dans son but. Avec un peu plus de réussite, le score aurait été bien plus lourd, avec notamment un raté de celui qui avait ouvert le score où, après avoir dribblé le gardien, il n'a pas réussi à rabattre sa frappe. Après cette victoire, probablement la plus aboutie de la saison, Junior enchaine avec une quatrième victoire en cinq matches (et un match nul). Avec un match en moins et deux points de retard sur le DIM, second, c'est bien la deuxième place qui est en ligne de mire. Pour Millonarios, les deux défaites logiques (avec celle contre Independiente en Libertadores) montrent de plus en plus les limites de cette équipe qui pour le coup accuse le coup de jouer sur les deux tableaux. L'absence de John Duque, qui prend de plus en plus d'ampleur au milieu et qui n'était que remplaçant a clairement pesé dans la balance. L'absence de celui qui les avaient guidés, Miguel Angel Russo est également quelque chose qui pèse sur les joueurs. Les infos sur sa santé ne filtrent pas, ou très peu, impossible de savoir s'il a fait une rechute ou s'il soigne l'infection urinaire dont il a été victime début 2018. Une chose est certaine, il se soigne pour une durée indéterminée du côté de Buenos Aires. En tout cas, sur le terrain, la situation commence à être inquiétante puisque le club n'occupe que la dix-huitième place au classement (avec un match en moins).
Du côté des équipes qui ne sont pas en forme, on retrouve Santa Fe. On pensait l'équipe de la capitale en voie de guérison après un gros succès sur la pelouse d'Envigado en milieu de semaine, elle n'a pas été capable d'enchainer à la maison contre Huila. Ce sont des phrases classiques mais vraiment ce qui est inquiétant c'est la manière. Dans un match contre une équipe qui n'avait gagné que quatre fois dans la capitale dans toute l'histoire du football professionnel colombien, Santa Fe n'a quasiment rien proposé. Le club cardinale pourrait éventuellement se sentir lésé sur une situation limite où Wilson Morelo a été signalé hors-jeu alors qu'il avait marqué. Sur une contre-attaque bien jouée, l'équipe opita a réussi le coup parfait et est partie avec les trois points grâce à la tête d'Edwar López. À noter sur le coup la passivité de la défense cardinale qui n'a rien fait pour empêcher le centre fatal. C'est un vrai coup d'arrêt après deux victoires consécutives dans cette Liga Águila. Le prochain match contre l'América vaudra très cher. Huila continue de surprendre la Colombie et grâce à ce succès, le club de Neiva se retrouve sixième avec un match en moins par rapport au DIM, à Patriotas et à Once Caldas. On ne va pas se mentir, on ne se régale pas à voir jouer cette équipe, en huit matchs, elle a inscrit six buts pour cinq encaissés, et ce serait néanmoins un raccourci de la qualifier « d'équipe solide ». Mais, elle montre surtout une discipline tactique assez impressionnante au point qu’il est notamment compliqué de la mettre en danger. Sur ces cinq buts encaissés, trois l'ont été lors de la première journée sur la pelouse du DIM.
Trois défaites consécutives en Liga et une élimination en Copa SudAméricana (avec une belle fessée 3-0 à la maison contre Defensa y Justicia). Tel était le bilan de l'América avant de recevoir Bucaramanga. La victoire était donc impérative pour mettre un terme à cette spirale négative et, dans ce genre de situation, on ne regarde pas toujours la manière. C'est certainement ce que va se dire Polilla da Silva, l'entraineur uruguayen de l'équipe de Cali. Los Escarlatas n'ont pas vraiment été brillants mais ils se sont imposés. Ils pourront remercier au passage Luis Ojeda, le gardien de Buca et auteur d'une belle faute de main sur une frappe de Avimiled Rivas, certes puissante, mais pas au point de se transformer en boule de feu à la Capitane Tsubasa. Le deuxième but ne doit rien à personne. Le superbe coup-franc de Juan Camilo Angulo, un spécialiste, a trouvé la lucarne du portier leopardo. Voilà le côté pile. Pour le côté face on peut affirmer que sans un Carlos Bejarano encore une fois très bon, la Mechita ne serait pas rentrée avec les trois points. Comme par exemple après la réduction de l'écart de Jhon Pérez à cinq minutes de la fin. Cette victoire à l'arrache permet à l'América de revenir à trois points du huitième (avec deux matches en moins) et donc de stopper l'hémorragie. Avec un constat, absent lors des défaites face à Jaguares et Millonarios, le retour de Carlos Lizarazo a fait du bien. Avec lui, l'équipe arrive à créer un peu plus de jeu. En tout cas, le match face à Santa Fe en milieu de semaine prochaine va faire office de test entre deux équipes mal en point.
Dans le reste de la journée, le DIM reste en embuscade. En déplacement chez le voisin Leones, l'équipe poderosa n'a pas eu à forcer son talent. Deux buts en quatre minutes de Yairo Moreno et Germán Cano ont suffi. Ce résultat permet à l'autre équipe de Medellín d'être deuxième à un point de son voisin. Patriotas continue aussi de garder le rythme. Freinée en milieu de semaine à Pasto, l'équipe de Tunja a remis sa marche en avant malgré une victoire dans la douleur contre Envigado. Ce succès la place à deux points du leader. L'équipe qui a passé une sale semaine, c'est l'Once Caldas. Deux défaites, la première à Cali et la deuxième, plus inquiétante, à la maison contre Rionegro en clôture de la journée qui lui font perdre des places au classement. Le Deportivo Cali continue lui aussi de souffler le chaud et le froid. Plutôt bons à la maison, los Azucareros souffrent loin de leur base. La défaite 2-0 sur la pelouse de La Equidad est venue confirmer une statistique significative. Ses treize points ont tous été obtenus à la maison, meilleure équipe à domicile et dans le même temps elle aligne quatre défaites en quatre déplacements. Le gros carton de la journée est pour l'Alianza Petrolera qui en a passé quatre à Jaguares, les joueurs de Barranca attendant de passer l’heure de jeu pour se détacher. Au classement pas de grand changement, les deux équipes restent en milieu de tableau. Enfin, à la maison Tolima est difficilement venu à bout de la lanterne rouge, Boyacá Chicó. Un but de son buteur maison Angelo Rodriguez a permis à l'équipe vinotinto de s'imposer sur la plus petite des marges.
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