Après sa lourde défaite en Libertadores, Junior est revenu sur le devant de la scène en Liga Águila. Deuxième victoire consécutive et bien plus convaincante sur la pelouse du DIM. À l'exception de Santa Fe, tous les clubs qui ont joué en Libertadores se sont imposés.
Lourdement défait par Palmeiras à la maison, Junior se devait de ramener quelque chose de son voyage à Medellín. À cause notamment d'une situation peu commode au classement. Pour ne pas rentrer les mains vides, l'équipe de Barranquilla s'est déplacée avec son équipe type. Et notamment Yimmi Chará. L'ancien de l'Atlético Nacional a été l'homme du match tout simplement. Une passe décisive et un but. Si son but ne va pas rester dans les annales (une frappe après un centre freiné par la défense) sa passe décisive peut être un peu plus. Une ouverture en une touche pour Luis Carlos Ruiz qui s'est retrouvé en face-à-face contre le gardien. Ces deux buts en cinq minutes ont permis à l'équipe tiburón de repartir avec les trois points. La réduction de l'écart de Rodin Quiñones (autre ancien de l'équipe verdolaga) à vingt minutes de la fin n'a rien changé. À quelques jours de la liste du sélectionneur José Pekerman pour les matches amicaux contre la France et l'Australie, la performance majuscule du joueur de poche devrait lui assurer une place. Une certitude même selon « Win Sports » la chaine qui diffuse les matches de la Liga Águila puisque selon leurs informations une demande de visa aurait été faite pour lui et pour Victor Cantillo, milieu défensif et coéquipier de Chará. Au classement, cette victoire permet à Junior d'entrer dans les places qualificatives et d'être à quatre points du leader (avec un match en moins). Pour le DIM, cette deuxième défaite consécutive montre clairement les limites du club poderoso, limites notamment offensives puisqu'ils ont peiné pour inquiéter Sébastian Viera le gardien uruguayen de Junior. Les absences de Didier Moreno et Leo Castro ont pesé dans la balance. La prochaine journée et le déplacement sur la pelouse de l'Once Caldas a tout d'un test, avec une urgence de ramener au moins un point.
Pas de défaite et au contraire une victoire en patron. L'Atlético Nacional se déplaçait à Barrancabermeja pour affronter l'Alianza Petrolera quatre jours après sa victoire face à Colo-Colo. Avec une équipe un peu remaniée, notamment sur les ailes avec la présence de Reinaldo Lenis et Gustavo Torres. Choix gagnant puisque le premier nommé a fait son meilleur match sous ses nouvelles couleurs. Il a fait une passe décisive pour Dayro Moreno peu après le quart d'heure de jeu. Juste après le retour des vestiaires, on a retrouvé les deux mêmes acteurs avec cette fois Dayro dans le rôle du passeur et Reinaldo dans le rôle du buteur, son premier avec l'Atlético Nacional. Avec deux buts d'avance, on pensait les joueurs de Jorge Almirón à l'abri. Manuel Palacios en a décidé autrement. Un (superbe) but a permis à son équipe de revenir dans le match. Il a ensuite été tout proche d'égaliser mais la transversale a renvoyé sa frappe. Cette victoire pas si facile a surtout été entachée d'un fait de jeu qui pourrait ne pas rester sans conséquence. Sur un corner en faveur de l'Alianza Petrolero, Dayro Moreno a donné un coup de tête à son défenseur. Même si c'est peu probable, il pourrait être sanctionné ou au moins son attitude sera surveillée de très près par les arbitres lors des prochains matches. Sur un plan purement footballistique, cette équipe monte en puissance et montre surtout sa réserve et sa capacité à pouvoir lutter sur deux fronts. Sans être forcément exceptionnelle, la patte Almirón est en train de prendre forme et ça s'annonce très prometteur. Avec 13 points, le club est en tête de la Liga Águila, à égalité avec l'Once Caldas.
Tenu en échec par le Corinthians au Campín, c'est une autre montagne, plus petite et plus locale certes, qui se présentait au Campín face à Millonarios. Les matches face à l'América sont toujours des classiques du football colombien. Disputé sous une pluie battante, l'équipe embajador a remporté ce classique. Avec notamment un doublé de son défenseur central Andrés Cadavid. Bien lancé grâce à un but rapide d'Ayron del Valle, le capitaine azul a permis à son équipe de rentrer avec une avance un peu plus confortable sur pénalty. Avance qu'il a lui-même encore un peu plus creusé avec sa tête rageuse suite à un corner. Ces trois buts d'avance ont permis de gérer parfaitement la fin de match et ont donné un peu de travail à Wuilker Fariñez qui passait un après-midi tranquille. S'il n'a rien pu faire sur la frappe de Kévin Ramírez, il s'est en revanche bien interposé devant Gustavo Carvajal. Cette victoire probante, la première de la saison, remet Millos en bonne place et dans la bonne dynamique après la défaite sur la pelouse de Cali. En parlant de Cali, l'América a été rapidement dépassé et ne s'est pas aidé. Le premier but est d'ailleurs proche du grotesque. Sur une touche foirée du latéral gauche Felipe Banguero, la défense de las Escarlatas est restée passive et a permis au même Banguero de centrer après une-deux avec Huerfano pour mettre son buteur en excellente position. Même chose sur le deuxième but où Juan Carlos Angulo en retard sur Ayron del Valle a concédé un pénalty évitable. Difficile dans ces conditions d'espérer ramener quelque chose de la capitale. Il faudra faire mieux à la maison contre Defensa y Justicia en milieu de semaine en SudAméricana.
Dernier larron qui a joué en Libertadores, Santa Fe devait confirmer son bon résultat de la semaine passée sur le terrain de Bucaramanga. Il n'en a rien été. Pire, pour paraphraser un président mythique du football français, le club cardinale s'est « poignardé le cul avec une saucisse ». Après une première période insipide, les joueurs de Grégorio Pérez ont sombré en cinq minutes. Une passe ratée de William Tesillo interceptée par Sherman Cárdenas. L'ancien milieu de l'Atlético Nacional, natif de la capitale santandereana, a trouvé Franco Arizala seul dans la surface. Dans la foulée sur une action anodine, Wilson Morelo, le buteur maison a été mettre un taquet inutile à un défenseur bien loin du ballon et a laissé ses partenaires à dix. Trop difficile dans ces conditions d'espérer revenir au score. Et donc sortir du bas du classement où le club de la capitale est bien englué. À noter le deuxième cadeau de la semaine après celui fait à Emelec et qui a permis au club équatorien de ramener un point de son voyage en Colombie. Malgré sa triplette offensive au complet après le repos, cette équipe a eu toutes les peines du monde à se montrer dangereuse. Comme un symbole, la seule fois où ils ont inquiété le gardien leopardo, c'est sur un coup de pied arrêté et une partie de billard. Cette équipe est et restera donc un mystère. Une chose est certaine, avec autant de cadeaux défensifs il sera très difficile de gagner des matches devant un aussi faible rendement offensif. Le prochain match à la maison contre Pasto a déjà des allures de match de la peur.
Autre équipe mystère, le Deportivo Cali. Deuxième carton de la saison cette fois contre Rionegro. Si on regarde le regarde brut, ce 4-0 a des allures de match parfait. Dans les faits, c'est peut-être un peu plus nuancé. Si los Azucareros sont partis fort avec un but de Jeison Angulo (avec un caviar de Kevin Balanta), il a fallu attendre l'expulsion de Freddy Hinestroza pour voir le club de Cali faire la différence. Avec un but de Pepe Sand notamment, son deuxième de la saison. Si on regarde les chiffres, avec onze buts en six matches c'est la meilleure attaque de la Liga Águila. Mais si on sort les deux 4-0 passés à la maison, on tombe à une moyenne de trois buts marqués et trois buts encaissés en quatre matches. De toute façon le prochain match, un déplacement au Metropolitano pour affronter Junior, donnera une idée bien plus précise du niveau réel de cette équipe.
Dans le reste de la journée, l'Once Caldas a eu chaud. Mené 2-0 sur la pelouse de Boyacá Chicó, le leader a arraché un point grâce à un but de César Amaya à deux minutes de la fin. Pas de vainqueur non plus entre Envigado et Leones, dans ce qui était le match de la banlieue de Medellín et même scénario puisque le club d'Itagui a arraché l'égalisation à une minute de la fin. Score nul et vierge entre Jaguares et Patriotas et belle opération donc pour le club de Tunja qui continue donc son bon parcours. Autre équipe qui marche bien, l'Atlético Huila. Un triplé d'Ómar Duarte a permis au club huilense de venir à bout de La Equidad et de se maintenir dans les places qualificatives. Enfin, dans un match de bas de classement, Pasto et Tolima n'ont pu se départager et se sont séparés sur un score nul également où on a vu deux buts en trois minutes et plus rien ou presque. À noter enfin, qu’il n'y aura pas de match ce week-end en Colombie en raison de l'élection législative (Assemblée et Sénat, les Colombiens votent pour les deux), la septième journée s'étale sur toute la semaine, elle a déjà commencé.
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