L'Atlético Nacional toujours leader après sa victoire 2-0 contre le DIM dans un Clásico paisa qui a tenu toutes ses promesses. Cette victoire lui permet de garder son avance sur le Deportivo Cali et même de creuser l'écart sur Junior.

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Un Atanasio plein comme un œuf. Un seul Clásico paisa sur cette phase régulière (avec la nouvelle réforme la journée dite « de Clásico » a été supprimée). Un match entre le premier et le quatrième. Tous les ingrédients étaient réunis pour avoir une partidazo. Et on l'a eue. Pour la première fois depuis peut être depuis les quarts-de-finale de la Liga Águila II 2017, on a eu un vrai gros match en Liga Águila. Dans ce match, les deux équipes se sont laissées en vie pendant très longtemps, ou les gardiens ont laissé leur équipe en vie longtemps c'est selon. Arrivé à l'intersaison en provenance de Lanus, Fernando Monetti a réussi à trouver sa place dans les cages de l'Atlético Nacional après le départ de Franco Armani. Sa parade en début de match devant Caceido a permis aux siens de ne pas se retrouver à courir après le score et Germán Cano n'a pas pu faire mieux dans un face-à-face contre le gardien argentin où il s'est même blessé sur le coup. Sa chance passée, le DIM a pris la foudre. Sur sa première action, l'équipe verdolaga a fait mouche. Un caviar d'Helibelton Palacios pour la tête de Dayro Moreno. Chirurgical. Dans la foulée, les joueurs de Jorge Almirón ont eu l'occasion de faire le break mais ils ont manqué de réussite. De la tête encore une fois, le capitaine Alexis Henríquez a trouvé le poteau. Pas plus de réussite pour Aldo Leao qui a aussi trouvé le poteau. Enfin, la frappe puissante d'Andrés Rentería a trouvé sur sa route David González, sauveur de la patrie sur ce coup avec une énorme parade. Après la reprise, le rythme n'a pas diminué avec une grosse occasion chacun. Elvis Mosquera a lancé les hostilités pour l'équipe poderosa mais sa frappe a trouvé la barre. Dans la foulée c'est le latéral gauche de la défense à cinq alignée par l'ancien coach de Lanus, Mercelo Delgado qui a obligé le gardien international colombien à être vigilant pour éviter à son équipe d'encaisser une deuxième but. Pas en reste, Monetti a sorti le bon arrêt devant Yairo Moreno pour empêcher l'égalisation. Dans le temps additionnel, Vladimir Hernández a tué tout suspense en deux temps après un service caviar d'Aldo Leao. Ce succès permet à l'Atlético Nacional de maintenir son rythme en tête du classement et aussi de se remettre la tête dans le bon sens après la défaite en Bolivie contre Bolivar pour la troisième journée de la Libertadores. Avec plusieurs cordes à son arc, Almirón a tout ce qu'il faut pour faire de la saison du Nacional une réussite. Défense à quatre, défense à cinq, des solutions sur les côtés entre Lenis, Rentería, Vlad Hernández, Gustavo Torres, Lucumi et un milieu bien fourni, les solutions sont abondantes. Pour le DIM, cette défaite pourrait être frustrante. Contrairement aux dernières sorties, le contenu sur le terrain a été plutôt bon. Avec un peu plus de justesse, le DIM aurait pu espérer bien mieux et aurait même pu être en supériorité presque toute la deuxième période après un attentat les deux pieds décollés de Bragheri qui n'a heureusement pas pu attraper Léo Castro. En tout cas c'est ce qu'il faudra faire cette semaine au moment de défier Sol de America en Sudamericana.

L'autre favori, Junior est lui en train de traverser une crise. Battu en Libertadores contre Boca Junior (qui était prenable), il a aussi perdu en Liga Águila contre Tolima. Avec des choix forts mais pas forcément logiques. Jugé hors de forme par son coach, Yimmi Chara n'a pas fait le voyage avec son équipe. C'est vrai que l'ancien joueur de Monterrey n'est pas dans la forme de sa vie, mais il est loin d'être catastrophique. À Ibagué, Junior a pris l'eau. Dans un match où l'arbitre a sorti sept cartons jaunes en une demi-heure (dont certains pour contestation), en trois minutes l'équipe tiburón a laissé échapper le match. Laissé seul dans la surface, Rafael Robayo a ouvert le score avant que presque dans la foulée Sebastián Villa arme une frappe croisée imparable. Junior a bien réduit l'écart sur pénalty par Téo. Le même qui aurait pu remettre les deux équipes à égalité juste avant la mi-temps mais sa frappe est passée à côté. Après la pause, le jeu offensif a été inexistant. Rien à se mettre sous la dent, impossible donc de ramener quelque chose. Alors quels sont les problèmes dans cette équipe ? Il y en a au moins trois. Le premier s'est réglé de lui-même. Avec seulement treize buts marqués en autant de match alors que le potentiel offensif est certainement le meilleur du pays, le jeu proposé par Alexis Mendoza n'est peut-être pas adapté à l'effectif à sa disposition. Avec deux pointes qui ont un profil assez similaire, même si Luis Carlos Ruiz est un peu plus mobile, difficile de les trouver, surtout quand on laisse souvent de côté Jarlan Barerra, un des seuls créateurs de l'effectif. Problème réglé puisque l'ancien défenseur central international colombien a été démis de ses fonctions ce lundi. Pour le remplacer, l'éternel Comesaña pourrait faire un énième intérim. Le deuxième problème, c'est la défense. Avec des tels errements défensifs, impossible d'espérer atteindre les objectifs de la saison, à savoir un titre et faire bonne figuration en compétition continentale. Les deux buts encaissés sont une illustration parfaite. Le premier est venu d'une absence de marquage avec Robayo tout seul dans la surface. Il y avait un marquage de Jorge Arías sur le deuxième but mais il était à environ un mètre et a laissé Villa armer sa frappe. Avec des investissements importants réalisés en attaque, les dirigeants devront repenser les stratégies futures pour renforcer ce secteur. Le troisième problème c'est Téo. Aligné en pointe dans les gros matches, notamment à la place de Jonatan Álvez, son rendement pose problème. Trois buts en Liga Águila et c'est tout et c'est maigre donc. D'autant plus quand on a un égo qui peut déborder et forcer certains joueurs à partir du club. Aujourd'hui pour Junior, Téo est plus près d'être un problème qu'une solution. Surtout parce que depuis quelques jours on parle d'un retour à l'envoyeur pour l'ancien attaquant de Barcelona, ce qui serait un autre camouflet par rapport aux attentes suscitées par son arrivée.

C'est son premier grand défi comme entraineur. Le Portugais Pedro Felicio Santos a été nommé entraineur d'un América à la dérive. Inconnu au bataillon (il a surtout entrainé chez les jeunes), il était évidemment l'attraction de la journée. Personne ne savait à quoi s'attendre et on a été servi, son idée de jeu semble à l'opposé de celle de Polilla da Silva. Un chiffre marquant (qui ne veut pas toujours dire grand-chose) c'est celui de la possession qui a dépassé les 70%. Plus la présence de quatre joueurs offensifs (Lizarazo, Dajome, Bottinelli et Martinez Borja), on imagine facilement une équipe qui ne va pas refuser le jeu et qui va chercher à attaquer. Face à Boyaca Chico, la différence a très vite été faite. Après un peu plus d'un quart d'heure, los Escarlatas menaient déjà 2-0 avec des buts de Bottinelli, qui a ouvert le score d'une frappe puissante, et de Martinez Borja sur pénalty. Devant un très faible Boyaca Chico qui n'a rien proposé, cet América a baissé de rythme par la suite. Jusqu'au début de la deuxième période où le club de Tunja s'est fait hara-kiri. Déjà averti Juan Díaz est venu sécher Bernal (qui a dû sortir) et a donc été expulsé. Ce qui n'a pas plu à son coéquipier mexicain Felipe Ponce qui s'est expliqué avec Wilmar Roldan avec des mots trop virulents au goût de l'arbitre qui l'a aussi envoyé à la douche. Dans la foulée et près de dix ans après son dernier but en pro en Colombie, Pablo Armero est venu conclure une action qu'il avait lui-même initiée. Tout un symbole sur ce que pourrait être cet América sauce Santos. Hasard du calendrier, il y a dix ans ce match était la finale du tournoi d'ouverture et le match aller au Pascual était déjà arbitrée par Roldan (qui avait fait la plus grosse erreur de sa carrière selon lui parce qu'il avait sifflé la fin du match juste avant un but de Boyaca Chico). Les latéraux rojos étaient déjà Ivan Vélez et Pablo Armero. Deux enseignements à tirer, d'abord on demande à revoir cet América et ça tombe bien, la semaine prochaine c'est Clásico contre le Deportivo Cali ; ensuite cette équipe de Boyaca Chico devrait faire l'ascenseur. Trop limitée cette équipe n'a rien montré ou presque depuis le début de la saison.

Le Deportivo Cali continue lui d'enquiller les points. En déplacement sur la pelouse de Patriotas, los Azucareros ont pris les trois points. Avec notamment un gros match de Pablo Sabbag. Le jeune attaquant a gêné la défense par ses appels incessants. C'est lui qui a ouvert le score après une passe parfaite d'Andrés Roa avant d'être à l'origine du deuxième but, complètement grotesque celui-ci. Davinson Monsalve a réussi le doublé, d'abord en couvrant le hors-jeu avant de marquer contre son camp en poussant du tibia gauche le ballon qu'il venait d'arrêter avec son pied droit. Grâce à un Camilo Vargas excellent dans la cage et qui a notamment réalisé un arrêt de haut niveau sur un coup-franc d'Omar Pérez, Didier Delgado a alourdi une addition bien salée et à peine réduite par le pénalty d'Ivan Rivas. Avant d'affronter Danubio en Sudamericana, la confiance et les voyants sont donc au vert pour le Deportivo. Pour Patriotas, deuxième lourde défaite consécutive et une équipe qui commence à caler. Le prochain match contre son poursuivant, Rionegro, pourrait les remettre dans la course à la qualification.

Dans le reste de la journée, pas de but à Bogotá ce week-end. Le derby entre La Equidad et Millonarios était une invitation à sortir faire la fête ou à dormir au choix. Peu d'occasions et un score qui au final n'arrange personne. Même chose pour Santa Fe qui arrache son deuxième 0-0 de la semaine. Si le premier sur la pelouse du Monumental contre River Plate en Libertadores était une vraie performance, celui-là à la maison contre Rionegro est une contre-performance. Malgré plusieurs occasions et un jeu un peu plus intéressant que celui proposé en Argentine, ni Anderson Plata ni Wilson Morelo n'ont trouvé la faille. Un arrêt de Robinson Zapata en fin de match a même sauvé un point précieux d'une défaite qui aurait eu des conséquences bien plus fâcheuses. Des buts et un match à rebondissement. Jaguares et Envigado nous ont offert un bon spectacle avec une fin cruelle pour l'équipe féline. Deux buts dans le temps additionnel ont permis à Envigado de continuer sa bonne dynamique et de se rapprocher de la zone qualificative. Même chose pour Bucaramanga qui grâce à un bon Michael Rangel, auteur d'un doublé, a permis de disposer aisément du Deportivo Pasto. Devant au score, l'Atlético Huila a craqué contre l'Alianza Petrolera. En visite à Barrancabermeja, l'équipe opita a craqué deux fois sur le terrain après l'heure de jeu, avant de prendre deux rouges dans les dix dernières minutes, dont un pour son capitaine Omar Duarte. Ce résultat ralentit le club de Neiva qui reste du bon côté de la barrière mais qui doit regarder dans le rétro avec des poursuivants qui se rapprochent. C'est aussi le cas de l'Once Caldas, qui malgré sa victoire sur la plus petite des marges contre Leones ne possède que trois points d'avance sur le neuvième. C'est bel et bien cette lutte qui va nous tenir en haleine jusqu'à la fin de saison.

Résultats

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Classement

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Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée