Vainqueur du Deportivo Cali dans le Clásico vallecaucano, l'América peut encore rêver à une qualification pour les quarts de finale de la Liga Águila. Depuis dimanche soir, on connait d'ailleurs le premier qualifié pour le prochain tour.

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Et si l'América venait arracher un billet pour les quarts au nez et à la barbe de tout le monde ? Après une première sortie sans encombre face à Boyacá Chicó, on attendait de voir ce qu'allait donner cet América face à un adversaire d'un autre calibre. On a été servi. Il a fallu moins d'une minute pour permettre à Cristian Martínez Borja d'ouvrir le score. À la suite d'une action collective rapide et chirurgicale avec Carlos Lizarazo auteur d'une remise subtile avec le talon pour mettre en position de frappe le buteur qui a allumé un pétard de longue distance. Dépassé dans tous les secteurs de jeu, le Deportivo Cali a offert le deuxième but au quart d'heure de jeu. Une passe en retrait mal assurée de Daniel Giraldo a obligé Camilo Vargas à sauver un ballon … directement sur Cristian Dájome qui a pu faire le break. Après ça ? Comme contre Boyacá Chicó la semaine dernière, los Diablos Rojos ont baissé de rythme et n'ont plus rien proposé de la rencontre. Ils se sont contentés de neutraliser les très faibles attaques des Azucareros, à pleine plus virulentes après les entrées d'Andrés Roa et surtout celle de Fabian Sambueza à vingt minutes de la fin. C'est lui qui a donné un peu de piment à la fin de match en réduisant l'écart à l'affut au deuxième poteau. Cette deuxième victoire consécutive en Liga Águila n'a certes pas d’incidence sur le classement pour l'América qui est toujours dix-huitième mais qui revient fort et peut même lorgner sur la huitième place. Avec sept point de retard sur l'Once Caldas mais avec deux matches en moins, arracher un billet est devenu possible. Pour cela il faudra déjà gagner les matches en retard, contre l'Alianza Petrolera à la maison et sur la pelouse du DIM, et ne plus connaître la défaite. Pas évident quand on regarde le calendrier avec notamment la venue de Junior dès ce week-end et un déplacement à Manizales pour affronter justement l'actuel huitième. Le point positif c'est que depuis l'arrivée de Pedro Felicio, on a vu plus de football que sur le début d'année 2018. C'est simple mais rien que le premier but est symbolique sur ce plan. La volonté de se porter rapidement vers l'avant, de se chercher et de combiner, sont des choses que l'on ne voyait pas il y a encore quelques semaines. De son côté, le Deportivo Cali, égal à lui-même, concède déjà sa cinquième défaite de la saison et voit revenir dans le rétro une meute de clubs. Avec seulement cinq points d'avance sur le neuvième, le Deportivo Cali aurait tout intérêt de continuer son quasi sans faute à la maison sous peine de se faire des frayeurs.

Des frayeurs, l'Atlético Nacional ne va pas s'en faire. C'est depuis dimanche la première équipe qualifiée pour la prochaine phase de la Liga Águila. On ne va pas se mentir mais on n'a pas vu un grand Nacional, sans Jorge Almirón suspendu et donc en tribunes et sans Diego Braghieri, suspendu après son tacle assassin sur Leonardo Castro la semaine dernière. Pour le reste, pas de Libertadores cette semaine alors c'est une équipe type qui recevait Rionegro. Malgré une première période insipide (soporifique), le centre parfait de Gonzalo Castellani a trouvé la tête de Dayro Moreno. Suffisant pour pouvoir dérouler après le repos, sans pour autant faire le break. Plus régulière, plus forte que tout le monde, il est logique de voir l'équipe verdolaga valider en premier son billet pour le tour suivant. Aujourd'hui, elle fait même office d'immense favori pour le titre, surtout parce que cette équipe a clairement deux onze différents qui ont un rendement presque identique. On pourrait presque faire le parallèle avec l'année 2016 où Reinaldo Rueda avait deux équipes, une pour le championnat et une pour la scène continentale. Sans s'enflammer, parce qu'il n'y a pas de Davinson Sanchez ou de Franco Armani, mais il y a de l'espoir faire un beau parcours sur les deux tableaux. À court terme, l'objectif sera double : Assurer une place comme tête de série, pour ça il faudra terminer dans les quatre premiers (avec sept points d'avance sur cette place, il faudrait donc un cataclysme pour ne pas l'atteindre) et, en Libertadores, assurer la première place de son groupe. Avec un point d'avance sur Bolivar, une bonne partie de l'objectif se jouera le 24 avril lors de la réception des Boliviens.

L'une des équipes les mieux placées pour le titre, Junior, continue de s'enfoncer. Exit donc Alexis Mendoza et retour numéro 25 679 de Julio Comesaña sur le banc. Sa mission de remettre le navire à flot à mal commencé. Battue sur la pelouse de Patriotas, l'équipe de Barranquilla repart de Tunja avec un bilan mitigé. En première période, on n'a rien vu. Zéro. Perdu et sans véritable créateur, Junior n'a pas existé. Avec une équipe mixte en vue du match crucial de Libertadores à Lima jeudi, c'est donc logiquement qu'elle a craqué à la demi-heure de jeu sur un but du meilleur buteur de la Liga, Iván Rivas. Les seules opportunités du premier acte ont toutes été pour le club de Tunja qui a montré que sa deuxième place n'est pas usurpée. Après la pause, c'est un bien meilleur Junior qui s'est présenté sur la pelouse. Comme par hasard Jarlan Barrera est entré à la pause. Avec plus de contrôle et plus de technique, le récent demi-finaliste aurait arraché un point avec plus d'adresse devant le but aussi. L'efficacité, mal récurrent sur lequel on peut appuyer après chaque match en ce moment. Contre Patriotas, l'entraineur uruguayen a sorti Jonatan Alvez à la mi-temps (pour faire entrer Jarlan). Choix discutable puisqu'une association entre l'un des meilleurs créateurs de l'équipe et l'ancien attaquant de Barcelona pourrait faire des étincelles si elle avait un peu de temps pour se rôder. C'est peut-être une des causes de mal récurrent offensif. Hormis la baisse de régime très clair du « ChaTeo », il manque une équipe type, on ne voit que trop rarement des combinaisons, du jeu collectif. Il faudrait que Junior commence enfin sa saison en Liga Águila sous peine de vivre une énorme désillusion.

La désillusion, elle pourrait frapper les trois clubs de la capitale. Si on n'attendait pas grand-chose de La Equidad qui avait atteint les quarts de finale la saison passée en raison du rendement monstrueux de Carmelo Valencia (parti depuis), Santa Fe et Millonarios vivent une saison galère. Le vainqueur de la Sudamericana en 2015 recevait l'Once Caldas et avait pour objectif de se rapprocher de la zone des qualifiables. Raté. Mais les meubles ont été sauvés. Par deux fois, les Cardenales sont revenus au score. Surpris sur un coup de pied arrêté juste avant la mi-temps, Santa Fe nous a offert un final de folie : À cinq minutes de la fin Almir Soto a remis les deux équipes à égalité après une frappe de loin. Joie de courte durée puisque Edder Farias est passé par là pour redonner l'avantage à l'Once Caldas avant que Wilson Morelo égalise une nouvelle dans le temps additionnel. Comme d'habitude, on a vu un Santa Fe à réaction plus que dans l'action. Frustrant quand on voit ce que cette équipe est capable de faire quand elle doit revenir. Ce match nul et la treizième place auront poussé le président à couper la tête de l'entraineur uruguayen Grégorio Pérez. Pour le moment, pas de remplaçant annoncé mais selon Caracol Radio, on pourrait retrouver une vieille connaissance en la personne de Jorge da Silva, ex-coach de l'América. Ce ne serait pas une bonne nouvelle pour le jeu … Pour le jeu, pas beaucoup mieux pour Millonarios. En déplacement chez le promu Leones, le champion en titre n'a pas pu sauver un point. Sous une pluie battante rendant le terrain très difficile (pour ne pas dire à la limite du praticable), le promu a ouvert le score juste après la pause. On pensait que l'égalisation d'Ayron del Valle sur pénalty allait offrir un point à l'équipe embajador mais une absence défensive a offert à Sebastián Gómez de permettre au club paisa de signer sa deuxième victoire de la saison. Et donc de laisser le champion à la neuvième place.

Dans le reste de la journée, grosse performance de l'Atlético Huila qui, sans son capitaine Omar Duarte, a surpris Bucaramanga sur sa pelouse grâce à un but ultra rapide d'Edwar Lopez. Ce résultat place le club de Huila à une intéressante cinquième place, juste derrière le Deportes Tolima qui a cartonné La Equidad sur sa pelouse. Une victoire nette 4-1 et Alberto Gamero continue de faire des miracles avec cette équipe depuis son retour après un passage raté à Junior. Dans la liste des clubs en position de jouer les quarts on peut ajouter le DIM. Dans un match un peu fou avec trois buts en trente minutes et deux défenses aux abonnés absents, l'Alianza Petrolera a pu sauver un point à la maison à cinq minutes de la fin. Dans la course au maintien, Boyacá Chicó continue de creuser. Logiquement, le club de Tunja a pris un coup de chaud sur la pelouse de Jaguares. Deux buts dans la première demi-heure ont rapidement plié le match. Enfin, dans le ventre « ventre mou » de la journée, le Deportivo Pasto a continué sa bonne remontée au classement en s'imposant sans vraiment trembler 2-0 à la maison contre Envigado.

Résultats

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Classement

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Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée