Trois équipes sont à égalité en tête de la Liga Águila II 2018, le Deportes Tolima, l'Once Caldas et la Equidad. C'est trois équipes ont quasiment un pied en quart de finale. Derrière la situation est tendue pour l'Atlético Nacional, Santa Fe et le Deportivo Cali. Elle est critique pour l'America et Millonarios.

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Ils sont donc trois en tête. Trois échappés depuis un long moment et qui pourraient bien aller au bout, à savoir en quart de finale. Avec 26 points, soit six de mieux que le premier non qualifié, à six journées de la fin, il faudrait maintenant un cataclysme pour que ces équipes soient hors des places. Prime à l'attaque, c'est le Deportes Tolima qui mène la danse. Son rythme n'est pas effréné, quatre points sur les trois derniers matches, mais ça suffit pour être leader. Et frapper un gros coup puisqu'ils se sont imposés sur la pelouse du Deportivo Cali lors de la onzième journée. Dans le sillage d'un Marco Pérez toujours aussi incroyable. Douze buts en douze matches. Il a parfaitement endossé le rôle de buteur laissé vacant par Angelo Rodriguez parti en MLS à l'intersaison. Passé par l'Argentine, le Chili et l'Espagne où il n'a pas réussi à s'imposer, il réalise actuellement peut être sa meilleure saison à 28 ans. Sa meilleure depuis 2008 et ses débuts professionnels où il avait bien marché avec Boyacá Chicó. Son entraineur de l'époque était … Alberto Gamero, le même que celui qu'il a actuellement. Tout sauf un hasard donc. Et mardi soir ils nous ont offert le match de l'année en Colombie. Sur la pelouse de Junior, le Deportes Tolima est parti vite, très vite. Trois buts d'avance après une demi-heure. Et blackout total après l'heure de jeu pour perdre 4-3. Éliminé en Copa et absent des compétitions continentales, le Deportes Tolima n'a que la Liga en cette fin de saison.

Un avantage sur une équipe comme l'Once Caldas par exemple, deuxième larron. Avec la demi-finale de la Copa, match retour ce vendredi contre Millonarios (victoire 1-0 à l'aller de l'Once Caldas), le club de Manizales avance au ralenti. Trois matches nuls en trois matches avec des explications différentes. Avec le match de Copa vendredi, c'est donc avec une équipe bis que l'équipe blanco-blanco n'a pu faire mieux que 0-0 à la maison contre Leones. Ses deux autres scores de parité l'ont été dans la capitale. Contre Millos, elle menait pourtant 2-0 avant de craquer complétement sur un pénalty bêtement concédé. Même scénario contre La Equidad avec une ouverture du score avant de se faire rattraper sur un magnifique coup-franc juste après la pause. La Copa semble vraiment être l'objectif de cette fin de saison pour les joueurs d'Hubert Bodhert. C'est donc une partie importante de cette fin de saison qui va se jouer vendredi. Quatrième à la reclassification, elle a déjà quasiment son billet en poche pour la scène continentale la saison prochaine. Une dernière victoire et le ticket sera dans la poche. Au moins pour la Sudamericana. À moins que la victoire en Copa ou en Liga ne l'envoie un peu plus haut encore.

Pour le troisième larron, La Equidad, cette saison pourrait ressembler aux montagnes russes. Sept victoires consécutives puis trois défaites en cinq matches. Lundi soir, sur la pelouse du Campín contre Millonarios, le club asegurador a pris trois points très importants. Avec un scénario là aussi un peu fou. Mené rapidement au score, il a renversé la tendance avant de se faire rejoindre juste avant le retour aux vestiaires. À l'entrée du temps additionnel c'est Hansel Zapata qui a permis à La Equidad de prendre les trois points. Une victoire précieuse donc et qui va certainement remettre le club dans une bonne dynamique. Surtout que les portes de sorties pour l'entraineur Luis Fernando Suarez se ferment les unes après les autres.

Dans le camp des situations tendues, l'Atlético Nacional est en train tout doucement de se mettre le feu. Deux défaites sur les trois derniers matches, dont une dans le Clásico paisa contre le DIM et une victoire à l'arrachée contre Boyacá Chicó. Ce match contre le DIM, l'Atlético Nacional ne l'a joué que sur le dernier quart d'heure. Le match de son capitaine Alexis Henríquez est d'ailleurs un symbole des maux actuels. C'est lui qui a fait faute dans la surface au quart d'heure de jeu pour l'ouverture du score de German Cano. C'est lui aussi qui a mis un coup de coude sur son adversaire qui valait un rouge, qu'il n'a pas eu sur le coup mais comme il a été pris par la patrouille il sera suspendu pour les deux prochaines journées. C'est lui aussi qui a levé la main pour demander le hors-jeu alors que Caceido était bien en position licite sur le deuxième but du DIM de Larry Angulo. Si l'équipe verdolaga est revenue dans les derniers instants, c'était évidemment trop tard pour prendre un point. Défaite logique qui aurait été bien plus lourde sans un excellent Christian Vargas. La situation est assez simple, il n'y a pas de pilote dans l'avion. Hernán Darío Herrera est là en intérim alors que les noms viennent et disparaissent les uns après les autres pour prendre son poste. Cette instabilité pèse aujourd'hui sur le club. Difficile de l'imaginer gagner le titre. Reste donc la Copa pour espérer ne pas terminer sur une saison blanche.

Pour le Deportivo Cali la situation est similaire. Pourtant ultra solide à la maison, il vient de perdre ses deux derniers matches à domicile. Contre le Deportes Tolima donc mais bien plus surprenant contre Patriotas lors de la dernière journée. Surpris d'entrée par un but de Ramiro Fergonzi à la suite d'une action collective parfaite, il nous a offert le but le plus grotesque de la saison. Du milieu de terrain Ezequiel Palomeque a essayé de trouver son portier Camilo Vargas mais le gardien était sorti. Autogolazo. Les assauts pour revenir n'y ont rien fait. Avec ses deux défaites en trois matches, l'équipe azucarera est dixième, à deux points de l'Atlético Nacional, dernier qualifié. La victoire contre Santa Fe entre les deux n'y a rien changé. Santa Fe son futur adversaire en quart de finale de la Sudamericana, l'objectif majeur du club sur la fin d'année. Macnelly Torres blessé, Nicolas Benedetti avec un coup de mou et Pepe Sand qui peine à retrouver le chemin du but en Liga, les raisons sont nombreuses. Avec un déplacement ce week-end à Medellín pour affronter l'Atlético Nacional, le Deportivo Cali pourrait bien prendre un retard important en cas de non victoire. Voire même un retard fatal.

Intercalé entre les deux équipes précédemment citées on retrouve le DIM. Très mal en point il y a encore deux semaines cette équipe est revenu grâce à deux victoires sur les trois derniers matches. Avant le clásico donc il y a eu le sursaut, peut-être la victoire référence puisque le DIM est allé démembrer Patriotas 3-0 sur son terrain. Alors évidemment toute la puissance offensive ou presque est sur les épaules d'un homme, German Cano auteur de treize des dix-huit buts marqués par son équipe sur ce championnat. Mais ce qui pourrait faire la différence par rapport à son voisin et au Deportivo Cali c'est que le DIM n'a que la Liga. Surtout avec ces deux victoires, Zambrano a enfin un socle et une équipe sur laquelle il peut s'appuyer pour la fin de championnat. Mieux vaut tard que jamais comme on dit. Surtout dans une Liga aussi serrée. Ces deux victoires interviennent également à un moment l'entraineur équatorien, qui a connu son meilleur moment au LA Galaxy, était de plus en plus contesté. On ne sait pas si ce bol d'air va le sauver mais il ne lui sera pas de trop.

Il y en a pour qui la situation est bien plus critique. À commencer par Millonarios. Avant la défaite contre La Equidad et ce nul contre l'Once Caldas, il y a eu une défaite bien plus marquante sur le terrain de Bucaramanga. Plus marquante parce que le club embajador menait 1-0 pour finalement craquer et s'incliner 2-1. Ce match aurait pu le remettre dans la course à la qualification et au contraire il lui a mis la tête sous l'eau. Avec dix-sept buts encaissés sa défense est moins bonne que toutes les équipes devant. Et seulement quatre équipes ont pris de plus de buts. Comme devant l'efficacité n'est pas toujours au rendez-vous, en tout cas pas pour tourner à une moyenne de trois buts par match, impossible d'espérer quoique ce soit. Surtout au Campín où Millonarios n'a gagné aucun de ses sept matches disputés. « Je n'avais jamais connu une aussi mauvaise série en vingt ans » a d'ailleurs expliqué, un peu groggy, Russo après le match contre La Equidad. Seul Leones a fait pire. Pour espérer avoir une infime chance de se qualifier, l'Atlético Nacional est à six points, il faudrait presque faire un sans-faute sur les six derniers matches. À commencer par le voyage à Pasto ce week-end, équipe qui ne brille pas dans ce semestre. Ou gagner la Copa Águila, arracher un trophée et une place en Libertadores, ce qui serait une sacrée surprise quand on voit l'état actuel des choses. Surtout sans son gardien titulaire pour la demi-finale retour.

Dans la famille des équipes qui vont mal, on retrouve l'America. On pensait l'équipe sur des bons rails avec l'arrivée du « Pecoso » (pour qualifier une personne qui a des taches de rousseur) Castro sur le banc. Après un départ assez intéressant, ça cale. Deux points sur neuf possibles et surtout des prestations qui inquiètent. Y compris des prestations individuelles comme face à Envigado où le capitaine, Alejandro Bernal a débranché son cerveau pour enchainer coup de poing sur le gardien et coup de coude pour se prendre deux jaunes et laisser son équipe à dix une bonne partie de la deuxième période. Contre Huila, au Pascual, on a vu une bouille de football. Avec un Aristeguieta qui a tout raté, y compris un pénalty et une occasion en or où à cinq mètres et sans opposition il a envoyé son ballon dans les nuages. Manque d'efficacité aussi sur la pelouse de Boyacá Chicó. L'America a eu les occasions mais l'America a perdu. La faute à une efficacité quasi maximale de son adversaire, auteur de deux jolis buts. Avec treize buts en treize matches, la moyenne est facile à faire, son attaque est trop faible, ou trop peu efficace, pour espérer aller plus haut. La réception du DIM ce week-end a vraiment des airs de match de la dernière chance. Si le Pascual doit s'enflammer ce semestre, c'est bien dimanche soir.

Enfin dans la course au maintien l'identité du premier relégué est presque connu. Avec dix-huit points de retard sur les premiers non-relégables, Leones a bien plus qu'un pied dans la B. Sa relégation pourrait mettre être officielle dès ce week-end. Derrière par contre la lutte sera âpre. Boyacá Chicó était revenu sur les talons de Huila mais l'équipe de Huila s'est réveillée. Deux victoires, dont une sur l'Atlético Nacional, et un match nul en trois match histoire de reprendre un peu ses distances. Résultat huit points d’avance sur le Boyacá Chicó avec l’Alianza Petrolera et l’Atlético Huila à égalité. On peut donc imaginer une lutte à trois sur cette fin de saison. Avec le chapitre un dès ce week-end où l’Alianza Petrolera reçoit Boyacá Chicó. Du suspense en haut et en bas, cette fin de saison sera passionnante.

 

Classement

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Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée